attendues
![]() Le cheik Yassine était le chef spirituel du Hamas – Photo: Belga |
Le 22 mars, le cheikh Yassine, le chef spirituel
du Hamas,
s’est fait assassiner par Israël. Les Palestiniens crient vengeance
et promettent des représailles.
Ces menaces ne semblent pas freiner le président israélien Ariel
Sharon dans sa politique de “liquidation”. Le Proche-Orient s’enfonce
un peu plus dans la violence…
En sortant d’une mosquée où il avait l’habitude
d’aller prier, le cheikh Ahmed Yassine a été atteint par
trois missiles tirés d’un hélicoptère israélien.
Le chef spirituel du Hamas est mort sur le coup. Sept autres personnes qui l’accompagnaient,
dont un de ses fils, sont également décédées. Lors
des funérailles du cheikh Yassine, 200 000 Palestiniens ont défilé
dans les rues de Gaza. Ils ont pleuré leur chef et crié vengeance.
Cheikh martyr
Ahmed Yassine avait à peine 10 ans lors de la création de l’Etat
d’Israël, en 1948. A cette époque, sa famille s’est
exilée pour s’installer dans la bande de Gaza. De nombreux autres
habitants de villages palestiniens détruits par Israël ont fait
de même. En 1987, au lendemain de la première intifada,
Yassine et quelques proches ont fondé le Hamas. Très vite, le
Hamas est devenu le second mouvement palestinien, après le Fatah de Yasser
Arafat. Dès sa création, le Hamas a choisi la lutte armée
comme forme de résistance. En 1989, Yassine a été conduit
en prison puis condamné à perpétuité par Israël.
Il sera cependant relâché huit ans plus tard.
Le leader spirituel du Hamas s’est toujours montré radical. Il
approuvait ouvertement les attentats suicides commisdu verbe commettre, c'est faire quelque chose contre la loi: voler, tuer,... par les terroristes islamistes
contre des Israéliens. A cause de cela, il était considéré
comme l’ennemi numéro un de l’Etat hébreu. Malgré
tout, cet homme paraplégique
et à moitié aveugle, ne semblait pas craindre les menaces israéliennes.
Il avait même déclaré en 1998: “Quand je mourrai comme
un martyr, ce sera le plus beau jour de ma vie”. Cheikh Yassine avait
déjà échappé à une tentative d’assassinat
en septembre 2003. Depuis sa mort le 22 mars, une partie du peuple palestinien
le considère comme un héros qui est mort en martyr.
Succession et sécurité renforcée
La question de la succession du leader du Hamas a été vite réglée,
mais pas dans l’unanimité. Abdelaziz al-Rantissi, l’ancien
porte-parole du Hamas, s’est autoproclamé
“commandant suprême“ de l’organisation. Tout comme Yassine,
il a participé à la création du ce mouvement. Le nouveau
leader du Hamas est encore plus extrémiste que le cheikh Yassine. Il
prône la guerre et refuse toute trêve
avec Israël. Il y a quelques mois, il a, lui aussi, failli se faire tuer.
Le gouvernement d’Ariel Sharon ne cache d’ailleurs pas qu’al
Rantissi est le prochain sur la liste des personnes à abattre. Par ailleurs,
Yasser Arafat, pourrait, lui aussi être visé.
En Israël, il ne fait aucun doute que des représailles palestiniennes
vont avoir lieu. Le pays est constamment en état d’alerte. La protection
a été renforcée dans tous les lieux publics ainsi qu’autour
des personnalités publiques. La population israélienne, elle,
semble sceptique
face aux décisions du Premier ministre Ariel Sharon. Selon des sondages,
60% des Israéliens approuvent le meurtre de cheikh Yassine. Par contre,
seulement 9% des personnes interrogées estiment qu’il réduira
le terrorisme. Par ailleurs, plus de 81% des sondés s’attendent
à ce que les opérations terroristes se multiplient.
Plus que jamais, le cycle infernal des violences est relancé. Des attentats
du Hamas feront suite aux assassinats ciblés d’Israël. Et
Israël ripostera… Les premiers touchés seront, à nouveau,
les civils israéliens et palestiniens.
Céline Téret