L’Unicef vient de lancer une vaste campagne pour mobiliser l’opinion
publique contre la traite des enfants. Quelques euros suffisent pour sauver
des vies…

Chaque année, des centaines de milliers d’enfants sont victimes
de traitements insoutenables: esclavage, prostitution, travail forcé,
mendicité… Selon l’Unicef, près de 3000 enfants seraient,
chaque jour, embrigadés dans des filières. Ces gamins ont parfois
moins de 10 ans. Ils sont forcés de quitter leur famille et leur environnement
pour plonger en enfer. Pour l’organisation internationale, ce problème
a différentes causes: la misère, l’ignorance et le désespoir
des parents dont profitent des trafiquants. Ainsi, la situation suivante se produit
régulièrement: les parents qui n’ont pas assez d’argent
pour payer l’école à leurs enfants pensent avoir la possibilité de
les envoyer à l’étranger où ils auront un meilleur
avenir. En réalité, ils confient leurs fils ou leurs filles à des
réseaux qui les vendent pour exécuter les travaux les plus rudes,
pour mendier ou pour être prostitués. Résultat: ces jeunes
sont victimes de mauvais traitements, d’humiliation. Ils attrapent des
maladies comme le Sida.

Quelques euros suffisent…

Il faut savoir que la traite des enfants est souvent facilitée par des
recruteurs connus de la communauté locale. Un exemple. Dans le Nord de
la Thaïlande, des femmes que les villageois connaissent bien proposent à des
jeunes filles de travailler comme femme de ménage ou comme serveuse. Elles
les envoient à Bangkok ou dans des endroits touristiques. Ces recruteurs
s’occupent de placer ces adolescentes dans les hôtels, les bars ou
les maisons particulières. Ils avancent même une somme d’argent
pour elles. Mais plus tard, les filles devront rembourser leur dette en donnant
une partie de leurs gains.

Un peu partout sur le terrain, l’Unicef aide ces enfants et ces jeunes
grâce à des centres d’accueil où ils peuvent être
hébergés et soignés. Ils peuvent aussi apprendre à lire
et à écrire avant d’être réintégrés
dans leur famille. Aujourd’hui, l’organisation demande au public
de réagir et de l’aider à mener à bien ses projets.
Voici ce qu’elle propose. Pour 26 euros, on peut héberger six enfants
arrachés aux filières, le temps de les réintégrer
dans leur famille. Pour 35 euros, on couvre les frais d’enregistrement
de naissance de 266 gamins, ce qui permet d’aider les autorités
locales à lutter contre la traite des enfants. Pour 58 euros, on peut
aider un comité local à découvrir les trafics d’enfants
et à y mettre fin. Enfin, avec 174 euros, il est possible de réinsérer
deux jeunes victimes de la traite. Ces sommes paraissent bien dérisoires face aux résultats pour les victimes…

Une pétition pour améliorer la situation

En septembre, l’Unicef a également demandé aux personnes
qui le souhaitent de signer une pétition contre la traite des enfants
et de l’envoyer, par mail, à un maximum de gens. Au cours de cette
campagne, le comité belge l’Unicef a ainsi rassemblé 126
145 signatures. Le 18 janvier, ces signatures ont été remises à Laurette
Onkelinx, la ministre de la justice, ainsi qu’à l’astronaute
belge Frank De Winne. Ce dernier est un des ambassadeurs de l’Unicef. Par
ailleurs, la ministre a également reçu une liste de recommandations adressées aux autorités belges. L’une d’elles demande à la
Belgique de réfléchir à une législation qui tienne
compte de la spécificité des enfants. Une autre lui demande de
ratifier les différentes conventions et protocoles internationaux pour
la protection des enfants. Un pas de plus dans la bonne direction…

Vincent Thomasson