Avant 1830, la Belgique n’existait pas comme pays indépendant. La Belgique a fait partie des royaumes d’Espagne, d’Autriche, ou encore de France. Et de 1815 à 1830, la Belgique a été hollandaise. Et puis un jour… la Belgique!
Après la bataille de Waterloo du 18 juin 1815, la France ne possède plus le territoire de la future Belgique. Lors de cette bataille, plusieurs pays européens alliés battent Napoléon, l’empereur des Français. Napoléon avait fait des guerres un peu partout en Europe pendant ces 20 ans. Les grandes puissances décident alors que les « provinces de Belgique » seront rattachées à la Hollande. La Hollande est vue comme moins menaçante. Les provinces belges et la Hollande forment alors le Royaume-Uni des Pays-Bas. Et en 1815, Guillaume 1er d’Orange devient le premier roi des Pays-Bas.
Politique de Guillaume Ier
Guillaume Ier a beaucoup d’ambition pour le nouveau pays. Il veut développer l’économie du territoire. Et ça fonctionne bien. En Belgique, il y a de l’industrie et de l’agriculture. Et en Hollande, il y a les bateaux de commerce et les richesses des colonies. Pour faciliter le commerce entre les grandes villes industrielles, Guillaume Ier fait creuser des canaux pour relier par voies d’eau de grandes villes belges et hollandaises (Gand, Rotterdam, Amsterdam). Il fait aussi creuser le canal Charleroi-Bruxelles. Il fait construire des centaines de kilomètres de routes. Il développe l’industrie.
Guillaume Ier attache aussi une grande importance à l’éducation et à la culture. Il crée des écoles primaires pour alphabétiser la population. L’école est gratuite. Il crée les universités de Gand et de Liège.
Il veut faire de son pays une grande nation européenne au niveau économique, intellectuel et culturel. Les élites européennes le soutiennent pour son dynamisme industriel et commercial. Par contre, la population des provinces belges est moins enthousiastepersonne enthousiaste: personne qui est très contente et qui le fait savoir.. Beaucoup d’habitants ne sont pas d’accord avec le pouvoir et le régime de Guillaume Ier. Guillaume Ier n’en tient pas compte.
Guillaume Ier est ce que l’on appelle un despote éclairéDirigeant au pouvoir très autoritaire, mais qui a des idées plutôt libérales sur la société. Il a des idées que l’on peut appeler progressistes pour l’époque. Mais il est très autoritaire et ne prend pas en compte l’avis de la population. La politique de Guillaume Ier fait donc beaucoup de mécontents sur beaucoup de choses.
Le gouvernement
Dès le départ, les Belges se sentent, à juste titre, mis à l’écart. Dans le nouveau royaume, les Belges sont plus nombreux que les Hollandais. Mais dans le gouvernement, ils sont très peu : 1 ministre belge pour 6 ministres hollandais. Et il y a 17 hauts fonctionnairespersonnes qui travaillent pour l'Etat belges pour 283 Hollandais et ainsi de suite.
L’enseignement et la religion
Guillaume Ier est très attaché à l’éducation. Il exige que tous les professeurs soient diplômés d’une université nationale. Il veut diminuer le pouvoir de l’Église sur l’école. Cela ne plait pas à l’Église catholique, car, jusque-là, c’était les prêtres catholiques qui faisaient la classe aux enfants et qui avaient un certain pouvoir sur la population. Guillaume 1er veut que l’État contrôle l’éducation et la religion. Autant dire que cela ne plait pas du tout au clergé.
La langue…
Pour unir le pays, Guillaume Ier impose le hollandais comme langue officielle et administrative. Les habitants du Sud ne parlent pas le hollandais et les habitants du Nord parlent le flamand, ce qui n’est pas tout à fait la même chose que le hollandais. Lorsqu’ils reçoivent un courrier officiel, ils ne comprennent pas ce qui est écrit…
Les impôts et les taxes
Pour mener à bien tous ses projets économiques, Guillaume Ier a besoin de beaucoup d’argent. Pour cela il augmente Les impôts et les taxes. Comme il y a plus d’habitants dans les provinces du Sud, il y a plus d’impôts qui viennent du Sud que des provinces du Nord. Et pourtant, la population des provinces du Sud a moins droit à la parole que la population des provinces du Nord.
Ces inégalités font des mécontents. Les journaux critiquent le gouvernement. Des caricatures de Guillaume d’Orange circulent dans le pays. Des journalistes sont arrêtés et mis en prison. La révolte gronde dans l’ensemble de la population.
La Révolutionchangement véritable et profond
Le 25 aout 1830, l’opéra La Muette de Portici est joué à Bruxelles. L’histoire raconte la révolte des Napolitains contre les Espagnols qui occupent la région. Les esprits s’échauffent, la colère contenue explose. C’est le début de la Révolution belge.
Un nouvel Etat en Europe
Après cela, tout va très vite. Le roi Guillaume Ier capituleabandonne les combats, se rend à l'ennemi sans conditions et rentre en Hollande. Un gouvernement provisoire est instauré. Ce gouvernement provisoire proclame l’Indépendance de la Belgique. Des élections sont organisées, et les députés rédigent la Constitution. On opte pour une monarchieRégime politique dans lequel le chef de l'État est un roi ou une reine. constitutionnelle. Les grandes puissances reconnaissent la Belgique en tant qu’État indépendant. La Constitution belge est moderne pour l’époque. Elle garantit plus de libertés que les constitutions d’autres pays européens. Un roi est choisi, Léopold Ier de la famille de Saxe-Cobourg Gotha, un prince allemand, devient le roi des Belges. Il va régner de 1831 à 1865.