« Je vis seule avec 3 enfants. Je dirais, par chance, elles ont une chambre pour 3, et moi je dors dans le divan. Cela fait depuis 2014 que je suis sur une liste d’attente pour un logement social. Pas de place pour les vêtements mais je me dis que finalement nous avons un toit… »
Ce témoignage est celui d’une maman que la Ligue des Familles a rencontrée. Cette association a interrogé 1 150 familles monoparentales sur leur situation et leurs besoins de logement. Cette étude montre que l’accès à un logement décent est un vrai parcours du combattant pour les familles monoparentales.
Monoparentalité ?
Une famille monoparentale est un ménage avec un seul parent et au moins un enfant à charge. Ce parent éduque seul ses enfants, tous les jours ou en alternance (la garde alternée, en cas de séparation des parents)
Ce parent assume seul, ou pour la plus grande part, la charge financière de ses enfants.
En Belgique, un ménage sur dix est une famille monoparentale. Une famille peut être monoparentale dès le départ : si on choisit de « faire » un enfant seul. Elle peut aussi le devenir : si les parents se séparent, si l’un des deux parents se désintéresse de l’enfant ou meurt. La plupart des familles monoparentales (86%), sont des femmes seules avec enfants .
Changer de logement
Quand deux parents se séparent, ils ont beaucoup de difficultés pour trouver un nouveau logement pour leur famille. Le sondage de La Ligue des familles est révélateur : « Lors de l’entrée en monoparentalité, un parent solo sur 4 a mis plus de 6 mois pour trouver un nouveau logement. Près d’un parent solo propriétaire sur 3 est devenu locataire. Un parent solo sur 20 est devenu sans abri! »
La situation financière de beaucoup de familles monoparentales est difficile, puisqu’il n’y a qu’un revenu (salaire ou allocation de chômage) dans la famille. Et, encore aujourd’hui, les femmes gagnent moins que les hommes. Elles occupent des emplois à temps partiel ou mal rémunérés. Conséquence : une famille monoparentale sur deux vit sous le seuil de pauvreté (IWEPS, 2017). Et une personne pauvre sur quatre vit dans une famille monoparentale (StatBel, 2022).
Discriminationsfaire des discriminations, c'est traiter différemment (et plus mal) une personne ou un groupe par rapport aux autres personnes ou au reste de la collectivité.
Quand on a un faible salaire ou qu’on n’a pas d’emploi, il est plus difficile de trouver un logement décent (lire notre article « Se loger, un droit ! »). Selon le sondage de La Ligue des familles, près de la moitié des parents solo locataires ont eu du mal à constituer leur garantie locative. Et quatre parents solos sur 10 disent qu’ils ont subi des discriminations dans leur recherche de logement notamment à cause de leur situation de monoparentalité. Les propriétaires préfèrent ne pas louer leurs biens à des familles qui n’ont qu’un seul revenu. Ils craignent que les loyers ne soient pas payés ou pas payés à temps.
Mal logement
Comme les logements ne leur sont pas facilement accessibles, les familles monoparentales sont bien souvent dans des situations de « mal logement » : le logement est trop cher, trop petit pour toute la famille, de mauvaise qualité, et même parfois insalubre… D’autres chiffres issus du sondage de La Ligue des familles en témoignent :
1 parent solo sur 5 consacre la moitié de son revenu à son logement (alors qu’il est conseillé de ne pas dépasser un tiers du revenu pour son logement);
1 parent solo sur 2 a eu des difficultés à payer son logement durant l’année écoulée;
17% des parents solo dorment dans la même pièce qu’un ou plusieurs enfants (par manque de place, et pas par choix);
Sans compter qu’au montant du loyer, s’ajoutent aussi les charges. Or, faute de moyens, près de deux familles monoparentales sur 10 ne peuvent pas chauffer correctement leur logement (IWEPS, 2017).
Des solutions ?
La Ligue des familles a aussi interrogé les parents solos sur les solutions qu’ils souhaitaient. Ces familles voudraient notamment des aides financières pour le logement et les charges, des loyers « encadrés »(une sorte de plafond pour que les loyers n’augmentent pas trop), plus de logements privés et publics, d’habitats groupés…
L’association souligne également que ces familles attendent des « politiques de soutien plus globales » pour, par exemple, lutter contre la pauvreté et donc, permettre un accès au logement décent.
Pour télécharger l’étude complète, c’est ici
Pour télécharger la synthèse, c’est ici
2 Responses
Femme seule avec enfant cherche logement
Je vis seule avec mes deux enfants et je travaille à mi-temps. J’ai un petit appartement pas isolé du tout. le chauffage, on réduit ou on oublie
J’ai beaucoup de mal à m’en sortir avec tout ce qu’il faut payer Il y aurait sans aucun doute moins de locataires précaires comme moi, moins de personnes à la rue ou mal logés si les loyers étaient plus justes.
Or les loyers sont fixés par des propriétaires qui n’ont pas l’air de vivre dans le même monde que nous. Pourquoi le gouvernement ne protège pas plus les gens ?
Femme seule avec enfant cherche logement
je suis triste de «savoir» que des personnes ont plusieures residences et d autres survivent .c est injuste j aimerai etre benevoles pour accompagner ces femmes seules avec enfants et essayer de les aider
alincannes@yahoo.fr