Depuis plusieurs semaines, la Belgique politique se
dispute au sujet de DHL, une société spécialisée dans le courrier express.
Dans ce dossier bien compliqué, les intérêts économiques
s’opposent, forcément, à ceux des habitants qui logent près
de l’aéroport de Zaventem…
A l’origine, DHL était une entreprise américaine. Mais elle
a été rachetée par la Deutsche Post, la poste allemande.
Aujourd’hui, DHL achemine, le plus rapidement possible, des colis aux quatre
coins du globe. Chaque jour, les 72 000 employés de DHL dans le monde
envoient, font voyager, reçoivent et livrent environ 260 000 paquets.
Une des bases européennes de DHL est située à l’aéroport
de Bruxelles national, à Zaventem. Actuellement, environ 3 700 personnes
travaillent pour la société. Lorsque vers 21 heures, les derniers
vols de passagers atterrissent, DHL s’éveille. Pendant la nuit,
ses avions blancs et rouges atterrissent et décollent par dizaines.
Une activité bruyante
Cependant, l’activité de DHL cause un problème. Les avions
font beaucoup de bruit et les voisins de l’aéroport ne sont pas
contents. L’aéroport est situé en Communauté flamande.
Mais les personnes qui sont dérangées par le vol des avions vivent
en Flandre, mais aussi à Bruxelles. Pour permettre à ces personnes
qui logent près de l’aéroport de passer des nuits plus ou
moins tranquilles, le nombre d’atterrissages et de décollages a été limité à 25
000 par an. Or à elle seule, DHL en totalise déjà 16 000!
Dernièrement, DHL a annoncé qu’elle voulait encore augmenter
ses activités et donc doubler ses vols à Zaventem d’ici 2012.
Pourquoi une telle augmentation? Parce que DHL veut faire de Bruxelles sa plaque
tournante européenne. Pour cela, le groupe compte engager entre 5 400
et 9 500 personnes dans les huit prochaines années. Par ailleurs, DHL
ne veut pas partager ses activités entre deux aéroports et menace
donc de quitter la Belgique si on ne lui permet pas de réaliser plus de
vols que ce qui est actuellement permis. Dans cette affaire, les intérêts
des riverains et ceux de la société DHL sont donc complètement
opposés. Les premiers veulent dormir en paix. Tandis que la seconde veut
augmenter ses activités et promet de créer de nouveaux emplois.
Elément important: en Belgique, il y a toujours plus de chômeurs
et le gouvernement a annoncé qu’il voulait créer 200 000
emplois en quatre ans.
Deux solutions
Le problème est donc particulièrement délicat. Au mois de
janvier, le gouvernement de Guy Verhofstadt devait trancher lors du Conseil des
ministres exceptionnelqui est rare, pas dans les habitudes qui s’est déroulé à Petit Leez,
près de Gembloux. Cette réunion était consacrée à la
relance de l’économie belge.
Mais à Petit Leez, le gouvernement a choisi… de ne pas choisir.
Il envisage deux solutions. La première est de permettre à DHL
de rester à Zaventem et de grandir. Comment? En déménageant
certaines autres compagnies dans d’autres aéroports en Wallonie, à Charleroi
ou à Liège. Les compagnies concernées seraient notamment
celles qui assurent des vols charter. Mais il faudrait qu’elles soient
d’accord de déménager. La deuxième solution serait
de construire un nouvel aéroport en Wallonie, par exemple à Bierset,
près de Liège. Une étude a été commandée à ce
propos. Ce n’est pas le gouvernement qui payerait, mais les trois Régions
(flamande, wallonne et de Bruxelles capitale) ainsi que la BIAC. Néanmoins,
il n’est pas dit que si on décide de construire ce nouvel aéroport,
DHL acceptera de déménager!
L’entreprise ne sera fixée sur son sort que le 1er septembre. Pourquoi
si tard? Parce que d’ici là, les élections régionales
de juin auront eu lieu. Les électeurs de Bruxelles et de Flandre auront
voté. Et à ce moment-là, le dossier DHL sera un peu moins
politique…
Pierre-Henri Thomas
3 réponses
J’habite Marchienne dans la région de Charleroi. Chez nous, ce n’est pas DHL mais Ryanair qui fait du bruit. Evidemment il y a des couloirs prévus, des heures légales. Mais j’ai parfois l’impression que Ryanair ne respecte pas ce mesures. Que fait la ville de Charleroi et que fait Ecolo?
stoppons DHL
Bonjour,
Merci à l’auteur de cet article pour son esprit de synthèse mis à notre disposition. Je comprend mieux désormais. Bien à vous!