lundi 14 octobre 2024

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Un plan pour les pauvres

En Belgique, 1 personne sur 7 est pauvre ! Le chiffre fait peur. Et si l’on compte le nombre de pauvres par Région, c’est pire encore. En Flandre, 1 personne sur 10 est pauvre. Mais à Bruxelles, c’est 1 personne sur 4. En Wallonie, c’est 1 personne sur 5… Qu’est-ce qu’être pauvre ? C’est vivre en dessous du seuil de pauvreté. Pour fixer ce seuil, on fait de savants calculs. Revenus minimum et pauvreté Retenons simplement ceci : une personne qui vit seule et qui n’a pas 1 074 euros par mois est pauvre ; un ménage avec 2 enfants qui n’ont pas 2 256 euros par mois est pauvre. Connaissez-vous le montant du revenu d’intégration sociale du CPAS ? Une personne isolée a 833 euros et une famille a 1 111 euros ! On est bien en dessous du seuil de pauvreté. Souvent, les chômeurs vivent aussi en dessous du seuil de pauvreté. Rien d’étonnant à ce qu’il y ait autant de pauvres ! Pour lutter contre la pauvreté, la solution est simple : augmenter les allocations sociales. Malheureusement, on n’en prend pas le chemin. Un Plan wallon de lutte contre la pauvreté L’Etat et les Régions font quand même des efforts pour aider les pauvres. La Région wallonne vient de sortir son Plan de lutte contre la pauvreté pour les 4 ans à venir. Commençons par reconnaître que la Région wallonne prend ce plan au sérieux. Le gouvernement wallon semble vouloir faire des choses concrètes pour diminuer la pauvreté. Chaque ministère sera concerné par la lutte contre la pauvreté. D’ailleurs, pour montrer cette volonté, c’est Paul Magnette qui pilote ce plan contre la pauvreté. Paul Magnette est le ministre président de la Région wallonne. Disons aussi que la Région wallonne fait des efforts pour que ce plan soit compris par le plus grand nombre. Et notre journal y est particulièrement sensible. En effet, nous essayons d’écrire en français simple et de donner des exemples pour faire comprendre des choses parfois compliquées. Cette fois, le travail est fait : la Région a simplifié le Plan de lutte contre la pauvreté. Le document est téléchargeable en bas d’article. Contentons-nous donc de souligner certaines mesures de ce Plan. Manger On dira : pour bien manger, il faut d’abord pouvoir s’acheter des aliments. Par définition, le pauvre n’a pas ou pas assez d’argent. Pourtant, il y a tous les aliments que les magasins ne veulent ou ne peuvent plus vendre et qui sont encore tout à fait comestibles. Certains magasins donnent leurs invendus à des associations. Et ces associations les distribuent aux personnes qui en ont besoin. Mais ce n’est pas très bien organisé. La Région a trouvé une solution simple : une plateforme internet. Les magasins y mettront leurs offres d’aliments et les associations y mettront leurs demandes. Les invendus alimentaires seront ainsi mieux distribués. Pour permettre aux pauvres de mieux manger, la Région veut aussi aider à créer plus d’épiceries sociales où les aliments sont beaucoup moins chers que dans les commerces ordinaires. Se loger Le logement est un gros budget pour les ménages. Dans les ménages les plus pauvres, 1 ménage sur 4 dépense 40 % de son argent pour se loger. Si vous avez une indemnité de chômage de 1 000 euros, c’est déjà 400 euros qui partent début du mois. Par contre, dans les ménages les plus riches, 1 ménage sur 4 ne dépense que 23 % pour son loyer. Cette différence montre qu’être pauvre, c’est d’abord ne pas être à égalité avec les autres. Que peut faire la Région wallonne pour améliorer la situation? Premier problème : il n’y a pas assez de logements sociaux. Seulement 7% des logements à louer en Wallonie. Depuis des années, la Région essaie de construire plus de logements sociaux mais elle devrait y mettre plus de budget. Beaucoup de ménages wallons attendent longtemps un logement social. Dans le Plan wallon de lutte contre la pauvreté, il y a une série de mesures pour permettre aux plus pauvres d’avoir un logement social. Un exemple ? Quand un ménage est en grande précarité sociale, il aura la priorité pour avoir un logement social. Les sociétés de logement social devront mettre à la disposition des CPAS des logements pour des ménages en grande précarité sociale. C’est une mesure concrète. Deuxième problème : la garantie locative. Beaucoup de ménages sont obligés de louer à un propriétaire privé. Et la garantie locative est de 2 mois de loyer minimum. Un ménage pauvre n’a pas d’argent « d’avance ». Quand il déménage, l’ancien propriétaire ne veut pas toujours libérer la garantie locative et parfois pour de mauvaises raisons… Comment payer alors la garantie locative du nouveau logement ? La Région wallonne va créer un Fonds de garantie locative. Pour le propriétaire, rien ne change. C’est comme si la garantie était sur un compte bloqué à la banque. Par contre, le locataire ne doit pas avancer d’un coup toute la somme mais la paie un peu chaque mois. Etre en bonne santé C’est l‘Etat fédéral qui s’occupe de la santé. Les Régions ne savent donc pas faire grand-chose pour améliorer directement la santé des plus pauvres. Le Plan wallon de lutte contre la pauvreté prévoit quand même d’aider à créer plus de maisons médicales en Wallonie. On sait que les maisons médicales soignent « pour moins cher ». Elles ont aussi une approche plus large de la santé et sont attentives aux problèmes sociaux des patients. Elles informent et aident les patients pour qu’ils mènent une vie qui leur évite certains problèmes de santé. Dans le plan de lutte contre la pauvreté, il y a d’autres aides prévues pour que les pauvres puissent aussi passer plus facilement leur permis de conduire, faire du tourisme, utiliser internet, etc. Car être pauvre, c’est avant tout ne pas être à égalité avec les autres et souffrir d’injustices.

Le Plan wallon de lutte contre la pauvreté expliqué au citoyen en PDF

planpauvrete.pdf Lire notre cahier Pauvreté, violence ordinaire Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté

Documents joints

Une réponse

  1. Un plan pour les pauvres
    … d’avance, toutes mes excuses mais force est de constater que le plan wallon de lutte contre la pauvreté est plein de bonnes intentions … les actions tardent toujours à se réaliser!
    Et la pauvreté, au lieu de diminuer depuis des années, augmente!
    Je suis également au regret de constater que c’est plus souvent 50% de son revenu qu’une personne ayant une allocation de chômage ou un RIS (revenu d’intégration social)dépense pour pouvoir se loger! (Car loyers pas adaptés aux revenus sauf si on a la chance d’obtenir un logement social.)Et n’oublions pas de compter les frais alloués aux charges : électricité, gaz,eau. Donc, vu ces conditions , beaucoup ne peuvent qu’être endettés!
    Souvent, je suis admirative de nombreuses personnes dans ce cas car ils ne se plaignent pas beaucoup, calculent au plus près un budget, se débrouillent,… alors que de nombreux travailleurs ayant un revenu confortable (voire 2 si ont un mari ou une épouse qui travaille)se plaignent beaucoup plus!Je ne veux pas dire par là qu’ils n’ont pas de raison de se plaindre mais je trouve regrettable qu’alors, ils ne tentent pas de « se battre » pour faire retrouver un système de partage plus solidaire comme un impôt juste par exemple … et sauvegarder la sécurité sociale!
    … c’était mon p’tit coup de g… du moment!

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