Mélanie Akkari est une jeune humoriste et chroniqueuse de radio. Elle intervient le lundi matin sur la Première, une des radios de la RTBF. Elle fait des chroniques rigolotes basées sur l’actualité. Elle fait rire et elle dénonce aussi de manière très intelligente ce qui pour elle ne va pas dans la société.
Ce matin-là, le 12 mai 2025, elle nous parle de l’actualité et de ce qui fait les gros titres, elle commence :
« Ce matin j’ai décortiqué l’actualité pour voir ce qui nous occupe collectivement en tant que grande nation démocratique éclairée et sans surprise, toujours les mêmes têtes d’affiche l’immigration, les trans, les trans, les immigrés, les sans-papiers, le genre, les Arabes, l’immigration les trans, le chômage et les étrangers » (…)
Dans cette introduction, elle répète plusieurs fois parfois avec des variantes les mêmes choses : immigration, immigré, sans-papiers, étranger et les trans, le genre. Elle répète pour insister sur le fait que ce sont toujours les mêmes sujets qui reviennent en boucle dans l’actualité. On veut nous dire que ces deux sujets sont vraiment de gros problèmes de la société.
C’est quoi le problème?
Et donc elle poursuit sa chronique : « 2 sujets qui monopolisent la majeure partie des débats, et pour cause, les sans-papiers c’est selon la VUB en 2023, tenez-vous bien, 0,95 % de la population. Et puis la communauté trans, surtout, un peu plus de 0,5 % en 2024, toujours de la population belge. Ce qui fait environ 1,5 %. C’est tout, c’est tout.
Et c’est chiant, c’est chiant parce que moi ça m’arrangeait bien de les rendre responsables de tous mes problèmes : mon acné, mes problèmes de diction, mon anxiété sociale et tout… Mais 1,5%, je peux rien faire avec ça. »
Elle cite les chiffres : les sans-papiers, c’est 0,95% de la population belge et les personnes transsexuelles, c’est 0,5 % . Au total, ces deux catégories de personnes représentent 1,5% de la population de Belgique. Il y a en réalité 112 005 sans-papiers (estimation en 2023) et 58 950 personnes transsexuelles (en 2024) sur une la population de 11,79 millions. C’est peu. Mais certaines personnes préfèrent penser que tous leurs problèmes, c’est à cause des sans-papiers ou des chômeurs ou des transsexuels.
Et elle pose cette question :
« Alors pourquoi faire autant de bruit pour des chiffres si bas ? Eh, c’est pour faire diversion. Pour attirer l’attention sur des faux problèmes, pendant ce temps, on ne parle pas de choses qui sont, elles, réellement inquiétantes. »
Les droits, c’est pas comme une pizza!
Elle continue et elle cite quelques-unes des catastrophes qu’il y a dans le monde : aux Etats-Unis, l’emprisonnement d’innocents juste parce qu’ils sont étrangers; à Gaza, un génocideExtermination systématique, méthodique d'un groupe d'humains se passe sous nos yeux; en Belgique, on exclut du chômage, on coupe dans les budgets de l’éducation, des universités, des services publics,… Ce sont des vrais sujets sur lesquels on devrait réfléchir.
Et surtout elle termine comme ça :
« L’espace public c’est pas une pizza. C’est pas parce que certains ont des droits que vous en avez moins.(…) »
Cette chronique humoristique dit bien des vérités sur comment beaucoup de médias, parfois volontairement, parfois pas, mettent en avant des sujets qui font de l’audience, qui attirent tout de suite l’attention du public. C’est plus simple et plus facile que de parler de sujets plus graves et plus compliqués à expliquer.
La chronique est à écouter (et à voir) :
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