Depuis quelques mois, le gouvernement et les partenaires
sociaux négocient
le «pacte de solidarité entre générations».
Il ne s’agit pas seulement de décider de l’âge futur
de la pension. Mais de réorganiser la vie des salariés. Le Gouvernement
semble aujourd’hui avoir tranché.
Un pacte c’est un accord entre plusieurs parties. C’est un contrat
signé par ceux qui l’ont rédigé. Le résultat
d’un consensus. Or, ici, le gouvernement impose le plan sans avoir obtenu
de consensus. Peut-on alors encore parler de pacte?
La vice-première ministre Laurette Onkelinx passe beaucoup de temps
sur nos antennes de radio et de TV pour convaincre la population des bienfaits
des mesures décidées.
Du côté des partenaires sociaux
Les patrons approuvent les décisions actuelles du gouvernement mais
annoncent déjà qu’il va falloir ensuite s’attaquer à d’autres
questions comme la flexibilité et la compétitivité.
Les syndicats, quant à eux, ont refusé le pacte en front
commun.
Ils estiment que celui-ci est insuffisant, que la politique sociale et fiscale
est inéquitable. Ils critiquent les employeurs qui ne prennent aucun
engagement en faveur de l’emploi et reçoivent pourtant beaucoup
d’avantages financiers. Ils pensent aussi que les mesures pour favoriser
l’emploi des jeunes sont insuffisantes. Ils réclament des améliorations
en matière de prépensions car les nouvelles mesures sont trop
dures surtout pour les femmes. Ils réclament aussi plus de souplesse
pour les travailleurs qui ont exercé un métier pénible.
Et par-dessus tout, ils demandent que le gouvernement réfléchisse à des
solutions pour refinancer la sécurité sociale. Ils semblent décidés à ne
pas se laisser faire et ont décidé de nouvelles actions.
Laurette Onkelinx continue à affirmer que des ouvertures restent possibles.
Le Gouvernement prévoit des possibilités de négociations
entre patrons et syndicats, mais uniquement dans un cadre strict. Les syndicats
veulent pouvoir négocier directement et sans limites en fonction de
chaque secteur économique.
Sécurité sociale en danger
Bien au-delà de la question des pensions, c’est toute la question
de la pérennité de la sécurité sociale qui est
posée. C’est un des fondements de notre société.
La sécurité sociale est basée sur la solidarité,
c’est-à-dire que chacun participe selon ses moyens et bénéficie
selon ses besoins. Il s’agit bien ici de solidarité. Et cela à une époque
où le capitalismesystème économique qui satisfait aux besoins de la population seulement si cela rapporte du profit aux propriétaires de capitaux. (chacun pour soi et que le plus fort gagne) tente
de s’imposer comme loi universelle
Avec le vieillissement de la population, il faut repenser le financement
des pensions et des soins de santé sur plusieurs générations.
Pour cela, il faut renouveler les sources du financement de la sécurité sociale.
Pour que chacun puisse trouver sa place en fonction de son âge et de
ses besoins, il faut repenser la qualité de l’emploi. Enfin, il
faut faire de l’allongement de la vie une bonne plutôt qu’une
mauvaise nouvelle…
La solidarité, c’est ce qui fait la richesse de nos pays… pas
la richesse économique mais la richesse humaine. Mais pour la préserver
et avec elle la Sécurité sociale, le seul moyen est un consensus,
un pacte, un vrai… Il y a urgence…
Marie-Luce Scieur