On commence à le savoir. L’année 2004 est une année
importante pour l’Union européenne. Il y a l’élargissement
de 10 à 25 pays, en mai. On va aussi élire un nouveau parlement
européen, en juin. Et on doit adopter une Constitution européenne,
cette année si possible. Il y a donc beaucoup de travail pour les dirigeants
politiques européens. Et ce n’est pas évident, on le sait,
de mettre tous ces dirigeants d’accord. Ceux qui ont le même avis
sur tel ou tel problème se réunissent donc parfois, à quelques-uns.
Le mois dernier, les dirigeants français, britannique et allemand se sont
rencontrés à Berlin.
Une réunion de plus pourrait-on dire. Une réunion entre chefs politiques
qui ne concerne pas ou peu la population. Pas si sûr… Pourquoi donc se
sont-ils vus? Pour discuter des règles imposées par l’euro
aux Etats membres. Et pour dynamiser la politique économique européenne.
Ils proposent, par exemple, de nommer un super commissaire économique
européen. Ce commissaire dirigerait cette nouvelle politique économique.
Une politique économique déjà connue. Elle a été lancée
en 2000 au sommet de Lisbonne. Dans la capitale du Portugal, tous les dirigeants
de l’Union européenne ont décidé de faire de l’économie
de l’Union, l’économie la plus compétitive du monde
en 2010!
Pour y arriver, il faut augmenter le niveau d’emploi disent les dirigeants
européens. Voilà enfin une chose qui nous intéresse tous!
Mais comment augmenter l’emploi? D’abord, par une idée simple:
faire travailler les gens plus longtemps. C’est l’allongement de
la vie active. Une retraite? Oui mais plus tard… Ensuite, il faut répondre
plus vite aux demandes des entreprises. Comment? En supprimant certaines règles
d’embauche et de contrat de travail. Cela veut dire peut-être plus
d’emplois, mais quels emplois? Des emplois de courte durée qui ne
permettent pas toujours de sortir réellement du chômage.
Pour faire de l’économie européenne la meilleure du monde,
il faut aussi réformer la protection sociale. Surtout les pensions et
les soins de santé. Mais dans quel sens? Dans le sens d’une plus
grande privatisation des systèmes? Pour la France, l’Allemagne et
la Grande-Bretagne, les réformes traînent. En effet, dans beaucoup
de pays européens, des syndicats et des associations s’opposent à la
nouvelle politique économique. Les dirigeants français, allemand
et britannique veulent accélérer les changements. Derrière
l’idée de l’économie européenne la meilleure
du monde, il y a l’idée de faire une autre Europe sociale. Une Europe
sociale qui marche donc uniquement à l’économie…
Thierry Verhoeven