Impossible de l’ignorer: le procès de Marc Dutroux et de ses trois
complices (Michèle Martin, Michel Lelièvre et Michel Nihoul) a
débuté le 1er mars dernier devant la cour d’assises d’Arlon.
Les quatre accusés vont être jugés pour l’enlèvement,
la séquestration, le viol et/ou la mort de plusieurs enfants. Ces faits
remontent à plus de huit ans. Plusieurs raisons peuvent expliquer le fait
que l’instruction ait duré si longtemps. Les accusés n’ont
pas vraiment avoué tous les faits qui leur sont reprochés. Par
ailleurs, d’autres faits sont reprochés à certains accusés
et il est difficile de savoir s’ils ou non un lien avec les enlèvements
d’enfants. Enfin, ces événements ont provoqué une
vive émotion dans le pays en 1996. Le juge d’instruction qui menait
l’enquête a donc voulu prendre son temps et n’a négligé aucune
piste.

Le dossier lié a ce que l’on a appelé “ L’affaire
Dutroux “ fait plus de 400 000 pages. D’autres chiffres donnent également
le tournis et font que ce procès a pris des proportions exceptionnelles.
Près de 500 témoins vont être entendus durant la cour d’assises
d’Arlon durant les prochaines semaines. Le coût lié à l’instruction
et au procès devrait s’élever à près de 10
millions d’euros. 330 policiers ont été mobilisés
pour assurer la sécurité. Enfin, plus de 1300 journalistes belges
et étrangers représentant 250 médias se sont déplacés
pour suivre le procès. Le procès devrait durer plus de deux mois.
Au bout du compte les douze jurés qui ont été tirés
au sort parmi la population vont devoir se prononcer sur la culpabilité des
quatre accusés. Le fait que de simples citoyens fassent partie du jury
est une des particularités d’un procès en cour d’assises.