A l’approche des Jeux olympiques d’Athènes
Oxfam lance la campagne: «Play Fair at the Olympics». Cette action
a pour but de faire, enfin, respecter les droits des travailleurs qui fabriquent
les produits des grandes marques de sport.
Du 13 au 29 août prochain, plus de 10 000 athlètes
venus de 201 pays vont participer aux Jeux olympiques d’Athènes.
La plupart de ces sportifs porteront des vêtements et des chaussures fabriqués
par les grandes marques de sport. Pour ces firmes, les victoires des champions
qu’elles sponsorisent
seront une formidable publicité. Une publicité qui devrait leur
permettre de vendre encore davantage leurs produits, aux quatre coins du globe.
Pourtant, derrière ses chaussures et ses vêtements se cache une
triste réalité: les conditions de travail des ouvriers du Sud
qui les fabriquent sont souvent déplorables.
Toujours plus vite, toujours moins bien payé…
Au mois de mars, le rapport «Play Fair at the Olympics» a été
présenté par Oxfam-Solidarité. Ce texte reprend les résultats
d’une enquête menée auprès d’environ 200 ouvriers
et directeurs d’usines qui fabriquent les produits des grandes marques
de sport. Ces entreprises sont situées en Bulgarie, au Cambodge, en Thaïlande,
en Chine, en Indonésie et en Turquie. La conclusion de ce rapport est
sans appel: partout, les grands marques font pression sur les ouvriers du Sud
qui travaillent pour eux. En d’autres mots, elles leur demandent de fabriquer
leurs marchandises toujours plus vite et à des prix toujours plus bas.
Le témoignage de Krishanti, un homme de 28 ans qui travaille dans une
usine de Bangkok, se passe de commentaires : « Après notre journée
normale de travail, nous devons parfois travailler toute la nuit. Ca fout en
l’air le fonctionnement normal du corps… Je travaille comme une machine,
pas comme un être humain… » En plus d’être très
mal payés, ces hommes et ces femmes n’ont pratiquement aucune possibilité
de revendiquerréclamer avec force, réclamer comme un droit de meilleures conditions de travail. En effet, il leur est impossible
de s’organiser en syndicats pour défendre leurs droits.
Une pétition pour faire pression
Dans le passé, Oxfam s’était déjà manifestée
auprès des grandes marques afin d’essayer de leur faire prendre
conscience de ce problème. Suite à cette mobilisation, la plupart
d’entre elles se sont d’ailleurs dotées d’un code de
bonne conduite. A travers celui-ci, elles s’engagent à respecter
les droits des travailleurs qui confectionnent leurs produits. Néanmoins,
ces beaux textes n’ont pas vraiment d’influence sur le terrain,
notamment parce que les contrôles en la matière sont très
rares.
Oxfam-Solidarité mène cette action en Belgique, mais également
à l’étranger. Chez nous, Oxfam demande au COIB
d’inclure dans ses contrats de sponsoring avec les grandes marques de
sport, le respect des droits des travailleurs. Par ailleurs, l’association
fait la même demande à deux grandes marques: Fila et Adidas. Ces
firmes font énormément parler d’elles en Belgique parce
qu’elles sponsorisent notamment Kim Clijsters et Justine Hénin.
Ceux qui le désirent peuvent soutenir l’action menée par
Oxfam en signant la pétition «A vos marques, prêts, signez!».
Comme lors de ces précédentes actions, l’association ne
demande pas aux consommateurs de boycotterrefuser de participer à un événement, à une action les marques de sport en cessant d’acheter
leurs produits. Elle tente juste de les sensibiliser. Afin qu’ils achètent
en toute connaissance de cause…
Anouck Thibaut
Info
Oxfam-Solidarité: www.oxfam.be
ou 02/501 67 00