Le parti nationaliste de droite, la N-VA a gagné les élections en Flandre. Le sociaux-chrétiens de la CD&VChristen-Democratisch en Vlaams. En français: Chrétiens-démocrates et flamands. Pour le dire simplement, c'est à l'origine la famille sociale-chrétienne, comme le CDH côté francophone. se tassent. Les libéraux flamands de l’Open VLDOpen Vlaamse Liberalen en Democraten. En français : Libéraux et démocrates flamands "Ouvert". Pour le dire simplement, c'est la famille libérale, comme le MR côté francophone. s’effondrent. Et si le parti d’extrême droite, le Vlaams Belang"Intérêt flamand" en français, nouveau nom du Vlaams Blok, parti d'extrême droite flamand, n’est pas devenu le 1er parti, il n’a jamais fait autant de voix…
Il s’en est fallu de peu pour que l’extrême droite devienne la 1ère force politique au Parlement flamand. Le Vlaams Belang de Tom Van Grieken a eu 22,7% des voix. La N-VA, le parti nationaliste de droite du bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever, a gagné les élections avec 23,9% des voix. L’écart est faible entre les 2 partis. D’ailleurs, les deux partis ont le même nombre de sièges au parlement flamand: 31 chacun sur un total de 124.
Bart De Wever, la star
Les médias ont présenté comme un triomphe la courte victoire de la N-VA. Pourquoi ? Parce que tous les sondages annonçaient une victoire du Vlaams Belang. Mais Bart De Wever a renversé la tendance les dernières semaines de la campagne. Comment ? Il semble que plusieurs choses aient joué. D’abord, la N-VA a annoncé clairement qu’elle ne gouvernerait pas avec le Vlaams Belang, avec l’extrême droite. Cela veut dire qu’elle respecterait le cordon sanitaireen politique belge, le cordon sanitaire veut dire que les partis politiques refusent toute alliance avec les partis d'extrême droite l'extrême droite.. Ensuite, la N-VA a moins mis en avant ses propositions pour l’indépendance de la Flandre. Enfin, Bart De Wever s’est déclaré prêt à devenir Premier ministre du gouvernement fédéral.
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Extrême droite
Mais l’extrême droite échoue de peu et la tendance est en sa faveur. En effet, le Vlaams Belang est passé de 18,5% des voix en 2019 à 22,7% en 2024. Il a fait presque 1 million de voix, 210 000 voix ne plus qu’en 2019. C’est un score historique. La N-VA reste le premier parti, mais elle a reculé de 24,8% à 23,9% des votes. Le tableau aux élections européennes est encore plus sombre. Le Vlaams Belang a eu plus d’un million de voix et il a pris la 1ère place à la N-VA. Finalement, c’est à l’échelle nationale que la poussée du Vlaams Belang est la moins forte. Il passe de 12% des voix alors que la N-VA a eu 16,7% des votes contre 16% en 2019.
Les libéraux s’effondrent
Comme la N-VA est le 1er parti de Flandre, c’est la N-VA qui devrait former le gouvernement flamand. Bart De Wever a commencé à discuter avec les autres partis dès le lendemain des élections. Depuis 2014, la N-VA dirigeait le gouvernement flamand. Elle était alliée aux sociaux-chrétiens de la CD&V et aux libéraux de l’OpenVLDLe nom du parti libéral flamand. Après les élections de 2024, cela n’est plus possible car un gouvernement doit être soutenu par une majorité de députés. La N-VA a 31 sièges, mais le CD&V n’en a plus que 16, il en avait 19. Et surtout, l’OpenVLD s’est effondré : il passe de 16 à 9 sièges.
Avec les socialistes ?
Le leader de l’OpenVLD, Alexander De Croo a immédiatement démissionné de son poste de Premier ministre du gouvernement fédéral et annoncé que les libéraux flamands seraient dans l’opposition. Par contre, le socialistes flamands du parti ont bien progressé. Ils ont 18 sièges contre 13 en 2019 et ils se disent prêts à discuter. Même si Vooruit a des positions parfois très différentes de la N-VA, une semble possible.
Bart De Wever, l’informateur
Dans tous les cas, Bart De Wever, tient parole. Jusqu’ici. Le Vlaams Belang lui a tendu la main dès le soir des élections et il l’a refusée. Le Vlaams Belang reste donc au balcon pendant que Bart De Wever mène le bal. Et même deux bals à la fois. En effet, il a été nommé informateur par le roi Philippe. Que doit-il faire ? Il doit comme le dit le communiqué officiel: « Identifier les partis désireux de former rapidement une coalitionalliance temporaire entre plusieurs personnes, groupes ou partis pour faire quelque chose ensemble stable au niveau fédéral et de dégager ses principales orientations politiques ». Nul doute que la formation du gouvernement fédéral influencera celle du gouvernement flamand. La Belgique reste et demeure un objet politique compliqué.