© casterman

Cette année aura été l’année du
Chat en Belgique. Le personnage de Philippe Geluck a en effet eu 20 ans en
mars de cette année. Mais la fête d’anniversaire du chat dépasse
désormais nos frontières. Le Chat a en effet établi
ses quartiers à Paris jusqu’en janvier prochain. Et pas n’importe
où. Dans la cour vitrée de l’Ecole nationale supérieure
des Beaux-Arts.

Curieux personnage que ce félin en costume croisé qui assène des
vérités à propos de tout et n’importe quoi depuis 1983.
Comme celui de son papa, l’humour du chat s’est nourri de Charlie Hebdo, d’Hara
kiri, de Pierre Desproges, de la bande des Monty Python et des surréalistes.
Le chat est d’une logique implacable, qui touche à l’absurde. Il est
parfois idiot, parfois plein de bon sens. Il est en tout cas un ambassadeur
de l’humour belge, un peu absurde, un peu décalé.

© casterman

Le chat est en fait apparu pour la première fois en 1982, sur le carton
de remerciement que Geluck avait envoyé à ceux qui avaient assisté à son
mariage. Mais sa première apparition publique a été dans
les colonnes du Soir. Geluck était alors chargé de trouver un
sujet à illustrer parmi les articles du Soir. Et les candidats ne se
bousculaient pas. Le succès du chat n’a pas été immédiat.
Casterman n’était au départ pas très chaud pour éditer
le premier album du Chat. Celui-ci paraîtra en 1986.

Et là, c’est le début d’une grande aventure. Aujourd’hui, le
Chat en est à son onzième tome. Et le dernier tome de ses aventures: "L’affaire
Le Chat" s’est vendu à 350 000 exemplaires

Le papa du chat

Philippe Geluck est né en 1954 à Bruxelles. Comédien
de formation, il jouera notamment au Théâtre Poche et au Théâtre
National. En 1978, commence l’aventure de la RTBF. Geluck animera plus de mille émissions.
Toute une génération d’enfants se souvient de "Lollipop".
Parallèlement à sa carrière d’animateur, Geluck dessine.
Il expose même ses dessins et ses aquarelles à Londres, Milan,
Paris…

Mais c’est en 1983 qu’il crée son personnage fétiche: le Chat.
Ce chat est un peu le double de Geluck. Comme lui, il donne une vision drôle
des événements petits ou grands, qui l’entourent. Aujourd’hui,
Geluck publie ses dessins dans de nombreux quotidiens et magazines français:
VSD, Sud Ouest, Ouest France, le Midi Libre, Libération… Il est même
traduit en espagnol, portugais, allemand, hollandais…

Aujourd’hui, Geluck participe à de nombreuses émissions radio
et télé en France. Parmi les plus connues, citons ses deux collaborations
avec Ruquier "On va se gêner", sur Europe 1, et "On a
tout essayé" , sur France 2. Enfin, il anime "Vivement Dimanche
prochain", avec Michel Drucker et Gérard Miller.

On dit de Geluck qu’il est le plus français des Belges. L’exposition
du Chat à Paris est là pour le confirmer.

Une expo à l’Ecole des Beaux-Arts

La grande
cour vitrée de l’école des Beaux-Arts à Paris est un lieu prestigieux et
imposant. On ne peut que s’y sentir tout petit. Geluck a donc, lui aussi fait
dans le géant. Le spectateur découvre dès l’entrée,
les outils du dessinateur de BD: encrier, crayon, pot avec pinceaux, pot de
gouache, le tout énormenombre qui donne la mesure règlementaire : le crayon mesure 28 mètres de long
et 6 mètres de haut. Le spectateur est invité à pénétrer
dans ces espaces particuliers. Dans le crayon, il découvre notamment
différents objets de la jeunesse du dessinateur et ses premières
BD. Dans l’espace de l’encrier, il fait connaissance avec les aquarelles et
les dessins d’avant le Chat. Dans le pot de gouache, c’est la chronologiedescription dans le temps, avec des dates, d'une histoire, d'une évolution du
Chat, ses plus belles planches…Dans un quatrième espace, situé dans
le corps du crayon, le visiteur est invité à fouiller dans des
coffres, des tiroirs pour y découvrir toutes sortes d’objets liés
au Chat. Enfin, un mur vidéo propose toutes sortes de manières
de représenter le Chat : le Chat en feuille de chou, ou dessiné sur
une coquille d’escargot… Le visiteur repartira même avec un petit journal,
souvenir de l’exposition réalisé sur place… Décidément,
cette expo vaut le détour…

Nicolas Simon

Infos
Du 28 octobre au 4 janvier 2004
Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris
14, rue Bonaparte
75006 Paris
Ouvert tous les jours sauf lundi de 10 h à 19 h
Le jeudi de 10h à 22 h
(+33) 01 426 03000