mercredi 16 juillet 2025

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Du CEB à l’université, l’apprentissage en partage

L’enseignement est encore trop souvent aujourd’hui dans la compétition et le classement. Et le “maitre savant” domine toujours l’ignorant qui apprend. C’est un enseignement vertical. Il y a un autre enseignement, horizontal, où tout le le monde est dans le désir d’apprendre dans un mouvement d’égalité.

Pendant longtemps, l’arbre a été le symbole de la connaissance et du savoir. A chaque branche, il y avait un savoir, quelque chose à savoir, quelques chose à mémoriser. Les savoirs étaient cloisonnés : grammaire , sciences, arts, métiers, … Tout au-dessus de l’arbre, il y avait la vérité absolue, la raison. Le maitre enseignait aux élèves. Il les dominait. Il avait l’autorité du savoir et l’autorité réelle. Cette espèce d’arbre montrait aussi une hiérarchie un enseignement fait surtout pour les privilégiés et les riches, un enseignement vertical.

La révolte

En France, en mai 1968, les jeunes se révoltent et surtout à Paris. Ils se révoltent contre le pouvoir des riches et des privilégiés. Cette jeunesse révoltée veut un autre type d’enseignement et une autre manière d’enseigner. Le gouvernement accepte de créer une université expérimentale à Vincennes. L’Université de Vincennes ouvre en janvier 1969. C’est une université où les savoirs ne sont pas cloisonnés. Les connaissances circulent d’une branche à l’autre. Les enseignants de Vincennes ne veulent pas être des maitres savants. Ils refusent les frontières entre les différentes disciplines (histoire, langues, psychologie, même cinéma, …)

L’Université de Vincennes

A Vincennes, les professeurs enseignent sans dominer. Ils sont à égalité avec leurs étudiants. Et beaucoup d’étudiants sont des sans diplôme, des ouvriers, des immigrés,…Car l’Université  de Vincennes est ouverte à tous et toutes. En 1969, 46% des étudiants étaient des salariés, ouvriers et employés. Il y avait aussi beaucoup de femmes, des aides soignantes, des mères seules avec enfant. Comme le disait Deleuze, un grand philosophe qui a enseigné à Vincennes : “On construit des idées pour comprendre la réalité comme un artisan construit une chose nouvelle.”Cette université gêne les privilégiés du système. En 1980, le pouvoir ferme l’Université de Vincennes.

En 1979, pour les 10 ans de l’Université de Vincennes, il y a eu une grande exposition. Sur l’affiche, il y a un arbre de la connaissance. Ce n’est pas un arbre hiérarchisé. Les racines de l’arbre, ce sont les étudiants avec leur réalité. Ce sont les gens qui nourrissent le savoir, qui font pousser les branches. L’arbre n’a pas de sommet, il n’y a pas de vérité absolue. Il n’y a pas de verticalité. On est dans l’horizontalité, dans l’égalité. Pour tous et toutes, on est bien dans le plaisir du savoir, dans le désir d’apprendre. Pour la formation au Chef-d’œuvre du CEB, la FUNOC reprend encore aujourd’hui, à sa façon, ce désir d’apprendre.

Le Chef-d’oeuvre

A la FUNOC, centre de formation à Charleroi, c’est un peu comme à Vincennes avec la formation au Chef-d’œuvre pour le CEB. Cela se fait à l’échelle d’un centre de formation préqualifiante. Mais c’est bien le désir d’apprendre qui anime la formation. L’apprenant réalise, par l’écrit et l’exposé, un travail personnel sur un sujet qu’il a choisi. Et il choisit de présenter son travail quand il en est content, quand il se “sent prêt” à le défendre.

En mai 2024, on s’est donc amusé à imaginer un arbre CEB-FUNOC sur le modèle de l’arbre de Vincennes. Les « cours » et les « matières » (français, informatique, méthodologie, histoire, etc.) sont au même niveau que les travaux des stagiaires (Enfants soldats, l’immigration, le peintre Mondrian, etc.). Les matières sont des outils d’émancipation pour l’apprenant. De même, les travaux des apprenants sont des outils d’émancipation pour les formateurs et formatrices qui refusent d’être des maitres savants.

Le brouillon bouillonnant

Dans l’arbre de Vincennes et l’arbre CEB-FUNOC, on voit que les mots se répètent car il n’y a pas de savoir à réciter une fois pour toutes. Les savoirs, les sujets du travail, reviennent parce qu’ils touchent les apprenants de plusieurs manières et à différents moments. Tout est là plusieurs fois pour mieux penser, mieux écrire, mieux créer. Le côté brouillon de l’écriture et du dessin montrent un côté imparfait, toujours à refaire. C’est un brouillon bouillonnant. C’est un cahier de notes partagé par tous et toutes. C’est un apprentissage en partage.

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