dimanche 8 juin 2025

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Chaos, terreur et force internationale


Jean-Bertrand Aristide s’appuyait sur des milices armées pour rester au
pouvoir – Photo: Belga

Les rebelles armés ont réussi à faire tomber la dictature de Jean-Bertrand Aristide. Le 29 février, l’ancien président
a fui le pays. Malgré tout, l’avenir d’Haïti est totalement
incertain…

Haïti partage une île des Antilles, avec la République dominicaine.
Cette île pourrait être un coin de paradis. C’est pourtant
un des pays les plus pauvres du monde. Depuis longtemps, il vit aussi sous
une dictature et dans la violence. En janvier dernier, Haïti est revenu à la
Une de l’actualité. En quelques jours, des centaines de rebelles
armés sont parvenus à s’emparer des principales villes
du pays. Finalement, fin février, ils ont fait fuir le président
Jean-Bertrand Aristide. La veille, cet homme avait pourtant encore affirmé qu’il
resterait au pouvoir jusqu’aux prochaines élections qui étaient
prévues pour 2006. Mais le président a sans doute compris que
les rebelles étaient les plus forts. Ces derniers menaçaient
de s’attaquer à la capitale, Port-au-Prince, si Aristide ne quittait
pas le pouvoir. Par ailleurs, les Etats-Unis et la France avaient aussi demandé à Aristide
de quitter son pays. Or, jusque-là, ces deux pays avaient soutenu le
président haïtien.

La victoire des rebelles a donc été rapide. Mais dans le pays,
le chaos est total. Les affrontements ont déjà fait des dizaines,
voire des centaines de morts. Dans la capitale, les milices du président
ont commis des assassinats et des pillages, même après le départ
de leur chef. Ces derniers mois, Aristide s’appuyait sur ces hommes et
sur le climat de terreur qu’ils provoquaient, pour rester au pouvoir.

Pas de solution politique

Suite au départ d’Aristide, les Etats-Unis et la France ont annoncé qu’ils
allaient envoyer une force internationale pour assurer le calme et la sécurité.
Mais le chaos qui règne dans les pays est aussi politique. Et il risque
de durer. Certes, des partis d’opposition existent en Haïti. Certains
se sont même regroupés pour accéder au pouvoir. Ils disent
que leur volonté est de diriger le pays de manière démocratique
et donc, en organisant des élections libres. Mais rien ne permet de
prouver que ces partis sont vraiment démocratiques. Et même s’ils
le sont, il y a deux grosses difficultés. Premièrement, depuis
des années, Haïti est aux mains de mafias et de groupes armés.
Deuxièmement, les rebelles qui sont parvenus à faire fuir Aristide
ne sont pas du tout unis. Parmi ces rebelles, il y a des militants des partis
de l’opposition. Mais il y a aussi des simples habitants qui ont su se
procurer des armes. Enfin, il y a aussi des membres de la milice très
sanglante qui tenait le pays sous la dictature de François et Jean-Claude
Duvalier. Ce père et ce fils ont successivement dirigé le pays
dans les années 70 et 80.

Changement de cap

A l’époque des Duvalier, Aristide était d’ailleurs
un militant démocrate. Il était prêtre et fut parmi ceux
qui ont réussi à mettre fin à la terrible dictature des
Duvalier. Après avoir été élu président,
Jean-Bertrand Aristide a rapidement abandonné ses idées démocratiques.
Il a été excommunié et a même dû fuir aux
Etats-Unis avant de revenir au pouvoir. Il avait fait d’énormes
promesses à la population. Il ne les a pas tenues. Cette fois, c’est
fini: ses alliés l’ont lâché! Cependant, le départ
d’Aristide ne va pas tout résoudre. Plus rien ne fonctionne dans
le pays, qui est d’ailleurs abandonné par la communauté internationale.
La violence et la pauvreté font partie du quotidien de la population.
Dans de telles conditions, l’opposition réussira-t-elle à ramener
la démocratie? Ou bien prendra-t-elle à son tour la route de
la dictature?

Pour que le pays sorte de cette situation, il faudrait probablement qu’il
soit aidé par les Nations Unies…

Marc Vandermeir

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