Barbara – Göttingen par GilbertMartin
Pendant la guerre 40-45, comme les autres enfants juifs de son âge, Barbara a dû se cacher pour survivre.
Aussi, en 1964, quand le directeur du Junges Theater de Göttingen, invite la chanteuse pour un concert en Allemagne, elle n’a pas très envie d’y aller.
De plus le concert a failli ne pas avoir lieu. Barbara donnait ses concerts sur un piano à queue. De cette façon, assise au piano, elle pouvait voir le public. Or, quand elle arrive à Gôttingen, elle découvre un piano droit sur la scène. Barbara veut annuler le concert. Mais finalement, des étudiants réussissent à lui trouver un piano à queue : une vieille dame accepte de le prêter pour le concert. Et le concert commence, avec deux heures de retard. Et le public de Gôttingen fait un triomphe à Barbara.
Très touchée par cet accueil, Barbara prolonge son séjour d’une semaine. Et le dernier soir, elle offre au public allemand la chanson Les enfants de Göttingen, qu’elle a écrite dans les jardins du théâtre.
Cette chanson parle de la guerre et des enfants qui « sont les mêmes,
à Paris ou à Göttingen. »
Les enfants de Göttingen
Bien sûr, ce n’est pas la Seine,
Ce n’est pas le bois de Vincennes,
Mais c’est bien joli tout de même,
A Göttingen, à Göttingen.
Pas de quais et pas de rengaines
Qui se lamentent et qui se traînent,
Mais l’amour y fleurit quand même,
A Göttingen, à Göttingen.
Ils savent mieux que nous, je pense,
L’histoire de nos rois de France,
Herman, Peter, Helga et Hans,
A Göttingen.
Et que personne ne s’offense,
Mais les contes de notre enfance,
“Il était une fois” commence
A Göttingen.
Bien sûr nous, nous avons la Seine
Et puis notre bois de Vincennes,
Mais Dieu que les roses sont belles
A Göttingen, à Göttingen.
Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l’âme grise de Verlaine,
Eux c’est la mélancolie même,
A Göttingen, à Göttingen.
Quand ils ne savent rien nous dire,
Ils restent là à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même,
Les enfants blonds de Göttingen.
Et tant pis pour ceux qui s’étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes,
A Paris ou à Göttingen.
O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j’aime,
A Göttingen, à Göttingen.
[Répétition] :
Et lorsque sonnerait l’alarme,
S’il fallait reprendre les armes,
Mon coeur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen.