Pour nous parler du français, ce DVD y va par 4 chemins. Si l’on veut rester « classique », on peut prendre le premier chemin, celui de l’ABC du français. Comme dans un dictionnaire, les mots sont classés par ordre alphabétique. D’ « Afrique » à « ziboulateur » en passant par « grammaire », « demain » ou « incorrigible orthographe ». Ce sont les 27 séquences que l’on retrouve, regroupées par thèmes, dans les 3 autres parcours proposés : Questions de langue ; Couleurs du français ; le français hier, aujourd’hui, demain.
Questions de langue
Si l’on veut tout de suite être rassuré, si l’on veut du « sérieux », on peut prendre directement le parcours « Questions de langue ». On donne la parole à des linguistes, à un grammairien, à une responsable de dictionnaire. Ces spécialistes nous expliquent comment on apprend une langue et comment elle se fait. Ils nous parlent de la langue apprise dans la petite enfance, un apprentissage dont on ne se souvient pas. Puis, l’apprentissage, dont on a souvent de très mauvais souvenirs, celui de l’école : l’orthographe, la grammaire,…
Pas question ici de « zéro pointé »… Oui, il y a des règles. Mais elles ne doivent pas nous intimider. Par exemple, la nouvelle orthographe a provoqué la réaction des puristes. Et voici ce qu’en dit, Jean-Marie Klinkenberg, professeur de sciences du langage à l’Université de Liège :« chez certains défenseurs de l’ancienne orthographe, « il y a cette idée : moi, j’ai crevé pour avoir cette orthographe, pourquoi est-ce que tous ces petits morveux, qui viennent après moi, l’auraient sur un plateau d’argent ? Un peu comme ces femmes qui, au moment où l’on parlait d’accouchement sans douleur, disaient : Qu’est-ce que c’est que ça ? On va accoucher sans douleur maintenant. Elles ne sauront plus ce que c’est ! » Bref, nous devons avoir confiance ou retrouver confiance dans notre pratique de la langue. Pour s’en convaincre, il faut voir et entendre la séquence sur le « parler des cités ». Une séquence à la fois instructive et très amusante qui montre que la langue vit, qu’elle n’est pas une mais multiple.
Non, la langue n’est pas une. Ne serait-ce que parce qu’il y a des francophones dans différentes régions du monde.
Couleurs du français
Ainsi, un troisième parcours, les couleurs du français, montre bien les différents vécus de la langue selon les régions. Les différences entre les francophones de Belgique, de Suisse, du Québec ou d’Afrique. Les couleurs du français, ce sont évidemment ses accents. Comme le dit Julos Beaucarne : « L’accent, c’est tout un pays qui sort d’une bouche. » On s’amuse en entendant Pierre Kroll imiter l’accent liégeois ou plutôt les accents liégeois. Autre séquence amusante, un Suisse qui dit avec un accent vaudois (?) : « Nous, on a un français parfait, une élocution parfaite, ce sont les autres qui ont un accent. »
Comme le dit un jeune africain : « le français appartient à qui le parle ! » La langue n’appartient à personne, c’est un grand mélange. C’est d’ailleurs ce que le français a toujours été. C’est ce que nous rappelle le 4e parcours : Le français, hier, aujourd’hui, demain. Non, il n’y a pas de français « pur ». Le français est un incroyable mélange d’influences. C’est ainsi qu’il est né et qu’il a évolué. C’est ainsi qu’il vit aujourd’hui.
Le français dans tous ses états, Un ensemble composé par Benoît Peeters
1 DVD vidéo interactif et 1 livret en couleur de 16 pages, Les Impressions Nouvelles, 19 €
En location à La Médiathèque de la Fédération Wallonie-BruxellesInstitution compétente pour les francophones de Wallonie et de Bruxelles
Le français dans tous ses états
Pendant l’automne 2000, une exposition-spectacle intitulée « TU PARLES !? le français dans tous ses états » a été présentée en même temps dans quatre grandes villes francophones : Québec, Dakar, Bruxelles et Lyon. Dans le prolongement de cette exposition-spectacle, une série de documentaires a été réalisée. Ces films mettent en évidence la diversité, la vitalité et la modernité de la langue française et de la francophonieToutes les personnes qui ont le français comme langue, qui sont donc francophones. Loin d’une approche scolaire ou purement linguistique, il s’agit de présenter la langue comme un phénomène global, qui nous concerne tous, un phénomène contemporain, aussi varié que vivant. C’est Benoît Peeters qui a assuré la conceptionmanière particulière de penser quelque chose; par exemple, un concept juridique est une manière de penser la justice. générale et la direction artistique du projet. Les séquences ont été confiées à des réalisateurs français, belges, québecois et africains. Cette matière très riche trouve aujourd’hui un support idéal dans le DVD-vidéo. Un voyage ludique et pédagogique à la fois. Un passionnant croisement de regards.