Une sorcière comme les autres est une chanson composée en 1975 par Anne Sylvestre. Cette artiste y parle des femmes et de leurs combats. Cette chanson des années 70 est devenue un classique, un hymne féministe. Elle a été reprise très souvent. La chanson a pris de l’âge mais n’a rien perdu de son actualité. Ni de sa tendresse, ni de sa force.
Anne Sylvestre est une chanteuse, compositrice interprète qui a fait ses débuts dans les années 50 dans des cabarets très connus à l’époque : La Colombe, le Cheval d’or, la Contrescarpe,, les Trois Baudets. Elle y a côtoyé Barbara, Brassens, Moustaki… Elle a aussi composé des chansons pour les enfants. Après plus de 60 ans de chansons, elle s’est éteinte à Paris en 2020.
Une interprétation contemporaine de la chanson
La chanson interprétée en concert par son auteure
S’il vous plaît
Soyez comme le duvet
Soyez comme la plume d’oie des oreillers d’autrefois
J’aimerais ne pas être portefaix
S’il vous plaît faites-vous léger
Moi je ne peux plus bouger
Je vous ai porté vivant
Je vous ai porté enfant
Dieu comme vous étiez lourd
Pesant votre poids d’amour
Je vous ai porté encore
À l’heure de votre mort
Je vous ai porté des fleurs
Vous ai morcelé mon coeur
Quand vous jouiez à la guerre moi je gardais la maison
J’ai usé de mes prières les barreaux de vos prisons
Quand vous mouriez sous les bombes je vous cherchais en hurlant
Me voilà comme une tombe et tout le malheur dedans
Ce n’est que moi
C’est elle ou moi
Celle qui parle ou qui se tait
Celle qui pleure ou qui est gaie
C’est Jeanne d’Arc ou bien Margot
Fille de vague ou de ruisseau
C’est mon cœur ou bien le leur
Et c’est la sœur ou l’inconnue
Celle qui n’est jamais venue
Celle qui est venue trop tard
Fille de rêve ou de hasard
Et c’est ma mère ou la vôtre
Une sorcière comme les autres
Il vous faut
Être comme le ruisseau
Comme l’eau claire de l’étang
Qui reflète et qui attend
S’il vous plaît
Regardez-moi je suis vraie
Je vous prie, ne m’inventez pas
Vous l’avez tant fait déjà
Vous m’avez aimée servante
M’avez voulue ignorante
Forte vous me combattiez
Faible vous me méprisiez
Vous m’avez aimée putain
Et couverte de satin
Vous m’avez faite statue
Et toujours je me suis tue
Quand j’étais vieille et trop laide, vous me jetiez au rebut
Vous me refusiez votre aide quand je ne vous servais plus
Quand j’étais belle et soumise vous m’adoriez à genoux
Me voilà comme une église toute la honte dessous
Ce n’est que moi
C’est elle ou moi
Celle qui aime ou n’aime pas
Celle qui règne ou se débat
C’est Joséphine ou la Dupont
Fille de nacre ou de coton
C’est mon cœur
Ou bien le leur
Celle qui attend sur le port
Celle des monuments aux morts
Celle qui danse et qui en meurt
Fille bitume ou fille fleur
Et c’est ma mère ou la vôtre
Une sorcière comme les autres
S’il vous plaît, soyez comme je vous ai
Vous ai rêvé depuis longtemps
Libre et fort comme le vent
Libre aussi, regardez je suis ainsi
Apprenez-moi n’ayez pas peur
Pour moi je vous sais par cœur
J’étais celle qui attend
Mais je peux marcher devant
J’étais la bûche et le feudécédé et ici "feu" veut dire "n'existe plus", "feu votre firme" veut dire votre firme n'existe plus
L’incendie aussi je peux
J’étais la déesse mère
Mais je n’étais que poussière
J’étais le sol sous vos pas
Et je ne le savais pas
Mais un jour la terre s’ouvre
Et le volcan n’en peut plus
Le sol se rompt, on découvre des richesses inconnues
La mer à son tour divague de violence inemployée
Me voilà comme une vague vous ne serez pas noyé
Ce n’est que moi
C’est elle ou moi
Et c’est l’ancêtre ou c’est l’enfant
Celle qui cède ou se défend
C’est Gabrielle ou bien Eva
Fille d’amour ou de combat
Et’ c’est mon cœur
Ou bien le leur
Celle qui est dans son printemps
Celle que personne n’attend
Et c’est la moche ou c’est la belle
Fille de brume ou de plein ciel
Et c’est ma mère ou la vôtre
Une sorcière comme les autres
S’il vous plaît, s’il vous plaît faites-vous léger
Moi je ne peux plus bouger