dimanche 8 juin 2025

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Le mur des désapprobations


Photo: Belga

Israël est en train de construire un mur de béton qui sépare
son territoire de la Cisjordanie. La Cour internationale de justice débat
sur la légalité de ce mur. Les Israéliens disent qu’ils
veulent assurer leur sécurité. Les Palestiniens dénoncent
un mur qui grignote encore davantage leur territoire.

Petit à petit, un mur de béton haut de 8 mètres se dresse
entre Israël et la Cisjordanie. Une fois terminé, il devrait s’étendre
sur 730 km, ou peut-être un peu moins, selon les dernières déclarations
d’Israël. L’idée de bâtir un mur empêchant
le passage de kamikazes palestiniens dans les territoires israéliens
n’est pas neuve. Les Israéliens craignent la violence et les attentats.
A cause de cela, le gouvernement du Premier Ministre Ariel Sharon a pris la
décision de lancer la construction de cette “barrière de
sécurité”. Son coût: 3,7 millions de dollars par
kilomètre! A l’heure actuelle, la construction du mur ne cesse
d’avancer. Mais elle fait l’objet de nombreuses critiques, notamment
parce qu’elle empiète sur les territoires palestiniens occupés.

La CIJ face au mur

Fin février, la Cour internationale de justice (CIJ) s’est penchée
sur la légalité de ce mur. Une résolution votée
l’an passé par l’Assemblée de l’ONU est à l’origine
des ces discussions. Le tribunal, situé à La Haye (Pays-Bas),
réunissait quinze juges de différentes nationalités. Tous étaient
spécialisés en droit international. Les auditions publiques ont
permis à douze pays d’Afrique, d’Amérique latine
et d’Asie ainsi qu’à la Ligue arabe et la Conférence
islamique de développer leurs arguments sur le sujet.

La plupart des pays occidentaux, eux, n’ont pas répondu présents à l’appel.
En effet, Israël, les membres de l’Union européenne, les
Etats-Unis et la Russie avaient pris la décision de ne pas prendre la
parole. Par contre, ils ont décidé de déposer des conclusions écrites.
Israël est totalement opposé à l’intervention de la
CIJ. Il considère que la Cour doit régler les litiges juridiques
et non pas politiques. Pour Israël, cette cour n’est donc pas qualifiée
pour ce genre de problème. De leur côté, l’Union
européenne et les Etats-Unis jugent que ce n’est pas une bonne
idée de faire appel à la CIJ. Ils craignent que sa décision
gêne une éventuelle reprise du dialogue entre les Israéliens
et les Palestiniens.

Opposition internationale

Cependant, l’Union européenne et les Etats-Unis s’opposent à la
construction du mur. Ils demandent aussi que son tracé soit redessiné.
Si la communauté internationale est opposée à ce mur,
c’est parce qu’il est bâti le plus souvent dans les territoires
palestiniens. Il ne respecte donc pas les frontières internationalement
reconnues. Une fois terminé, le mur devrait en effet amputer la Cisjordanie
d’un septième de son territoire. Par ailleurs, certains Palestiniens
vont être confrontés à de nombreux problèmes de
mobilité. En effet, la clôture de béton leur coupe l’accès
aux hôpitaux, au reste de leur famille, à leurs terres ou encore à leur
lieu de travail. Désormais, les Palestiniens devront contourner le mur
et parcourir de nombreux kilomètres sur des routes où se trouvent
de nombreux checkpoints israéliens. Par ailleurs, la Cour suprême
israélienne vient d’arrêter pour une semaine les travaux
de construction du mur au nord-ouest de Jérusalem. La raison? Examiner
les plaintes déposées par des habitants de huit villages palestiniens
de Cisjordanie.

Dans quelques semaines, les Palestiniens sauront si leur voix s’est fait
entendre par la Cour internationale de justice. La décision prise par
la CIJ ne sera cependant qu’un avis. Aucune contrainte pour Israël,
si ce n’est la crainte de voir son image ternie auprès de l’opinion
publique internationale…

Céline Téret

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