Il fait bon aujourd’hui, ça sent le
printemps! Il fait encore un peu frais le matin! Il pleut des cordes! Sale temps
aujourd’hui! Froid de canard! Temps de chien! Quelle chaleur! Que la météo
soit bonne ou mauvaise, le temps qu’il fait est une source inépuisable
de conversations et d’échanges entre des personnes qui se connaissent
à peine. D’autant que nous subissons les caprices de la météo
sans pouvoir rien y faire.
Quatre chercheurs de l’IRM
viennent de publier un ouvrage intitulé : “La Belgique au fil du
temps”. Ils ont dépouillé des kilomètres de relevés
météorologiques. Ceux-ci ont été effectués
dans plus de 260 stations du pays, souvent par des bénévoles.
Grâce à ces relevés, nos quatre météorologues
ont pu étudier notre climat en détail. Ils en ont extrait un portrait
précis de la météo en Belgique, au XXe siècle, et
aussi quelques éléments de ce début de XXIe siècle.
Cet ouvrage nous propose un extraordinaire voyage dans le temps. Il nous montre
que les Belges auront vraiment tout connu des caprices du ciel au cours de ces
cent dernières années: les canicules, les inondations, les chutes
de neige et même les tornades.
Pas seulement de la pluie
Quand on évoque le temps en Belgique, on pense souvent à la
“drache”
nationale. Les météorologues parlent pudiquement de précipitations.
On a vraiment l’impression qu’il pleut sans arrêt dans notre
petit pays. Et pourtant, au cours du Xxe siècle, il n’y a vraiment
pas eu que de la pluie.
Ce livre nous apprend, et cela ne nous surprend pas trop, que l’une
des caractéristiques principales du temps de Belgique est son extrême
variabilité.
Le livre propose des clés de lecture techniques et une description mois
par mois, du temps qu’il faisait au siècle dernier. Il reprend
aussi les épisodes les plus extrêmes du temps dans notre pays.
Au cours du XXe siècle, la Belgique a en effet tout connu…
Un millier d’événements extraordinaires
Les auteurs ont épinglé, au cours de ces 100 années,
un millier de ces événements qui ont fait sortir notre temps de
l’ordinaire. En rayon, parmi ces événements extraordinaires,
il y a tout: le froid et le chaud.
Côté froidure, on évoquera 1963, l’année
où les plages de la mer du Nord ont ressemblé à la banquise.
Ou encore 1953, où le signal de Botrange était enseveli sous 1,15
mètre de neige. Côté chaleur, l’année 2003
a battu tous les records de température. Mais c’est en 1976 que
le pays a le plus souffert de la sécheresse.
Ces événements marquants du temps ont parfois tourné
à la vraie catastrophe naturelle. On se souviendra ainsi des inondations
de 1925 et 1926, et de celles de 1993 et 1995. La Meuse avait débordé.
Ces inondations ont fait des dégâts considérables.
On se rappellera aussi les grandes tempêtes. Celle du 31 janvier 1953
avait, lors de la marée haute, fait des trous dans les digues. Une vingtaine
de personnes ont trouvé la mort au Nord de la Belgique. Et les tempêtes
de 1990 ont fait des dégâts considérables au Sud du pays.
Pour les catastrophes plus exceptionnelles encore, épinglons aussi
les tornades. En 1982, celle de Léglise (Province de Luxembourg) avait
emporté la pointe du clocher. Les aiguilles de l’horloge du clocher
étaient restées bloquées à 18h40. Et celle d’Oosmalle,
dans la Province d’Anvers, en 1967 avait détruit 107 habitations
et fait des dégâts à 500 autres.
“La Belgique au fil du temps“ pose aussi des questions sur l’évolution
du climat liée à la pollution. Les auteurs ont en effet constaté
que le climat s’est réchauffé de manière significative.
De 1830 à aujourd’hui, la température moyenne annuelle a
augmenté de presque deux degrés.
Lydia Magnoni
Info
“La Belgique au fil du temps”, les événements
météorologiques marquants du vingtième siècle
François Brouyaux, Pascal Mormal, Christian Tricot et Marc Vandiepenbeeck
coédité par IRM-Le Roseau vert Diffusion Nord-Sud 02/343 10 13