Le Premier ministre israélien Ariel Sharon lance
un plan qui ne respecte aucun projet de négociation. La paix avec les
Palestiniens est plus que jamais impossible…
 La paix entre Israël et les Palestiniens semble de plus en plus impossible — Photo: Belga |
“La paix est plus que jamais impossible…”
Tel est l’avis de la Commission européenne, de la plupart des dirigeants
des pays d’Europe et du monde arabe. Pourquoi? Il y a deux raisons à
cela.
D’abord, Ariel Sharon et son gouvernement continuent leur
politique de “liquidation”
de chefs de mouvements palestiniens. Certes, ces mouvements utilisent la violence
et soutiennent le terrorisme contre Israël. Mais il ne faut pas oublier
que des Palestiniens se tournent vers le terrorisme parce qu’il n’y
a plus, pour le moment, aucun espoir de paix. La situation s’est encore
aggravée à la mi-avril lorsque le gouvernement israélien
a, de nouveau, menacé de tuer le dirigeant historique palestinien Yasser
Arafat. Là, même le président américain Bush qui
soutient Sharon lui a fait savoir que ce serait une grave erreur et que les
Etats-Unis ne l’accepteraient pas.
En dehors de tout accord
Et puis, il y a le plan que Sharon a présenté en avril, juste
avant de rencontrer le président Georges Bush à Washington. Le
responsable israélien a, une fois de plus, créé la surprise
en annonçant un plan qui n’a absolument pas été négocié.
Résultat: personne ne veut de ce plan parce qu’il ne tient pas
compte des propositions pour arriver à une paix durable entre Israël
et les Palestiniens. Ainsi, Ariel Sharon a annoncé qu’Israël
allait se retirer de la bande de Gaza, mais pas des territoires occupés
en Cisjordanie.
En plus, Israël va continuer la construction du mur de sécurité
qui sépare les zones palestiniennes du territoire israélien. Beaucoup
appellent ce mur, le “mur de la honte”. Il est construit par les
Israéliens sur les terres palestiniennes. Pour le construire, Israël
détruit des maisons et des cultures qui appartiennent aux Palestiniens.
En plus, à cause de ce mur, les régions palestiniennes seront
tout à fait coupées les unes des autres. Les dirigeants de pays
du monde entier disent à Sharon d’arrêter, mais il ne les
écoute pas. Il affirme construire ce mur pour des raisons de sécurité.
Le président américain, Georges Bush, s’est une fois de
plus démarqué
des autres dirigeants du monde, en parlant de mur “provisoire”.
Bush soutient Sharon
Si le plan présenté par Sharon provoque tant de protestations,
c’est parce qu’il menace directement les négociations pour
arriver à la paix. Ainsi, en décidant seul qu’Israël
se retire de la bande de Gaza mais pas de Cisjordanie, Sharon décide
dans les faits de modifier les frontières de l’Etat d’Israël.
Et il menace aussi la création du futur Etat palestinien. En effet, selon
les plans de paix internationaux, cet Etat comprendrait au moins une partie
de la Cisjordanie. En plus, le plan d’Ariel Sharon interdit le retour
des réfugiés palestiniens qui ont fui depuis 1948.
Malgré les appels du monde entier, Georges Bush a donné son
appui à ce plan. En fait, ce n’est pas tellement par rapport à
Israël que le président américain a donné son accord.
C’est surtout pour des raisons de politique intérieure. Car les
élections présidentielles américaines auront lieu en novembre.
Et l’électorat juif américain a un poids très important.
Bush ne pouvait donc pas prendre le risque de mécontenter cet électorat.
Surtout que la situation en Irak le met de plus en plus en difficulté.
Cependant, en soutenant Ariel Sharon, Georges Bush se met une fois de plus
beaucoup de dirigeants du monde à dos. Tous les responsables européens,
mais aussi ceux des pays arabes et la Russie ont dit que le plan Sharon est
inacceptable. Parce que Sharon a décidé seul, sans aucune négociation.
Et parce que ce plan n’a rien à voir avec la “feuille de
route”, le projet international de paix entre Israël et les Palestiniens.
Une paix qui est plus loin que jamais…
Marc Vandermeir
