jeudi 25 avril 2024

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La violence et la loi

Oui, les policiers peuvent user de la force dans certaines situations, pour faire respecter l’ordre, mais pas n’importe comment. Prenons deux exemples. Le premier exemple, une brutalité qui ne se justifie pas: l’affaire Joseph Chovanec à l’aéroport de Charleroi. Le deuxième exemple, des violences policières plus difficiles à juger : après une fête au bois de la Cambre à Bruxelles.

L’affaire Joseph Chovanec

Février 2018, aéroport de Charleroi en Belgique, dans un avion destination Bratislava en Slovaquie : un passager, Jozef Chovanec, est agité au point que le commandant de bord refuse de décoller tant qu’il reste dans l’avion. La police intervient et met en cellule M. Chovanec toujours très agité. Il se frappe la tête contre les murs de sa cellule. Les policiers entrent dans la cellule pour le maîtriser. Ils couchent M. Chovanec sur le lit. Un policier appuie de tout son poids sur le corps de M. Chovanec pendant 18 minutes tandis que les autres policiers présents dans la cellule rient. Une policière danse et fait même le salut nazi. M. Chovanec mourra d’un arrêt cardiaque. Tout avait été filmé par une caméra-surveillance, mais l’affaire ne sera connue qu’en août 2020. Voici les images.
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Vu les images, ces policiers ont eu un comportement scandaleux, incroyable et ils ont usé de violences qui ne se justifiaient pas du tout, de violences gratuites, d’une brutalité extrême.

Plus de violences

La situation est souvent très différente quand il y a des violences policières pendant des manifestations ou des rassemblements. Les policiers justifient souvent les violences en disant que c’est pour faire respecter l’ordre ou pour répondre à la violence. Il faut en tout cas constater que ces dernières années, en Belgique et dans d’autres pays comme la France, les violences policières sont de plus en plus nombreuses.

En sortant du bois

Et depuis que les libertés sont limitées à cause du Covid, les choses sont semble-t-il encore plus graves. En voici un exemple récent. Le 1er mai, 2 000 jeunes se rassemblent pour faire la fête au bois de la Cambre à Bruxelles. La fête n’est pas interdite par les autorités. Dans ce rassemblement, il y avait certainement des gens venus simplement pour provoquer les policiers, mais selon de nombreux témoins, il y a eu beaucoup de débordements violents de la police. Comme souvent, la police a démenti toute violence injustifiée. Regardons plutôt ces images qui montrent des violences policières après la fête, en dehors du bois de la Cambre.

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Où sont les droits humains?

On voit ici ce qui semble bien être des violences qui ne se justifient pas. En Belgique, la Ligue des droits humains s’inquiète d’ailleurs de l’augmentation des violences policières. Depuis plusieurs années, la Ligue a créé un site internet, un observatoire des violences policières [1]cliquer ici pour aller sur le site. Sur ce site, on est informé de ses droits, car les policiers n’ont pas tous les droits. Ils doivent respecter des règles précises pour faire respecter l’ordre. Évidemment, il y a les images, il y a les faits et puis il y a ce que l’on interprète. Les policiers qui sont violents essaieront toujours de justifier leurs actes et dans certains cas, ils pourront justifier leur usage de la force.

«Des policiers délinquants»

Il y a quand même quelque chose qui est très clair selon le juriste Mathieu Beys : « Dès le moment où on utilise la force, non pas pour maîtriser une personne, mais pour la punir, pour la sanctionner ou pour lui faire mal, il n’y a plus d’utilisation légale de la force. Cela devient un abus et les policiers qui font cela sont des délinquants et cela relève du droit pénal. » Dans les images que l’on a vues, on a donc vu des policiers qui sont aussi des délinquants.

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