jeudi 23 janvier 2025

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Les Assad, tel père, tel fils

Depuis la prise de Damas par les rebelles, les médias et le monde entier semblent découvrir que Bachar El Assad était un dictateur sanguinaire. Pourtant, le régime de Damas n’est pas nouveau. Cela a commencé avec le père de Bachar, Hafez El Assad en 1970. Cela a continué avec le fils. En Syrie, les emprisonnements arbitraires et la torture étaient des pratiques courantes du régime Assad depuis plus de 50 ans.

Le père

Enfance et études

Hafez El Assad est né en 1930. Il vient d’une famille modeste de confession alaouite. C’est une branche de la religion musulmane proche des chiites. La majorité des syriens est sunnite.  C’est le premier garçon de sa famille à aller à l’école secondaire. Dès l’âge de 14 ans, il s’intéresse à la politique et rejoint le parti Baas, le parti socialiste et nationaliste arabe. En Syrie dans les années 60, c’est le parti unique Baas qui est au pouvoir.

Carrière militaire

Il fait l’académie militaire et fait carrière. C’est un militant actif du parti Baas, mais il s’oppose pourtant au pouvoir en place. Il participe d’ailleurs à plusieurs coups d’état. En 1966, il devient ministre de la défense et, petit à petit, il manœuvre pour renverser le gouvernement en place.

La prise du pouvoir

Son expérience dans l’armée lui fait comprendre que contrôler l’armée, c’est contrôler le pouvoir. Et il ne s’en prive pas.  En 1970, avec l’armée, il prend le pouvoir en Syrie.

Une dictature forte


 Dès son arrivée au pouvoir, il renforce encore le régime autoritaire qui était en place. Il contrôle chaque secteur de la société. Il met en place un système de répression, un réseau policier et un réseau de renseignement. Il gère le pays d’une main de fer et fait taire toute opposition.

En juin 1980, Hafez Al Assad est victime d’une tentative d’assassinat. Dès le lendemain, il fait massacrer un millier de membres des Frères musulmans, les principaux opposants au pouvoir. En 1982, dans la ville de Hama, la population se soulève contre le régime de dictature Assad. Il fait massacrer la population. Il y a entre 10 000 à 40 000 victimes, la plupart sont des civils.

Pendant son règne, des intellectuels, des défenseurs des droits humains, des communistes, des personnes soupçonnées d’islamisme ont été emprisonnés durant de longues années, souvent sans procès. Selon Amnesty international, 17 000 personnes sont mortes ou disparues dans les prisons syriennes de 1980 à 2000.  Il meurt en 2000. Son 2e fils Bachar lui succède.

Le fils

Jeunesse et accession au pouvoir

Bachar fait des études d’ophtalmologie en Angleterre. C’est le 2e fils et il n’est pas destiné à faire de la politique. Mais  le 1er fils meurt dans un accident de voiture. Bachar devient donc l’héritier. A la mort de son père en 2000, Bachar Al-Assad devient le nouveau président de la Syrie. Et il est le « digne » successeur de son père. Il est même plus violent encore.

Le « Printemps arabe » étouffé dans la violence

En 2011, c’est le « Printemps arabe ». En Egypte, en Tunisie, et dans d’autres pays arabes la population manifeste et se révolte contre les pouvoirs en place. La population de Syrie suit cet élan. Elle sort dans la rue et manifeste contre le Président. Mais, la révolution ne réussit pas. Le pouvoir répond avec une extrême violence et tire sur les manifestants. De nombreuses personnes sont emprisonnées, torturées, exécutées sans procès.

Une guerre civile en Syrie

Le soulèvement populaire devient une guerre civile. La colère grandit. Des groupes armés islamistes se renforcent et prennent des villes. Ces groupes sont soutenus par des pays comme la Turquie et l’Arabie Saoudite. En riposte, et aidé par l’Iran et la Russie, le pouvoir Assad combat, avec violence, les groupes armés opposants. Il bombarde des villes sans tenir compte de la population civile. Le pouvoir utilise même des armes chimiques contre la population. D’ailleurs, Bachar El Assad est accusé de crime de guerre et de crime contre l’humanité par l’ONU. Bien soutenu et financé par ses alliés, le gouvernement syrien continue son régime de terreur. Les citoyens peuvent être emprisonnés pour n’importe quel motif.

Les groupes armés révolutionnaires islamiques veulent faire tomber Bachar El Assad. Ils sont soutenus par la population syrienne. Le 8 décembre 2024, les groupes armés islamistes entrent dans la capitale Damas. Le dictateur Bachar El Assad et sa famille avaient déjà quitté le pays pour se réfugier en Russie.

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