vendredi 26 avril 2024

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Sept ans sans bonheur et sans malheur

Le mois dernier, les dirigeants de l’Union européenne ont fait le
budget européen de 2007 à 2013. Un budget toujours trop petit pour
la grande Union. Il y a donc eu beaucoup de discussions. Aucun Etat ne veut bloquer
l’Europe. Et aucun Etat ne veut être perdant au nom de l’Europe.
Donc, après les discussions, il y a eu accord.


Le Français Jacques Chirac et l’Allemande Angela Merkel – Photo: Belga

Tony Blair, le Britannique- Photo: Belga

Tous les sept ans, les dirigeants de l’Union européenne discutent «gros
sous». L’exercice du budget est toujours difficile. Il l’était
particulièrement, le mois dernier à Bruxelles, pour trois raisons.
D’abord, l’année 2005 a été celle du «non» français
et néerlandais au traité constitutionnel. C’était
un échec pour les dirigeants de l’Union européenne. Ensuite,
c’est le premier budget pour 25 pays. Dix nouveaux pays, la plupart d’Europe
de l’est sont entrés dans l’Union en 2004. Enfin, le budget
s’est fait sous la présidence de la Grande-Bretagne. Les Britanniques
n’ont pas l’habitude d’être généreux avec
le budget européen.

Mais on le savait, il ne pouvait y avoir ni de grand perdant ni de grand
gagnant dans ces discussions. Sinon, l’Union européenne terminait très
mal l’année et commençait très mal les sept années à venir.
Donc, il y a eu accord. Au final, le budget est de 862,4 milliards d’euros
pour 7 ans. L’argent vient des Etats membres. Comme d’habitude, la
somme représente à peine plus de 1% de la richesse créée
en un an dans toute l’Union. Quand on examine les dépenses du budget
européen, on se dit, c’est simple. Environ 4 euros sur 10 vont à la
politique agricole. Environ 4 autres euros sur 10 vont à l’aide
aux régions les moins avancées de l’Union. Les 2 euros restants
sont pour la recherche, la justice, l’immigration, la sécurité,… C’est
la simplicité apparente de ces dépenses qui pose des problèmes
très compliqués.

L’agriculture

Les aides à l’agriculture ont été créées
début des années 1960. A l’époque, la production agricole
européenne ne suffisait pas à nourrir la population. Les pays européens
achetaient donc des produits à l’extérieur. Les aides aux
paysans devaient améliorer la situation. Ces dernières années,
la PAC est de plus en plus contestée. C’est une vieille politique
d’un autre temps, dit-on. Elle profite aux agriculteurs les plus riches.
Aujourd’hui, on vend plus de produits agricoles hors Union que l’on
en achète.

Malgré tout, dans le budget européen 2007 à 2013, l’agriculture
recevra encore beaucoup. La France, un des grands pays agricoles du monde, ne
veut pas abandonner ses paysans, même riches. Les 25 chefs d’Etat
et de gouvernement se sont donc entendus pour ne pas toucher à la PAC.
Mais on reverra le budget en 2009. Et l’on préparera, sans doute,
la fin de la PAC pour 2013.

Les régions

A côté de l’agriculture, il y a l’aide aux régions.
L’Union européenne finance des projets pour aider les régions
les plus défavorisées de l’Union. L’élargissement
aux 8 pays de l’est ne simplifie pas les choses. Il y a beaucoup de régions
pauvres dans ces pays. Ces régions doivent donc recevoir une aide européenne.
L’argent donné à l’est ne peut servir aux régions
de l’ouest qui reçoivent depuis des dizaines d’années
les aides européennes. On imagine les difficultés pour trouver
un accord.

Dans l’accord, la Belgique ne s’en sort pas trop mal. C’est
l’avis de notre secrétaire d’Etat aux Affaires européennes,
Didier Donfut: «C’est une enveloppe correcte qui permettra aux Régions
de poursuivre leurs politiques…». Notre pays recevra au total 2 milliards
d’euros pour les années 2007 à 2013. C’est 5,7% de
moins que pour la période 2000-2006. Pour la province du Hainaut, la baisse
des aides est de10%. Cela fait 577 millions d’euros sur sept ans. Ce budget
n’est pas extraordinaire. Il n’est pas non plus catastrophique.

Thierry Verhoeven

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