Face à la hausse des prix, les 3 grands syndicats du pays demandent au gouvernement et aux patrons de prendre des mesures pour améliorer le pouvoir d’achat de la population. Les syndicats lancent donc des actions en front commun. En front commun, c’est-à-dire que les 3 syndicats représentatifs du pays sont d’accord pour agir. Même s’ils n’agissent pas toujours de la même façon. Ce qui est certain, c’est qu’ils appellent tous les 3 la population à manifester le 20 juin. Nous présentons et commentons ici un sloganphrase courte et frappante pour défendre une idée, une opinion., une affiche, une représentation de chaque syndicat dans cette lutte pour un meilleur pouvoir d’achat. Il y en a d’autres, nous avons choisi ceux qui apparaissaient le plus souvent sur les sites des syndicats le 22 avril. Ces choix ne représentent pas toutes les revendications des syndicats.
Ce petit exercice veut montrer comment les syndicats nous appellent à agir par l’image, par des petites phrases. Nous avons choisi l’ordre alphabétique: CGSLBConfédération Générale des Syndicats libéraux de Belgique, plutôt libéral mais moins politique que la CSC et la FGTB. Sa couleur: le bleu., CSCConfédération des Syndicats Chrétiens. Sa couleur: le vert., FGTBAbréviation de Fédération Générale des Travailleurs de Belgique. Sa couleur: le rouge..
Ce qui frappe ?
Les empreintes de chaussures, de grosses chaussures ! De chaussures d’ouvriers manuels ? En tout cas les empreintes montrent que le pas est appuyé, déterminé. Ce qu’on lit ? Les dates des mobilisations syndicales et la forme des actions. On donne une information concrète, les étapes du mouvement. C’est important.
Ce qu’on lit ensuite ?
« Pouvoir d’achat et énergie : Le gouvernement avance à pas de souris ! » L’objet des actions et de la manifestation est clairement indiqué. « Pouvoir d’achat » est très clair : on va manifester pour le pouvoir d’achat. « Energie » se suffit à lui-même! Les gens savent bien que le prix de l’énergie a fort augmenté. Inutile donc de préciser. « Le gouvernement avance à pas de souris ! » Le gouvernement ? Ce sont les ministres, celles et ceux qui prennent les décisions.
« A pas de souris » est une « image » dans le langage. Elle doit nous permettre de mieux comprendre quelque chose d’abstrait, difficile à se représenter. Dans ce cas, « pas de souris » veut dire des petits pas. On pourrait dire aussi des pas légers. Autrement dit, le gouvernement ne fait pas assez pour le pouvoir d’achat et l’énergie. Cette image est à mettre en rapport avec le dessin des empreintes qui montrent des pas lourds, déterminés comme nous l’avons dit. On pourrait peut-être faire une certaine critique à cette affiche. « Pas de souris » fait penser à des petits pas, mais à des pas rapides, agiles. Les grosses empreintes peuvent faire penser à la lenteur.
Aller jusqu’à la première phrase qui n’est pas sur l’image de présentation, mais en dessous
Il faut lire la première phrase qui se trouve en dessous du dessin et du slogan : « La gravité de la situation impose des pas de géant (aller plus vite) plutôt que des pas de souris. » On comprend alors que les empreintes sont celles d’un géant. Ce qui, avouons-le, n’est pas évident à première vue. Par contre, à première vue, on a cette image de force, de puissance, de détermination.
Le caddie
Un homme pousse un caddie, visiblement un père de famille. Dans le caddie, l’enfant et pêlemêle des pommes, une maison avec la fumée de la cheminée, un cochon. Ils sont souriants, ils ont pu faire leurs achats. Et ce que l’on imagine être une colombe porte, non la traditionnelle branche de laurier de la colombe de la paix, mais un billet d’euros. Cet argent apporte donc la liberté. Mais ce n’est pas une liberté de consommateur qui dépense pour dépenser. Dans le caddie, il y a les pommes donc une nourriture saine. Il y a une maison, donc se loger décemment. Il y a un cochon qui symbolise l’épargne. Il y a encore un vélo pour un loisir sain ou une mobilité plus écologique. Rien d’inutile donc.
Populaire et confiant
L’homme porte une casquette et une écharpe ou un foulard qui lui donne un aspect populaire. Dans la poche, un journal ou un tract roulé. On imagine l’homme qui s’informe. L’homme et l’enfant ont l’air confiants. Le texte : « La vie est chère. Il faut de meilleurs salaires. » Deux phrases affirmatives qui s’appuient sur la rime en “ère”. Comme c’est un slogan syndical, la rime donne un rythme. Elle permet aussi de mieux faire le lien entre les 2 phrases et de mieux s’en souvenir. “Il faut” du verbe “falloir” signale l’exigence. Notons que ce n’est pas le gouvernement qui est pointé, ce sont avant tout les patrons puisque l’on demande une augmentation des salaires.
On étouffe
On voit d’abord la phrase en rouge, on la lit : « La hausse des prix nous étouffe ». Une image pour dire qu’on ne peut plus vivre à cause de la vie chère. Dans la forme, la phrase est comme écrasée dans le cadre horizontal qui étouffe en quelque sorte la phrase, qui la met à l’étroit. On lit ensuite : la phrase en blanc : « On n’en peut plus… » L’idée est de dire que l’étouffement, la hausse des prix dure depuis un certain temps. Dans la forme, les 3 petits points montrent que l’histoire n’est pas finie.
De l’air
On lit alors la phrase : « De l’air pour les salair € s ». Le symbolePersonne ou chose qui représente bien un sentiment, une idée, qui sert d'exemple euro qui remplace le « e » du mot est surmonté d’un ballon rouge, une montgolfière, image de l’air qui arrive et permet de respirer. Le ballon d’ailleurs s’envole et dépasse un peu le cadre horizontal, il s’en dégage. On sort de l’écrasement, de l’étouffement. « Air » et « salair € s » sont en rouge et riment en “ère” . La rime donne du rythme (comme au slogan de la CSC). Notons qu’ici aussi, ce n’est pas le gouvernement qui est pointé, ce sont avant tout les patrons puisque l’on demande une augmentation des salaires.