vendredi 2 mai 2025

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L’euro, le héros

L’euro tournait, fin 2007, autour de 1,45 ou de 1,50 pour 1 dollar. L’euro valait donc 1,5 fois la monnaie américaine. L’euro est fort, l’euro est cher.


Photo: Flémal

Mais à quoi cela sert-il d’avoir un euro fort? Le pétrole augmente et le pétrole se négocie en dollars. Comme l’euro est plus fort, les pays de l’euro sont gagnants. De même, les autres produits que l’on achète hors zone euro sont moins chers. Par contre, comme l’euro est fort, les coûts de production dans la zone euro sont élevés. Et c’est plus difficile de vendre les produits hors zone euro, à l’étranger. L’euro fort et cher est donc bon pour les importations et mauvais pour les exportations.

Euro fort, économie forte?

Avoir une monnaie forte ne veut pas dire que l’on a une économie forte. La preuve? Dans beaucoup de pays européens qui ont l’euro, le chômage ne diminue pas, la croissance est faible, les salaires n’augmentent pas. Et le pouvoir d’achat est plutôt en baisse. Autrement dit, les travailleurs ne sont pas gagnants avec un euro fort. L’économie réelle non plus. Pourquoi alors continuer une politique de l’euro fort ?

Beaucoup d’économistes, de responsables politiques commencent à se poser la question et à la poser aussi à la BCE, la Banque centrale européenne. La BCE est la banque qui gère l’euro et la politique de la monnaie unique européenne. Le but principal de la BCE est la stabilité des prix. La BCE lutte contre l’inflation. Quel rapport avec l’euro fort ? On sait que les prix des matières premières ont flambé. Une monnaie forte permet d’amortir le choc des hausses de prix et donc d’éviter l’inflation. Mais un des buts de la BCE est aussi de soutenir la croissance économique. Or, les pays de la zone euro ont en général une croissance économique faible. A quoi sert donc de lutter contre l’inflation si les populations ne sont pas gagnantes au bout du compte?

Qui perd? Qui gagne?

Qui est gagnant alors avec l’euro fort ? Les grandes entreprises qui jouent sur le terrain mondial. Elles fabriquent leurs produits hors zone euro. Elles les importent ensuite en zone euro. Gagnants aussi, ceux qui vivent avec de l’argent placé en actions d’entreprises ou autres titres financiers. Car une monnaie, c’est aussi une politique, un choix de société. On ne peut pas demander de renoncer à l’euro fort aux dirigeants de la BCE. Mais on peut le demander aux gouvernements européens. Car la BCE ne fait que suivre ce qui a été écrit dans les traités européens (dans le traité de Maastricht, notamment). Pour relancer vraiment la machine économique européenne et l’emploi, il faudrait donc changer les textes des traités européens. C’est une question de courage et de volonté politique. A quoi sert de lutter contre l’inflation si les populations ne sont pas gagnantes? A quoi servent une monnaie forte et une inflation faible si vous êtes au chômage et que vous ne savez même pas vous loger décemment? Vous pouvez toujours, si vous avez une petite épargne, acheter un écran plat et un jeans fabriqué en Chine… Ca vous fait une belle jambe.

Thierry Verhoeven

 

 

Une réponse

  1. Décidément, ce cite est d’une importance primordiale.
    Rie que d’y cheminer me procure un bien-être inimaginable. Bravo et merci!

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