En cette fin de saison cycliste, les titres et récompenses
sportives se ramassent à la pelle. Mais la période est également
riche en révélations, notamment en matière de dopage.
A l’automne, la saison de cyclisme touche à sa fin.
Après les grands tours, les résultats des dernières compétitions
d’un jour tombent, comme des feuilles mortes. Début octobre, à
Vérone, l’Espagnol Oscar Freire est devenu champion du monde. Freire
est un habitué du maillot
arc-en-ciel. Et pour cause, il l’enfile pour la troisième fois.
Il égale ainsi ses illustres aînés: l’Italien Alfredo
Binda et les Belges Rik Van Steenbergen et Eddy Merckx. Autres records: Freire
s’est imposé trois fois en cinq ans, dont deux fois à Vérone.
Le championnat du monde est un titre attribué à l’issue
d’une seule course. Par contre, la Coupe du monde récompense le
coureur qui a été le plus régulier tout au long des dix
classiques le plus importantes de la saison. Il reste deux épreuves à
courir: Paris-Tours (le 10 octobre) et le Tour de Lombardie (le 16 octobre).
Deux Italiens, Davide Rebelline et Paolo Bettini peuvent encore décrocher
le classement général de cette compétition.
Premier cas de dopage sanguin
Au-delà de ces faits purement sportifs, l’automne a accouché
d’une autre révélation, beaucoup moins réjouissante.
Fin septembre, l’Américain Tyler Hamilton de l’équipe
Phonak a été pincé pour dopage. Dans un premier temps,
on a annoncé que l’ancien équipier de Lance Amstrong avait
été contrôlé positif à deux reprises: après
un succès au Tour d’Espagne, le 11 septembre, et surtout, au lendemain
de sa victoire lors du contre-la-montre des Jeux olympiques d’Athènes.
Finalement, la contre-expertise
l’a innocenté lors des Jeux. Ces derniers mois, les révélations
de dopage dans le cyclisme se sont multipliées. Il y a plusieurs raisons
à cela. Tout d’abord, le dopage est pratique courante dans ce sport.
Mais surtout, les contrôles sont plus fréquents et plus efficaces
que dans n’importe qu’elle autre discipline. Cependant, Hamilton
n’est pas un dopé comme les autres. Le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège
en 2003 est le premier à avoir été pris après s’être
dopé par transfusion sanguine! En remplaçant son sang par celui
d’un donneur compatible, Hamilton a augmenté considérablement
et artificiellement son tauxpourcentage, partie d'un ensemble de globules rouges. Grâce à cela,
ses muscles ont été mieux oxygénés et cela lui a
permis d’être plus performant.
Le docteur Ferrari condamné
Cette pratique donne froid dans le dos! Depuis plusieurs années déjà,
certains laissaient entendre qu’elle pouvait être utilisée
dans le monde du sport. Mais rien n’avait jamais été prouvé.
Cette fois-ci, c’est chose faite, grâce au travail d’un laboratoire
australien. Grâce à une nouvelle méthode, il est désormais
possible de détecter la présence de globules rouges de types différents
dans le sang. Et donc, de montrer qu’il y a bien eu transfusion de sang.
Tyler Hamilton a eu le triste privilège d’inaugurer cette méthode
de contrôle. Même s’il est plus que probable que dans le peloton,
il n’est pas le seul à avoir triché de la sorte.
Fin septembre encore, le docteur italien Michele Ferrari a été
condamné par la justice pour fraude sportive et utilisation abusive de
la profession de pharmacien. Cet homme est actif dans le peloton depuis une
dizaine d’années et traînait derrière lui une mauvaise
réputation. Il a été le préparateur physique de
nombreux champions et notamment de Lance Amstrong. Décidément,
le grand nettoyage n’est pas encore terminé dans les milieux du
cyclisme…
Anouck Thibaut