Sur papier, la manière pour former un nouveau gouvernement est assez simple. Après les élections, le premier ministre présente la démission de l’ancien gouvernement au Roi. Le Roi rencontre alors des personnalités importantes du pays. Par exemple, le Roi rencontre les présidents des partis politiques et des dirigeants syndicaux. Sur les conseils des dirigeants des partis politiques et selon le résultat des élections, le Roi nomme une personnalité politique comme informateur ou directement comme formateur. Généralement, c’est quelqu’un qui a gagné les élections. S’il est formateur, il forme le gouvernement. Pour former le gouvernement, il trouve un accord entre des partis qui acceptent de gouverner ensemble et qui ont la majorité. Il présente son gouvernement au Roi qui généralement doit accepter ce nouveau gouvernement. Le formateur devient alors le premier ministre du nouveau gouvernement.
Mais souvent en Belgique, avant le formateur, on doit passer par un informateur. Comme le formateur, c’est une personnalité politique. Souvent, c’est quelqu’un dont le parti a gagné les élections. Comme le nom l’indique, l’informateur rassemble des informations auprès des dirigeants politiques des différents partis. Ces informations, ce sont des propositions politiques, des avis sur la manière de gérer le pays et surtout avec quel autre parti. L’informateur fait rapport au Roi et quand il lui semble qu’un accord est possible, il conseille au Roi le nom du formateur de gouvernement.
Compliqué
Cela semble simple et logique. Dans la réalité, c’est souvent compliqué. Car, en Belgique, on a un scrutin proportionnel. Cela veut dire que les partis ont des élus en proportion de leurs voix. Il n’y a jamais un seul parti ou une seule famille politique qui a la majorité. Il faut faire une alliance et trouver un accord. Un accord entre des partis qui n’ont pas les mêmes idées au départ et qui sont francophones ou néerlandophones.
Après les dernières élections, le Roi a nommé Bart De Wever comme informateur. Bart De Wever est le dirigeant de la NVASigle de la Nieuw-Vlaamse Alliantie. On prend la première lettre de chaque mot. En français: Nouvelle Alliance flamande., un parti nationaliste flamand. Et côté flamand, c’est la NVA qui a eu le plus de voix. C’est donc logique qu’il soit informateur. Mais les choses ne sont pas simples. Bart De Wever a déjà remis deux rapports au Roi. Il continue sa mission jusqu’au 25 juin. Soit il trouve un début d’accord entre les partis et il conseillera au Roi un formateur. Soit il ne trouve pas de début d’accord. Et le Roi nommera sans doute un autre informateur.
Avec quels partis ?
Après les dernières élections, quelle alliance peut-on trouver ? Cela se joue entre la NVA et 3 familles politiques. Il y a les socialistes : PSParti socialiste, côté francophone et Spa,côté néerlandophone. Il y a la famille chrétienne : CdhCentre démocrate humaniste, anciennement Parti social chrétien (PSC), côté francophone et CD&V, côté néerlandophone. Il y a la famille libérale : MRMouvement Réformateur, côté francophone et Open-VLD, côté néerlandophone. Il faut trouver dans ces 7 partis, des partis qui sont d’accord de gouverner ensemble et qui ont la majorité au parlement. Pas simple. Après les élections de 2010, les représentants politiques belges ont battu un record : 541 jours avant de trouver un accord pour avoir un nouveau gouvernement !