vendredi 29 mars 2024

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Bye, Bye l’Europe

Le Royaume-Uni va sortir de l’Union européenne. C’est le Brexit. Un mot créé à partir de 2 mots anglais : « britain », britannique et « exit », sortie. Le 23 juin, les Britanniques ont voté par référendum. 51,9 % ont voté pour le Brexit, donc pour sortir de l’Union. 48,1 % ont voté contre le Brexit, rester donc dans l’Union. Plus de 72 % des électeurs britanniques ont participé au référendum sur le Brexit. C’est plus d’électeurs que lors d’élections nationales. Le résultat est donc indiscutable.
Le Royaume-Uni est composé de 4 nations : l’Angleterre, l’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande du Nord. C’est un grand pays : plus de 65 millions d’habitants. Le Royaume-Uni est la 6e puissance économique dans le monde et la 2e puissance économique en Europe après l’Allemagne. La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne va rendre certaines choses plus simples et d’autres plus compliquées.

Un pays particulier dans l’Union

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne va simplifier une situation très compliquée. Le Royaume-Uni a toujours été un pays particulier dans l’Union européenne. L’idée d’une Europe unie renaît, en 1945, après la Seconde Guerre mondiale. Et déjà à l’époque, Churchill, célèbre premier ministre du Royaume-Uni, disait aux autres dirigeants européens : « Nous sommes avec vous mais pas des vôtres. » Le Royaume-Uni s’est toujours méfié de l’Europe. L’Europe, et pendant longtemps surtout la France, s’est toujours méfiée du Royaume-Uni. Une raison parmi d’autres : le Royaume-Uni est très proche politiquement et militairement des États-Unis d’Amérique.

Un pied dans l’Union et un pied dehors

En 1957, 6 pays européens créent la communauté économique européenne, ancêtre de l’Union européenne. Le Royaume-Uni n’entre dans cette communauté économique qu’en 1973. Le Royaume-Uni est attiré par le grand marché économique européen. La Première ministre britannique Margaret Thatcher le dira clairement en 1979 : « Tout le grand marché mais rien que le grand marché. » Autrement dit, le Royaume-Uni n’est pas pour une Europe de défense militaire, n’est pas pour une Europe politique et encore moins pour une Europe sociale ou fiscale. En plus, le Royaume-Uni veut être privilégié. Selon leur richesse et leur situation économique, chaque pays de l’Union verse une somme d’argent dans le budget de l’Union. C’est une règle pour pouvoir profiter du grand marché, de la libre circulation des marchandises et des capitaux. En 1979 encore, Margaret Thatcher déclare : « I want my money back ! », en français, « je veux qu’on me rendre mon argent ! » Et depuis 1979, le Royaume-Uni ne paie pas ce qu’il devrait payer à l’Union européenne. En 2015, le Royaume-Uni devait verser 23 milliards d’euros, il n’en a versé que 17 milliards.

Ni zone euro, ni espace Schengen

Le Royaume-Uni n’est pas dans la zone euro. Il a toujours refusé la monnaie commune européenne, l’euro. Le Royaume-Uni n’est pas dans l’espace Schengen. Il a toujours refusé que les citoyens circulent librement dans l’Union européenne et donc sur son territoire. Le Royaume-Uni s’est toujours opposé à des règles européennes de fiscalité. Au Royaume-Uni, les entreprises paient peu d’impôt en Grande-Bretagne. Dans le quartier de la City à Londres, de nombreux services financiers sont liés aux paradis fiscaux. Le Royaume-Uni n’a jamais voulu d’une vraie Europe sociale. Début 2016, le Premier ministre du Royaume-Uni a eu l’accord des autres dirigeants de l’Union européenne pour que les pays de l’Union puissent diminuer les droits sociaux de personnes qui vivent dans ce pays même si ces personnes sont des citoyennes de l’Union européenne.

Une sortie de l’Union décidée pour bientôt

Le Brexit est un événement important. Il y aura beaucoup de conséquences pour le Royaume-Uni, pour l’Union européenne, et pour chacun des pays européens. La sortie n’est pas pour tout de suite : sans doute dans deux ans, peut-être avant. Cette sortie va bien sûr poser beaucoup de problèmes. Mais on va les régler par des accords commerciaux, juridiques, etc.
La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pose un problème bien plus important que des accords sur des marchandises : une majorité du peuple britannique ne croit pas que l’Union européenne améliore son quotidien. Et beaucoup d’autres Européens le croient aussi.

Pour répondre à ce problème, il y a des mauvaises et des bonnes solutions. Les mauvaises ? Par exemple, la solution proposée par l’extrême droite : refuser l’Union européenne parce que l’on refuse les étrangers, l’union, la solidarité. Les bonnes ? Par exemple, la solution proposée depuis longtemps par des syndicats et mouvements sociaux de toute l’Europe : faire une vraie Europe sociale avec des salaires et des droits sociaux minimum pour tous, faire une Europe qui ne crée pas de l’austérité et de la pauvreté mais une Europe avec des emplois et un progrès pour tous. C’est en faisant cela que l’Union européenne pourra vraiment exister.

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