samedi 20 avril 2024

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Timide espoir


Une irakienne montre son doigt marqué d’encre après le vote – Photo: Belga

En décembre 2005, beaucoup d’Irakiens sont allés voter pour leurs
représentants au Parlement. Contrairement aux élections de début
2005, les sunnites irakiens ont participé aux élections. Un signe
pour une collaboration entre les communautés du pays.

Au début de l’année dernière, les premières élections
pour un gouvernement provisoire irakien s’étaient déroulées
dans un climat de violences. 36 personnes avaient été tuées
dans des attentats. En plus, les musulmans sunnites, majoritaires dans le pays,
avaient peu participé au vote. En octobre, pour le référendum
sur la Constitution, c’était la même chose: violences et peu de
participation des sunnites.

Le jeudi 15 décembre 2005, les choses ont été très
différentes. Les 15 millions d’électeurs irakiens devaient élire
275 députés parmi 7 500 candidats.

Les 275 députés élus formeront le Parlement irakien pour
quatre ans. Le jour des élections, il n’y a presque pas eu d’attentats
(deux tués seulement, si l’on peut dire, et neuf blessés). Et,
surtout, il y avait sur les listes des candidats sunnites. Les électeurs
sunnites, tout comme les musulmans chiites et la population kurde, ont donc voté en
masse. La manière dont ces élections se sont déroulées
crée un espoir, même s’il est encore très faible.

Le désaveu des groupes terroristes

Cette large participation des sunnites est très importante. Beaucoup de
rebelles et de terroristes viennent de mouvements sunnites. En participant aux élections,
la population sunnite a voulu montrer son désaccord avec le terrorisme
et les attentats très sanglants qui marquent la vie quotidienne en Irak.
Plus généralement, les communautés irakienne, sunnite, chiite
et kurde, ont marqué leur volonté de participer au retour à la
démocratie.

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se sont bien sûr réjouis du
bon déroulement du vote. L’ONU a parlé de «journée
historique».

Les sunnites vont au nouveau gouvernement et au Parlement. Et si, dans la
population sunnite, la fin de l’appui aux rebelles se confirme, les mouvements rebelles
et terroristes pourraient perdre une bonne partie de leurs moyens d’action.
Bien sûr, rien n’est réglé. Pour le moment, les attentats
restent quotidiens. Les mouvements politiques, rebelles et terroristes, sont
puissants. Mais il ne faut pas non plus tout mettre sur le dos des rebelles.
Les groupes qui organisent des enlèvements et qui font certains attentats
ne sont pas tous politiques. Leurs slogans politiques ne sont qu’une façade
pour cacher un banditisme.

Petit pas

Les troupes américaines et britanniques vont encore devoir rester très
longtemps en Irak parce que la police et l’armée irakiennes sont
incapables de faire face aux rebelles. Le pays est encore très désorganisé.
Beaucoup de régions sont encore privées d’eau et d’électricité.
La population vit très mal la présence des troupes américaines,
considérées comme une armée d’occupation.

Mais, malgré cela, il y a eu, avant ces élections de décembre
et après, de vraies paroles de négociations pour un travail en
commun des communautés chiite, sunnite et kurde. Cela aussi, c’est
nouveau. Avant, la collaboration entre ces communautés était impossible.
Il ne faut évidemment pas tomber dans un optimisme stupide. Tant de choses
restent à faire. Mais chaque pas est important.

Marc Vandermeir

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