Depuis quelques mois, on ne parle plus que de la planète Mars ! L’été dernier,
nous avons pu l’observer à l’œil nu ou au téléscope
dans notre ciel. Et en ce début 2004, deux robots américains sont
parvenus à se poser sur son sol.

En juin 2003, l’Agence spatiale européenne (ESA) lançait
dans l’espace une sonde appelée “Mars Express”. Durant
la nuit de Noël, cette sonde est entrée en orbite autour de Mars.
Depuis, elle nous envoie de très belles images et des observations intéressantes.
Une de ces images montre qu’il y a de la glace à la surface de Mars.
A bord de la sonde européenne se trouvait Beagle 2. Ce robot britannique
devait se poser sur Mars pour faire des analyses et récolter des informations.
Malheureusement, il n’est pas arrivé à bon port.

Quelques jours après “Mars Express”, une autre sonde, américaine
cette fois, se mettait en orbite autour de Mars. Pour doubler ses chances de
réussite, la Nasa a envoyé une deuxième sonde, identique à la
première. Les Américains ont eu plus de chance que les Européens.
Le 4 janvier, le robot Spirit se posait sur Mars. Le 23 janvier, Opportunity
réalisait le même exploit. Depuis, ces deux machines font des analyses
géologiques et prennent des photos sur le sol martien. Et ce n’est
pas tout. Une autre sonde devrait encore arriver très prochainement: Nozomi,
envoyée par l’agence spatiale japonaise en 1999.

Pourquoi Mars?

Les scientifiques espèrent trouver des preuves de la présence d’eau,
et donc de vie sur Mars. L’eau est la condition nécessaire au développement
de la vie. Mais ça ne suffit pas. Les chercheurs s’intéressent à Mars
depuis plus de 40 ans. Pourquoi? Cette planète à une histoire proche
de celle de la Terre: le même âge, le même type de climat,
une atmosphère. Mais un jour, pour une raison encore inconnue, Mars a évolué de
façon différente que la Terre. Les chercheurs espèrent découvrir
cette raison. On pourrait ainsi comprendre pourquoi la vie s’est développée
sur terre et pas ailleurs. Les scientifiques espèrent aussi découvrir
si d’autres formes de vie sont probables dans l’espace ou si la Terre
a bénéficié de conditions uniques.

La recherche spatiale est très coûteuse. Souvent, différents
pays collaborent. C’est notamment le cas pour la station internationale
(ISS) qui tourne autour de la Terre. Mais la recherche spatiale est aussi très
prestigieuse. Dans le cas de l’exploration de Mars, les différentes
puissances spatiales sont plutôt en compétition. Les intentions
scientifiques cachent-elles des intérêts économiques ? Et
si la planète Mars possédait des ressources énergétiques
inestimables? On comprendrait mieux alors pourquoi tout le monde est si pressé d’y être
le premier…

La course s’accélère

D’ailleurs, à la mi-janvier, le président américain
Georges Bush a annoncé qu’il voulait accélérer la
recherche. Il veut installer une base permanente sur la Lune pour envoyer, à partir
de là, des astronautes sur Mars. Bush veut que les Américains soient
les premiers à poser le pied sur Mars. Pour cela, il est prêt à trouver
les budgets nécessaires. Mais aux Etats-Unis et ailleurs, tout le monde
n’est pas d’accord avec les projets spatiaux du président
américain. Beaucoup d’Américains se demandent comment le
gouvernement va faire face au coût astronomique d’un tel projet.
Ils estiment que Georges Bush est irresponsable.

En effet, ce projet est bien plus ambitieux que d’envoyer des robots sur
Mars. Il faut développer de coûteux systèmes de production
d’énergie et mettre au point des systèmes pour préserver
la vie des hommes. Georges Bush annonce qu’il va augmenter le budget de
la NASA. Mais en même temps, il promet aux citoyens américains de
diminuer les impôts. Que va-t-il rester dans les caisses de l’Etat
pour faire face au chômage, à la pauvreté, aux soins de santé ?

Certains se demandent si, finalement, le plan qui vient d’être révélé par
Georges Bush est bien réel. Ou bien s’il s’agit simplement
de se refaire une image à quelques mois des élections présidentielles…

Marie-Luce Scieur