Trois mois! Ce sera, en principe, la durée de vie du gouvernement Verhofstadt III. Une période durant laquelle le Premier ministre sortant et ses 13 ministres ont beaucoup de travail.
Photo: Belga
Après six mois de crise et les échecs successifs pour former un nouveau gouvernement fédéral, les événements se sont précipités. Fin décembre, le Roi Albert II a sorti Guy Verhofstadt (VLD), l’ancien Premier ministre, des oubliettes. En quelques jours, ce dernier est parvenu à rassembler cinq partis : le VLD, le CD&VChristen-Democratisch en Vlaams. En français: Chrétiens-démocrates et flamands. Pour le dire simplement, c'est à l'origine la famille sociale-chrétienne, comme le CDH côté francophone./NVA, le MRMouvement Réformateur, le PSParti socialiste et le cdHCentre démocrate humaniste, anciennement Parti social chrétien (PSC), qui forment désormais un gouvernement intérimaire, normalement en place jusqu’au 23 mars prochain. Quatre jours avant Noël, les 14 ministres ont prêté serment devant le Roi. Tandis que, devant le Parlement, le Premier ministre présentait sa déclaration gouvernementale. Un passage obligé pour ce texte qui reprend les priorités du gouvernement dans les prochaines semaines. Mais quelles sont-elles?
Améliorer le quotidien des citoyens
Certaines mesures sont urgentes. En effet, depuis le mois de juin, certains dossiers n’ont pas avancé parce que la Belgique n’avait plus de gouvernement. Et certains dossiers touchent directement le quotidien de la population. Des exemples? Le pouvoir d’achat, le prix du mazout de chauffage et des carburants, les bruits des avions du côté de l’aéroport de Zaventem.
Vendredi 11 janvier, une première mesure est tombée: 300 000 familles supplémentaires bénéficieront désormais du fameux "fonds mazout". Christian Dupont (PS), le ministre de l’intégration sociale, a annoncé que ce fonds, qui aide déjà les plus démunis à payer leur facture de mazout, sera ouvert à plus de personnes. Les ménages à revenu modestes et moyens (revenu annuel imposable de 22 873 euros maximum) pourront désormais aussi être aidés.
Santé, emploi, mobilité et sécurité
Dans sa déclaration de gouvernement, fin décembre, Guy Verhofstadt a également promis de travailler sur d’autres dossiers : rénover les prisons, les soins de santé, l’emploi, les problèmes de mobilité et d’énergie. Ainsi, quels efforts, la Belgique va-t-elle faire pour freiner le réchauffement de la planète? Notre pays devra respecter le protocole de Kyoto, qui vise à diminuer les gaz responsables de l’effet de serre.
Et d’un point de vue international? Le gouvernement Verhofstadt veut promouvoir l’image et la présence de la Belgique à l’étranger. Et aussi prolonger la présence de militaires belges au Kosovo, en Afghanistan ou encore au Liban. Au niveau européen, le gouvernement va veiller à ce que les textes du Traités de Lisbonne soient ratifiés par le parlement. Rappelons que ce Traité de Lisbonne est fondamentaltrès important, de base pour l’avenir de la construction européenne. Autre exercice, incontournable pour un gouvernement en place: établir le budget 2008, qui devra être en équilibre.
L’avenir du pays
Enfin, Guy Verhostadt et son gouvernement n’échapperont pas au sujet qui a bloqué le pays pendant les six derniers mois: les tensions entre Flamands et francophones et l’avenir du pays. Durant les prochaines semaines, on va commencer à faire de grands changements. Les Communautés et les Régions devraient avoir plus de pouvoirs tout en gardant la Belgique comme Etat fédéral. On sait que sur le sujet les Flamands et les francophones ont des avis très différents. Cette mission est donc dangereuse pour le gouvernement Verhofstadt III. Cette mission est dangereuse aussi pour l’avenir car elle influencera les événements après le 23 mars. Le 23 mars est la date prévue pour un nouveau gouvernement avec, cette fois en principe, Yves Leterme comme Premier ministre…
5 partis et 14 ministres pour 3 mois
5 partis
Côté flamand, les libéraux: le VLD et les socio-chrétiens : le CD&V/NVA
Côté francophone, les libéraux: le MR, les socio-chrétiens : le CDH et les socialistes: le PS
14 ministres
Guy Verhofstadt (VLD): Premier ministre
Yves Leterme (CD&V/NVA): Vice-premier ministre, ministre du Budget, de la Mobilité et des Réformes institutionnelles
Jo Vandeurzen (CD&V/NVA): ministre de la Justice
Pieter De Crem (CD&V/NVA): ministre de la Défense
Inge Vervotte (CD&V/NVA): ministre de la Fonction publique et des Entreprises publiques
Patrick Dewael (VLD): ministre de l’Intérieur
Karel De Gucht (VLD): ministre des Affaires étrangères
Didier Reynders (MR): vice-premier ministre et ministre des Finances et des Réformes institutionnelles
Sabine Laruelle (MR): ministre de l’Economie, des Indépendants et de l’Agriculture
Charles Michel (MR): ministre de la Coopération au développement
Laurette Onkelinx (PS): ministre des Affaires sociales et de la Santé publique
Paul Magnette (PS): ministre du Climat et de l’Énergie
Christian Dupont (PS): ministre des Pensions et de l’Intégration sociale
Josly Piette (cdH): ministre de l’Emploi
Anouck Thibaut