vendredi 29 mars 2024

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Les inégalités, l’autre virus

L’organisation Oxfam est connue pour ses actions de solidarité au Sud et au Nord de la planète. Mais Oxfam ne fait pas que ça. Oxfam étudie aussi les inégalités dans le monde. Et Oxfam a fait un rapport qui montre que la maladie du coronavirus a touché beaucoup plus les pauvres que les riches.

Dans le monde, plus de morts chez les pauvres

Dans le monde entier, on observe qu’il y a plus d’infections et de morts liées à la maladie dans les zones peuplées par des personnes pauvres. Au Royaume-Uni, par exemple, le taux de mortalité est 2 fois plus élevé dans les quartiers pauvres que dans les quartiers riches. Les études montrent la même chose en France, en Espagne, en Inde, etc.

En Belgique aussi

Une étude de l’université flamande de Leuven en Belgique montre que les hommes entre 40 et 65 ans qui sont dans les 10 % de revenus les plus faibles ont jusqu’à 5 fois plus de risques de mourir de la Covid-19 que les hommes du même âge qui sont dans les 10 % de revenus les plus élevés. Le journal flamand De Tijd a montré que les habitants et habitantes des quartiers les plus pauvres de Flandre risquent d’être 2 fois plus infectés par la covid-19 que les habitants et habitantes des quartiers les plus riches.

Les pauvres plus fragiles

On peut penser que c’est la même situation en Wallonie et à Bruxelles. Le virus infecte et tue donc plus les riches que les pauvres. Plus on est pauvre, plus on risque d’avoir une santé fragile, moins on a de protection sociale et d’accès à des soins de santé de qualité. Les domiciles sont plus petits, parfois sans jardin donc on est « plus les uns sur les autres ». Plus on est pauvre, plus on est mal logé, plus on a un boulot dur et moins on peut se protéger contre la maladie.

Le télétravail

Avec la maladie du coronavirus, il y a eu des confinements et du travail à domicile, à distance, le télétravail. Cela a créé d’autres inégalités. Selon une étude d’Oxfam, dans l’Union européenne 74 % des personnes salariées les mieux payées ont pu travailler depuis leur domicile. Mais seulement 3 % des personnes salariées les moins bien payées ont pu le faire. Cela augmente évidemment les risques.
La maladie du coronavirus ne touche pas que la santé des gens, elle touche aussi leur portefeuille. Les études montrent que la maladie du coronavirus a aggravé les situations de pauvreté et les inégalités dans tous les pays.

Plus de pauvreté

Oxfam a interrogé 300 économistes de 79 pays, dont la Belgique. 87 % des économistes ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que les inégalités de revenus augmentent dans leur pays. Les économistes rappellent que le coronavirus a créé le choc économique négatif le plus important depuis la crise économique des années 1930. Des centaines de millions de personnes ont perdu leur emploi et d’autres risquent de le perdre.

Les riches plus riches

Avec la maladie du coronavirus, il y aurait eu entre 200 millions et 500 millions de pauvres en plus pendant l’année 2020. La maladie du coronavirus a par contre profité à ceux qui étaient déjà les plus riches : les milliardaires ont vu leur fortune augmenter de 3 900 milliards de dollars entre le 18 mars (début de la pandémie) et le 31 décembre 2020.

Banque alimentaire

En Belgique, le directeur délégué de la Fédération belge des Banques Alimentaires signale qu’en 2020, les banques alimentaires n’ont jamais eu autant de demandes depuis qu’elles ont été créées, au milieu des années 1980. Il parle d’une augmentation de 15 %. Cela représente 20 000 personnes de plus par mois.

Les femmes les plus touchées

Ce sont le plus souvent les femmes qui sont le plus touchées par la pauvreté. Les femmes ont déjà en moyenne moins de revenus que les hommes et un emploi plus précaire. La maladie du coronavirus a aggravé leur situation. Selon l’étude d’Oxfam, su les hommes et les femmes dans le monde étaient égaux au niveau professionnel, 112 millions de femmes ne risqueraient plus de perdre leurs revenus ou leur emploi.

Dans les soins de santé

En Belgique, selon l’étude d’OXFAM, il faut à peine 5 jours à un grand patron pour gagner la même chose qu’une infirmière sur 1 an. Autrement dit en moyenne, car évidemment c’est une moyenne, un grand patron gagne 65 fois plus qu’une infirmière. Et l’écart est encore plus grand si on prend le salaire des aides-soignants et des aides-soignantes. Plus généralement, les écarts de revenus sont énormes entre les métiers de première ligne, très exposés au virus et les très hauts revenus, beaucoup moins exposés au virus.

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