Le ministre Demotte veut que les Belges utilisent plus
de «médicaments génériques». C’est une
manière de réduire les coûts du budget des médicaments
de l’assurance-maladie.
Qu’est ce qu’un médicament générique?
C’est un médicament “essentiellement similaire” à
un médicament original de référence. Une sorte de sosie,
qui a globalement les mêmes propriétés thérapeutiques
mais qui coûte nettement moins cher que l’original. Autrement dit,
ce médicament a la même composition qualitative et quantitative
en principes actifs et la même forme pharmaceutique que le médicament
original. Une firme ne peut commercialiser un médicament générique
que si le brevet
du médicament original a expiré. Avant d’être commercialisé,
chaque médicament générique doit être enregistré
par le ministre de la Santé publique, après avis de la Commission
des médicaments. Ce produit offre donc toute une série de garanties
qualitatives.
Pourquoi le ministre de la Santé publique tient-il à
encourager l’utilisation des génériques dans notre pays?
Principalement pour réduire les coûts pour l’assurance-maladie.
Les génériques coûtent moins cher aux patients et à
l’assurance-maladie. Or, les Belges consomment peu de génériques.
Dans notre pays, la part des prescriptions en médicaments génériques
est de 8% alors que chez certains de nos voisins (la Hollande, l’Allemagne
ou l’Angleterre) elle est de plus de 50%. Depuis 2001, la proportion de
génériques est tout de même passée de 2 à
8%.
Triple avantage
Le ministre Demotte estime que les génériques ont un triple avantage.
«Ils sont moins chers pour le patient: le 1er générique
qui arrive est obligé d’être au moins 26% moins cher que
le médicament original, explique le ministre. Cette obligation n’est
valable que pour les médicaments remboursés mais les génériques
sont également généralement nettement moins chers pour
les médicaments non-remboursés. Par le biais du jeu de la concurrencecompétition entre entreprises pour être le plus rentable et gagner des marchés,
ils font baisser le prix des médicaments originaux lorsque le coût
de la recherche pour ceux-ci est amorti. Ils sont moins chers pour l’InamiAbréviation de Institut National d'Assurance Maladie-Invalidité,
ce qui permet de dégager des marges dans le budget de l’assurance-maladie
pour de nouveaux médicaments traitant de nouveaux besoins. »
L’expérience a montré que l’arrivée d’un
générique sur le marché est souvent nécessaire pour
faire baisser le prix de l’original dont le brevet vient d’expirer.
Grâce à ce mécanisme de diminution des prix, l’avantage
pour le patient et l’assurance maladie sont exactement les mêmes
que le médecin prescrive un générique ou un original.
Une nouvelle campagne
Mi-septembre, le ministre Demotte a lancé sa nouvelle campagne de promotion
des génériques parce qu’un certain nombre de brevets vont
bientôt expirer. Cela va permettre de voir apparaître de nouveaux
génériques. Les précédentes campagnes d’information
ont été efficaces. Malheureusement, l’impact positif de
ces campagnes diminue après quelques mois. Les campagnes doivent donc
être rééditées. Le «réflexe générique»
n’est manifestement pas encore ancré dans les mœurs.
La campagne d’information a commencé le 18 septembre 2004 sur les
chaînes télévisées, en radio et dans les journaux.
Elle véhicule un message simple sur l’existence, la qualité
et le meilleur prix des médicaments génériques. Une campagne
s’adresse également aux médecins généralistes,
aux médecins spécialistes ainsi qu’aux pharmaciens.
Vincent Thomasson