Plus de 25 000 morts, 64 000 blessés, dont beaucoup d’enfants et de femmes. Près de 2 millions de personnes déplacées, soit presque toute la population de la bande de Gaza. Pas d’accès à l’eau potable, à la nourriture, aux soins médicaux. Des hôpitaux débordés et des camps de réfugiés aux conditions de vie très difficiles. La guerre menée par Israël dans la bande de Gaza plonge la population dans une détresse totale.
« A Gaza, un enfant meurt toutes les 10 minutes. » Un chiffre terrible, annoncé par les Nations-Unies quelques semaines après le début des bombardements israéliens, en octobre 2023. Cinq mois après le début des bombardements dans la bande de Gaza, le ministère palestinien de la santé dénombre 25 000 morts et plus de 64 000 blessés. Ce sont en majorité des femmes et des enfants. De nombreuses personnes sont également sous les décombresruines.
Les bombardements ont détruit une grande partie des infrastructures : maisons, bâtiments, écoles, centres de santé… De nombreuses familles sont sans toit et sans moyens pour vivre. Il n’y a plus d’électricité ni de carburant. La situation est catastrophique.
Des milliers de déplacés
La guerre a forcé la population à fuir. Environ 2 millions de personnes ont été déplacées. Cela représente presque toute la population de la bande de Gaza estimée à un peu plus de 2,3 millions de personnes. La plupart des familles se sont réfugiées dans des camps au sud de la bande de Gaza.
Les conditions de vie dans ces camps sont très difficiles. Les quelques abris sont surpeuplées tente et les tentes fournies par les Nations-Unies ne suffisent pas. Il fait froid. L’eau potable et la nourriture manquent, les soins et les médicaments aussi. En plus, les zones où les civils se sont réfugiés sont aussi bombardées.
Manque d’eau et de nourriture
Selon le Programme d’Aide Alimentaire (PAM) des Nations unies, environ 2,2 millions de personnes ont désormais besoin d’une aide alimentaire. C’est donc presque tout la population de la bande de Gaza, estimée à un peu plus de 2,3 millions de personnes. Le PAM explique : « 9 Palestiniens sur 10 mangent moins d’un repas par jour et ont du mal à trouver de l’eau potable. Affamés et faibles, de plus en plus de Gazaouis tombent malades. Leur immunité affaiblie ils sont vulnérables aux maladies.»
Les habitants n’osent pas bouger pour tenter de trouver de l’eau ou de quoi manger, de peur de mourir sous les tirs et les bombardements. Hind Khoudary est originaire de Gaza et fait partie du PMA, elle disait déjà en décembre : « Nous sommes épuisés, déshydratés, affamés et nous avons froid. Les habitants de la ville de Gaza n’ont même pas la liberté de chercher de la nourriture. Quiconque bouge, risque sa vie. Les voisins ouvrent leurs portes pour partager ce qu’ils ont.1 »
Crise humanitaire
La bande de Gaza vit une grave crise humanitaire. On parle de crise humanitaire quand la vie d’un grand nombre de personnes est menacée. Il faut donc de la nourriture, de l’eau potable, des médicaments, du carburant, du matériel et du personnel de soin pour tenter de sauver les personnes qui souffrent de cette situation. Pourtant, les autorités israéliennes ne laissent pas entrer l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Amnesty international et beaucoup d’autres associations humanitaires demandent un cessez-le-feu à Gaza pour pouvoir apporter de l’aide. Elles demandent que l’on protège la population civile et les services de santé. Emu aux larmes en évoquant la situation à Gaza, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMSOrganisation mondiale de la santé, c'est une organisation des Nations Unies.), le docteur Tedros a déclaré fin janvier : « La situation est au-delà des mots… Si nous cherchons une solution, elle est toujours possible. C’est la volonté qui est nécessaire. »
- https://fr.wfp.org/histoires/journal-de-gaza-si-la-mort-ne-vient-pas-des-frappes-aeriennes-elle-viendra-de-la-faim ↩︎
Chaos dans les hôpitaux
Beaucoup d’hôpitaux de la bande de Gaza ont été détruits ou ne fonctionnent plus du tout. Les hôpitaux qui restent sont débordés. Les soignants et les médecins sont surchargés. Ils n’ont pas assez de matériel pour soigner et opérer les nombreux blessés. Il n’y a pas assez de médicaments ni de matériel de soin. Il n’y a pas d’électricité et de carburant pour faire fonctionner les hôpitaux. Les ambulances sont ralenties par les contrôles militaires.
Ghassan Abu Sitta, est un médecin de nationalité britannique et palestinienne. Il est spécialisé dans les blessures de guerre. Il s’est rendu à Gaza pour opérer les blessés. Dans une vidéo, il explique les atrocités de cette guerre : « J’opérais environ 10 à 12 cas par jour. La moitié étaient des enfants. Il s’agissait de blessures graves et dévastatrices, des blessures qui changent la vie, soit des amputations avec perte de membres, soit des blessures au visage qui défigurent gravement. » Ce médecin a finalement quitté Gaza à cause du manque de matériel. Il ne pouvait plus opérer.
La vidéo est de 2 minutes. Elle est en anglais, mais il y a des sous-titres français très lisibles. N’oubliez pas que vous pouvez aussi ralentir la vidéo, cliquer ici