Andrew est un adulte qui est sorti de l’école sans avoir son Certificat d’études de base (CEB). Ludo est directeur adjoint d’un centre de formation à Charleroi. Cette année, ils ont passé leur CEB. Et ils ont réussi!
Cette année, le directeur adjoint d’un centre de formation pour adultes de Charleroi passait son CEB. Enfin presque…Il a relu le travail d’un autre adulte qui, lui, présentait un travail pour avoir son CEB, le Certificat d’études de base. Le CEB est un diplôme que l’on a quand on a réussi son école primaire. Certains pensent que c’est un diplôme très basique fait pour les enfants…Malgré ce que l’on pourrait croire, le CEB n’est pas si basique et pas si simple que cela pour beaucoup d’enfants. Ils sortent de l’école à 18 ans, adultes, sans avoir le CEB.
En Fédération Wallonie-BruxellesInstitution compétente pour les francophones de Wallonie et de Bruxelles, ces adultes peuvent passer leur CEB sous forme de chef d’œuvre. L’adulte choisit un sujet. Il travaille dessus pendant plusieurs mois. Il écrit un résumé sur son sujet et sur la manière dont il a travaillé. Il doit défendre ensuite son travail devant des inspecteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les sujets touchent tous les domaines. Une personne peut choisir comme sujet les requins, une autre la guerre d’Algérie, une autre encore le développement de l’enfant… Dans leur recherche, ils sont accompagnés par des formateurs. Leur travail terminé est ensuite relu par une autre personne avant l’envoi officiel aux inspecteurs.
La FUNOCFormation pour l'université ouverte de Charleroi, centre d’insertion socioprofessionnelle à Charleroi, offre une formation au chef d’œuvre. Chaque année, plusieurs stagiaires apprenants passent donc leur CEB à la FUNOC. En 2025, un des stagiaires, Andrew Demayer, avait choisi comme sujet : « L’impact des jeux vidéo sur les enfants et les adolescents ». Le relecteur de son travail était Ludovic Di Paolo dit Ludo, directeur adjoint de la FUNOC. Andrew et Ludo nous racontent comment ils ont vécu cette expérience.
Andrew : “Se construire et construire ensemble
dans la joie“
La formation au chef-d’oeuvre m’ a apporté des connaissances sur les matières générales et m’a permis de comprendre comment réaliser un chef-d’œuvre correctement.
Quant au travail sur mon chef-d’œuvre plus précisément, j’ai maintenant des connaissances plus approfondies sur mon sujet. J’ai découvert des aspects positifs et négatifs des jeux vidéo. Cela m’a permis de prendre conscience que les jeux vidéo ne sont pas dangereux en tant que tels. C’est ce que nous en faisons et la manière dont nous le voyons qui les rend soit dangereux soit inoffensifs.
Ce que j’ai préféré, c’est faire des recherches en ligne, voir la construction du chef-d’œuvre faite par nous-mêmes, voir le travail que l’on a produit, grandir et se construire petit à petit au fil du temps ensemble, réaliser nous-mêmes les graphiques et les tableaux.
Je me suis amusé, j’ai adoré travailler avec ce groupe. Il y a de la joie, de l’entraide et de la compréhension. Les formatrices sont toujours présentes et à l’écoute pour nous aider. Elles rigolent aussi avec nous et l’on s’entend vraiment bien.
Ludo: “J’ai lu le travail avec plaisir et je l’ai partagé
avec mon fils“
Cette année, il m’a été proposé d’être relecteur pour un candidat au CEB à la Funoc. Cette proposition m’est apparue comme une opportunité. En effet, cela me permettait à la fois d’apporter mon aide à un stagiaire de la Funoc et de vivre encore plus le processusensemble d’étapes pour arriver à un résultat de l’intérieur. J’avais déjà eu la chance d’assister à deux reprises aux présentations des chefs d’œuvre et au jury de délibérationdébat avant une décision officielle, mais ce travail de relecture en amont apportait une dimension supplémentaire. Le chef d’œuvre est l’aboutissement du parcours vers le CEB pour le stagiaire, il est le résultat de nombreuses heures de travail avec les formateurs, de recherches individuelles et d’investissement personnel. Il se doit d’être le reflet de tout cela.
Le travail que je devais relire portait sur l’addictionquand une personne n’arrive plus à se passer d’un comportement ou d’un produit, même si cela lui fait du mal aux jeux vidéo. J’ai d’abord été surpris par le sujet. J’ai été encore plus étonné par le contenu du travail. Les raisons pour lesquelles le candidat avait choisi ce sujet, la pertinence des arguments , l’ensemble des recherches faites par le candidat sur l’histoire du jeu vidéo, sur les études qui parlaient des dangers… Tout cela m’a bluffé! Cela démontrait que le candidat s’était vraiment impliqué dans son travail. Il y avait bien quelques fautes de frappe, mais j’ai lu le travail avec plaisir et je l’ai même partagé avec mon fils de 11 ans qui entre doucement dans la période “jeux vidéo”. J’ai ensuite eu la chance de participer à la présentation du travail devant le jury.
Cette présentation était dans la lignée du travail écrit. Sans notes, juste avec son powerpoint, le candidat a démontré qu’il connaissait bien son sujet et il a fait une présentation de très bonne qualité, lui permettant ainsi d’obtenir son CEB. C’est la 1ère étape de sa nouvelle vie. Pour moi, cela a été une expérience très enrichissante, je me suis d’ailleurs proposé pour relire d’autres travaux lors des prochaines sessions.