À cause du coronavirus, les bourses aussi ont la fièvre et peut-être va-t-il y avoir un coronakrach. Coronakrach est un mot inventé pour dire la chute des bourses à cause du coronavirus. Ces dernières semaines, les cours des actions des entreprises en bourse baissent puis remontent. Le cours c’est le prix de l’action, l’action est une partie du capitalensemble des moyens financiers des entreprises de l’entreprise. Les actionnairespropriétaires d'une partie du capital d'une entreprise qui gardent leurs actions ne perdent pas d’argent. Ils en perdent s’ils doivent revendre leurs actions moins cher que le prix auquel ils les ont achetées. Il faut dire aussi que les cours des actions étaient très hauts, trop hauts.
Toujours plus de profit
Avant le coronavirus, les spécialistes s’inquiétaient des cours trop hauts par rapport à l’économie réelle. L’économie réelle, c’est la richesse réelle produite dans les entreprises, produite par les travailleurs dans les entreprises. Autrement dit, le coronavirus, le COVID-19, ne crée pas de crise, il l’accélère. On peut utiliser cette image : « le COVID-19, c’est l’étincelle qui a mis le feudécédé et ici "feu" veut dire "n'existe plus", "feu votre firme" veut dire votre firme n'existe plus aux poudres. » Et la poudre, c’est le cours des actions de bourse trop haut. C’est l’accumulation financière de ces dernières années, c’est un système financier instable.
Deux courbes pour comprendre.
On voit que l’accumulation financière en bleu augmente beaucoup plus que le PIB en rouge. Pour résumer, le profit financier augmente plus vite que la richesse réelle créée. Depuis 2007-2008, l’accumulation financière a plus que doublé (113 %), le PIB a augmenté seulement d’un tiers (35 %). On choisit 2007 et 2008 parce que c’était au début d’une grande crise financière mondiale[1]Lire notre article sur cette crise Finances, game ouver?.
Le profit contre l’emploi
À l’époque, les dirigeants financiers et les dirigeants politiques avaient dit qu’ils allaient faire un effort pour éviter une prochaine crise. Mais depuis rien n’a changé. Les financiers ont continué à faire de la finance comme bon leur semble, les politiques ont continué à faire les mêmes politiques.
Autrement dit, on a laissé faire les financiers. Leurs profits et ceux des grandes entreprises ont augmenté. Et ces profits se font contre l’emploi, contre l’environnement et contre les services publics.
Évidemment, le coronavirus a des effets négatifs réels sur l’économie. Il y a moins de tourisme, de transports, d’activités économiques en général. Mais le coronavirus ne crée pas le krach. Pour reprendre notre image : le système financier était déjà une poudrière, le coronavirus est l’étincelle qui met le feu aux poudres. Le tout est de savoir si on arrêtera le feu avant l’explosion, avant une grave, très grave crise économique et financière.