Couleur rouge cerise est un récit. Il retrace la vie quotidienne d’un
village du Namurois après la Seconde Guerre mondiale. Un tableau avec
de vrais personnages. Le tonton fou mais qui a « sa logique ». Le
papa quincaillier qui préfère le jardin au commerce et est dentiste à l’occasion.
L’épicière qui fait aussi salon de coiffure. La maman, vendeuse
et bavarde comme pas deux, qui a gardé de l’école une orthographe
parfaite mais qui s’arrange toujours pour détourner les règles.
Le curé qui gare sa voiture dans la salle de danse et mime les seins généreux
de l’actrice Gina Lollobrigida. Toinette qu’on a envie d’appeler « la » Toinette
tant elle ressemble à ces vieilles veuves de village du temps passé.
Et puis, deux petites filles. Elles promènent leur regard étonné,
tendre ou amusé sur cette vie de famille-village. Deux sœurs sur
les bancs l’école où l’encrier de porcelaine blanche
est la seule touche de couleur. C’est l’une d’elles qui reprend
aujourd’hui la plume pour graver ses souvenirs et nous donner, dans la
bouche, un goût de pomme parfumée. Et oui: « nul ne guérit
de son enfance ».
Thierry Verhoeven
Anny Moinil
Couleur rouge cerise
l’Harmattan, coll. Graveurs de mémoire
2003, 23,77 €
