Il y a une grave crise politique en France. Les députés ont fait tomber le gouvernement de droite de Michel Barnier. En juin 2024, le président Macron avait provoqué de nouvelles élections parlementaires. Il espérait avoir une majorité au parlement. Il espérait pouvoir continuer à mener une politique de droite. C’est le contraire qui s’est passé.

Le 9 juin 2024, il y a eu des élections européennes. Ce n’était pas des élections pour le parlement français, mais pour le parlement européen. A ces élections, l’extrême droite du Rassemblement national a fait beaucoup plus de voix que le parti du président de la Républiquerégime politique dans lequel le chef d'Etat est un Président, Emmanuel Macron. Si la montée de l’extrême droite fait toujours peur, sa victoire aux élections européennes ne changeait rien au nombre de députés qu’il avait au parlement français (89 députés sur 577). Le président Macron a quand même provoqué des élections législativesvote pour élire les personnes qui font les lois, pour élire le parlement pour avoir un nouveau parlement en France. Elles ont eu lieu le 7 juillet, Macron a perdu ces élections. Le 4 décembre, il vient de perdre aussi son gouvernement.

Système français

Avant d’arriver à la chute du gouvernement de Michel Barnier, il faut d’abord dire quelques mots du système d’élections en France. Les Français et les Françaises votent tous les 5 ans pour leur président de la République. Quelques semaines plus tard, les Français et les Françaises votent pour leurs députés. Le président choisit alors le Premier ministre. Le Premier ministre fait son gouvernement. En principe, il vaut mieux qu’une majorité de députés soutiennent le gouvernement. Il y a 577 députés, il faut 289 députés pour avoir la majorité. Si le président estime qu’il vaut mieux avoir une autre assemblée de députés, il peut la dissoudremettre fin, supprimer. Il y a alors de nouvelles élections législatives. C’est ce que Macron a fait.

3 blocs et zéro majorité

Après les élections législatives du 7 juillet, aucun groupe politique n’a la majorité. Il y a les députés du Nouveau Front populaire (La France insoumise, le Parti socialiste, Les Ecologistes et le Parti communiste français). C’est le bloc de gauche. Il est le plus important avec 193 députés. Il y a les députés du mouvement Ensemble (plusieurs partis) qui soutiennent le président Macron. C’est une droite modérée. Il est le 2^e bloc avec 166 députés. Il y a les députés du Rassemblement national et quelques anciens députés du parti Les Républicains. C’est l’extrême droite. Il est le 3^e bloc avec 142 députés. Il y a aussi les députés du parti Les Républicains. C’est la droite classique avec 47 députés. Le président Macron était donc fort ennuyé pour choisir un 1^er ministre. Pour les partis de gauche, le 1^er ministre doit venir de la gauche, puisque la gauche a gagné les élections. Mais, Macron n’est pas de gauche, il est de droite.

Sans la confiance du parlement

Le 30 septembre, le président Macron choisit quelqu’un de droite pour être Premier ministre, c’est Michel Barnier. Michel Barnier est membre du parti « Les Républicains ». C’est comme l’on dit « un vieux routier de la politique ». Il a 73 ans, il a beaucoup d’expérience en politique, il « fait sérieux ». Comme il est de droite, il a le soutien des 193 députés « macronistes » et des 47 députés du parti « Les Républicains ». Cela ne fait que 240 députés sur 589. Ce n’est pas la majorité des députés, mais Barnier s’en contente. Il ne demande pas la confiance du parlement. Il présente le programme de son gouvernement. C’est évidemment un programme de droite.

Débat sur la Sécurité sociale

En novembre, il présente le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025. Dans un budget, il y a les dépenses et les recettes prévues. Combien va-t-on donner pour les soins de santé, les pensions, etc. Et qui va payer? Va-t-on demander un effort aux riches ou aux gens des classes populaires ?  C’est en général ce qui sépare le plus une politique de gauche d’une politique de droite. Les députés du Nouveau Front populaire font voter au parlement des propositions pour récolter presque 17 milliards d’euros en taxant les plus riches. Les députés de gauche sont aussi pour le retour de l’âge de la retraite à 60 ans et plus à 65 ans. Mais, Michel Barnier est de droite. Il refus les propositions de la gauche. Pour essayer d’avoir la majorité, Barnier préfère discuter avec l’extrême droite. Cela n’a pas suffi.

Barnier censuré

Le 2 décembre, Barnier n’a pas la majorité des députés pour voter le budget de la Sécurité sociale. Le gouvernement fait passer ce budget sans l’accord du parlement. C’est ce que l’on appelle utiliser l’article 49.3 de la Constitution. Les députés de gauche n’en veulent pas : ils proposent une motion de censuretexte qui désapprouve le gouvernement pour faire tomber le gouvernement. Le 4 décembre, ils la votent. Les députés d’extrême droite la votent aussi. Cela fait 331 députés sur 577. Le gouvernement n’a donc pas la confiance de la majorité du parlement. Le Premier ministre Michel Barnier doit démissionner. Son gouvernement est tombé. Le président Emmanuel Macron va essayer de trouver un autre premier ministre.