dimanche 13 octobre 2024

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Le bien-être ou le moins de mal-être

Tous les 2 ans en Belgique, les représentants des patrons et les représentants des travailleurs discutent d’un accord interprofessionnel (AIP en abrégé). L’accord interprofessionnel fixe l’augmentation maximum possible des salaires, mais pas seulement. On discute aussi de l’augmentation des pensions, des allocations sociales et du revenu versé par les CPAS.

Salaires

Tout est dans tout et inversement… Explications. Tous les 2 ans, patrons et syndicats négocient une augmentation de salaire des travailleurs et travailleuses des entreprises privées et des entreprises de droit public comme la SNCB, par exemple. Les salaires sont bruts, le salaire net que l’on appelle aussi « salaire poche », c’est le salaire brut moins les cotisations sociales et les impôts.

Pensions et allocations

Les impôts vont dans les caisses de l’Etat. Les cotisations sociales vont dans les caisses de la sécurité sociale. Cet argent sert à payer les pensions et les allocations sociales comme le chômage ou l’indemnité-maladie. Si les salaires augmentent, il est logique que les pensions et autres allocations sociales augmentent aussi.

Bien-être?

En Belgique, on appelle cela l’allocation « bien-être ». Un nom un peu trompeur car on lira plus bas que cette allocation est bien une augmentation, mais permet le plus souvent aux personnes de ne pas être trop… pauvres et pas de vivre dans le « bien-être ». Mais il vaut mieux cela que rien du tout.
Le système fonctionne depuis 2007. Depuis 2007, tous les 2 ans, il y a donc une allocation bien-être. Elle est discutée entre patrons et syndicats dans l’accord interprofessionnel général où l’on discute aussi des augmentations de salaire. Pour 2021 et 2022, il n’y a pas encore d’accord interprofessionnel car les syndicats réclament plus que les 0,4 % d’augmentation des salaires. Et il y a un budget de 700 millions d’euros pour une allocation bien-être.

Les allocataires attendent

Depuis le début des discussions, les patrons disent que s’il n’y a pas d’accord sur les salaires, il ne peut pas y avoir d’accord pour l’augmentation de l’allocation bien-être. Les syndicats répondent qu’on doit séparer les 2. En cette période de crise, on ne peut pas attendre pour augmenter un peu les pensions, les allocations sociales et les aides du CPAS.

Ils ont gagné… un peu

Et finalement, on sépare les 2. Il y a 700 millions d’euros dans l’enveloppe bien-être. Ils vont servir à augmenter pensions, allocations sociales et aide sociale. Les syndicats, sur ce point en tout cas, ont gagné. Les personnes pensionnées, ayant une allocation sociale ou une aide sociale du CPAS vont avoir plus pour vivre. Ce ne sera qu’un petit plus, mais c’est déjà ça. Surtout que ces allocations ne sont pas très élevées.

Pauvreté avant la crise sanitaire

Le seuil de pauvreté est de 1.187 euros pour un isolé et 2.493 euros pour un ménage.
Avant la crise sanitaire, le taux de risque de pauvreté était de 21.8% en Wallonie. Pour les familles monoparentales, le taux était de 51,6%! Le taux de risque de pauvreté à Bruxelles était de 30% et de 10% en Flandre. En 2019, 11% de la population belge était en situation de privation matérielle et sociale. Les familles monoparentales représentaient 30,2% et les personnes seules 18,5%.
Pour la Wallonie, le pourcentage de personnes en situation de privation matérielle et sociale était estimé à 15,3%. La privation matérielle et sociale veut dire ne pas pouvoir avoir un niveau de vie « standard ». Un niveau de vie standard, c’est par exemple, d’avoir au moins 2 paires de chaussures, de pouvoir remplacer un appareil ou un meuble endommagé, d’avoir une connexion internet, de prendre parfois un verre ou un repas avec des amis, etc. Ce n’est donc rien de luxueux ou de superflu.

Pauvreté maintenant

Le syndicat FGTB a repris les chiffres officiels sur la pauvreté, le risque de pauvreté et d’exclusion sociale de la population en Belgique.


On voit que la pauvreté concerne presque 1 personne sur 5 en Belgique. Mais il y a de grandes différences entre les 3 régions du pays. En Flandre, c’est 1 ménage sur 7 (13%).En Wallonie, c’est presque un ménage sur 4 (24,6%). A Bruxelles, c’est presque 4 ménages sur 10 (37,8%) .

CPAS

Ces chiffres ne sont pas étonnants. La crise sanitaire aggrave la crise économique et sociale. Voyons le nombre de personnes qui n’ont que le revenu d’intégration sociale du CPAS pour vivre.


Entre 2009 et 2020, le nombre de personnes qui vivent du revenu du CPAS a augmenté de 67%.

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