![]() Trois figures du MRMouvement Réformateur, Olivier Chastel, Frédérique Ries et Louis Michel – Photo : Belga |
Le 12 février, deux très mauvaises nouvelles
ont secoué la
famille politique libérale: la démission de Daniel Ducarme (MR)
et une sérieuse crise au sein du VLD.
Ce 12 février, alors que Daniel Ducarme annonçait sa démission,
les membres du VLD ne parvenaient pas à se mettre d’accord au
sujet du droit de vote des étrangers non européens. Karel De
Gucht, le président du VLD, est totalement contre le vote des étrangers
non européens. Il craint que cela influence le résultat des élections
et que son parti soit affaibli. Selon lui, son parti va perdre des voix lors
des élections régionales et européennes du 13 juin prochain,
au profit du Vlaams Blok, le parti d’extrême droite flamand.
Montée du Vlaams Blok
Les sondages en Flandre sont particulièrement inquiétants. En
effet, si les élections étaient organisées aujourd’hui,
le VLD obtiendrait 22,5% des voix alors que le Vlaams Blok en obtiendrait 20%.
Le parti du Premier ministre serait donc suivi de près par l’extrême
droite. Et le VLD risquerait de perdre le pouvoir puisqu’il cesserait
d’être le premier parti en Flandre: le SP.A (associé à Spirit,
une aile de l’ancienne Volksunie) obtiendrait 23,5% des voix et le CD&VChristen-Democratisch en Vlaams. En français: Chrétiens-démocrates et flamands. Pour le dire simplement, c'est à l'origine la famille sociale-chrétienne, comme le CDH côté francophone.
reprendrait la tête avec 24,5%. Le score du CD&V pourrait même
monter à 27% s’il s’allie aux nationalistes flamands du
N-VA, une autre aile de l’ancienne Volksunie.
Au vu de ces chiffres, on comprend mieux pourquoi Karel De Gucht craint le
fait que tous les étrangers soient autorisés à voter.
Mais en s’opposant au vote des étrangers, il s’opposait
aussi à Guy Verhofstadt, son premier ministre. En effet, le gouvernement
fédéral avait dit qu’il ne mettrait pas ce sujet sur la
table mais qu’il ne s’y opposerait pas, si le sujet était
abordé par les parlementaires. Le 12 février, Guy Verhofstadt
a donc convoqué une réunion de crise au sein de son parti. Karel
De Gucht a été obligé de démissionner de la présidence
du parti. Il a laissé sa place à un de ses amis, Dirk Sterckx.
Et quelques jours plus tard, le parlement accordait le droit de vote aux étrangers.
Guerre ouverte entre MR et cdHCentre démocrate humaniste, anciennement Parti social chrétien (PSC)
Du côté des libéraux francophones aussi, on commence à se
faire des soucis à propos des élections. Le mauvais exemple donné par
Daniel Ducarme pourrait faire perdre quelques voix au MR. Résultat:
sa place de premier parti en Région bruxelloise serait en danger. De
plus, on parle aussi beaucoup du dossier fiscal de Richard Fournaux. Ce député et
bourgmestre de Dinant vient de quitter le cdH pour rejoindre le MR. Il devrait
rembourser au fisc 125 000 euros à titre personnel. Tandis que sa société de
peinture en bâtiment devrait 300 000 euros. Ces deux dossiers fiscaux étaient
connus depuis des mois. Certains disent que ce n’est pas un hasard s’ils
ressortent aujourd’hui, à quelques semaines des élections.
Du côté du MR, on dit même que ces mauvais coups seraient
dirigés par le cdH qui n’aurait pas digéré que le
MR cherche à débaucher plusieurs de ses membres influents.
Deux choses sont certaines: la campagne électorale a bien débuté.
L’aile libérale du gouvernement est devenue plus fragile. Certains
pensent que le gouvernement pourrait tomber. Et le 13 juin, nous pourrions
voter aussi pour les législatives. Les grandes manœuvres politiques
ont bien commencé…
Pierre-Henri Thomas