L’idée de ce film, le réalisateur Christian Carion l’a eue en 1993. Cette année-là, il lit « Batailles de Flandres et d’Artois 1914-1918 ». Il est touché par un passage qui raconte les fraternisations entre ennemis à la Noël de 1914. Le réalisateur regarde dans les archives et découvre d’autres épisodes de fraternisation. Il décide d’en faire un film.
L’histoire du film
Dans le film Joyeux Noël, on fait la connaissance d’hommes dont la vie a été bouleversée par la guerre et qui sont devenus des soldats ennemis. Il y a l’Allemand : Nikolaus Sprink. Il était chanteur à l’opéra de Berlin. Il a dû quitter sa carrière et aussi la femme qu’il aime: Anna Sörensen, qui est aussi sa partenaire de chant.
Il y a les Ecossais: Palmer, prêtre anglican et Jonathan, son jeune aide à l’église. L’un est soldat, l’autre brancardier.
Il y a le Français le lieutenant Audebert. Il a laissé sa femme enceinte et coincée au lit pour aller au combat. Depuis son départ, les Allemands occupent sa ville. Et Audebert n’a aucune nouvelle de sa femme et de son enfant qui depuis, a dû naître.
La guerre a éclaté en été. Tous pensaient qu’elle ne durerait pas. Mais le temps a passé. La neige est tombée. Noël arrive. Et avec lui, des cadeaux que les familles envoient. Et dans les tranchées françaises, allemandes ou écossaises, on s’apprête à fêter Noël. Et pour quelques instants, ces soldats vont poser le fusil.
Ils vont voir l’ennemi d’en face comme un être humain. Et ces ennemis vont se serrer la main, échanger des cigarettes, du chocolat, et se souhaiter un « Joyeux Noël ». Ces ennemis vont fêter Noël ensemble.
Des histoires réelles
L’histoire du film se serait réellement passée à Frelinghien, dans le nord de la France, près de Lille.
Car on sait qu’à plusieurs endroits du front, des soldats, fatigués par des mois de guerre, finissent par reconnaître leurs propres douleurs, leurs propres doutes dans les soldats ennemis qui vivent dans la tranchée à quelques mètres de la leur. Ils se rapprochent et interrompent les combats pour un moment.
Les rencontres entre ennemis, l’envoi de sapins dans les tranchées allemandes, la partie de football, les échanges de cigarettes ou de chocolat, les chants en commun, la messe de Noël entre ennemis, le cessez-le-feu pour pouvoir enterrer les morts, la photo de groupe, et le passage d’une tranchée à une autre pour se protéger des bombardements d’artillerie ont bien existé. Il y a des documents qui les racontent. Il y a des lettres de poilus qui parlent de ces courts moments de paix. Mais beaucoup de ces lettres ont été censurées et ne sont jamais parvenues à leurs destinataires. De même, les photos prises pendant ces heures où les combats ont cessé ont été détruites.Car ces épisodes, l’histoire a voulu les oublier : des soldats qui fraternisent avec les ennemis pendant une guerre, l’armée les appelle des traîtres!
La Bande-annonce du film
Une scène du film
Sur le site du film, on peut notamment trouver des témoignages de poilus ou de leurs familles qui parlent de ces fraternisations entre ennemis
Voir aussi ce documentaire « Premier noël dans les tranchées »