samedi 20 avril 2024

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Les femmes font grève

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Pour l’Onu, c’est la journée internationale des femmes. Depuis plusieurs années, les associations féministes l’appellent la journée internationale des droits des femmes. Cette année, les féministes frappent plus fort : journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Une journée de lutte donc. Et qui dit « lutte » dit aussi souvent « grève ». Et bien en Belgique, un collectif de femmes appelle les femmes à la grève le 8 mars. Ce sera aussi le cas dans plusieurs autres pays européens et dans plusieurs dizaines de pays du monde.
Une grève des femmes le 8 mars? L’idée n’est pas nouvelle. Elle a été lancée en l’an 2000. Mais en 2018, plusieurs millions de femmes ont fait grève en Espagne. Elles ont obtenu quelques améliorations de leur condition et leur mouvement a inspiré d’autres collectifs de femmes. Et donc cette année, les collectifs de femmes de Belgique et d’autres pays appellent les travailleuses à la grève mais aussi toutes les femmes sans emploi, mères au foyer, … Histoire de bien montrer le travail que font les femmes dans les entreprises et « à la maison ».

Dans les entreprises

Les femmes qui ont un emploi travaillent mais elles sont moins payées que les hommes. En Belgique, l’écart de salaire est de 21%. En France, il est de 26%. Car les femmes travaillent souvent dans des secteurs où les salaires sont bas. Elles travaillent souvent à temps partiel, ou on les a orientées vers une formation qui mène un emploi mal payé. Et puis, on préfère encore souvent nommer des hommes pour des emplois à responsabilités et mieux payés.

A la maison

Après leur travail où elles gagnent moins que les hommes, beaucoup de femmes commencent leur 2e journée de travail à la maison : le ménage, la cuisine, s’occuper des enfants… Un 2e travail qui lui n’est même pas payé. Voilà pourquoi en Belgique, le collectif des femmes du 8 mars appellent toutes les femmes à la grève, même celles qui ne « travaillent » pas. Le collectif demande aussi aux femmes de faire la grève de la consommation et donc de ne rien acheter dans les magasins. Des gens qui se croient malins critiquent ces actions en disant que de toute façon les femmes auront plus de travail domestique le lendemain pour récupérer le jour de grève. Justement dit le collectif : « on voit ainsi combien le travail des femmes est important dans notre société. » Si les actions de grève des femmes dans les entreprises et à la maison sont soutenues par les syndicats FGTB et CSC, c’est bien un collectif indépendant qui organise la grève du 8 mars.

Un collectif

Autre nouveauté 2019 de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes en Belgique : ce ne sont pas les associations féministes habituelles qui appellent à la grève, c’est un groupe de femmes indépendant qui organise la grève. Dans ce groupe, on retrouve bien sûr des femmes qui militent dans des associations féministes. Dans le collectif, elles ne représentent pourtant pas leur association, elles ne représentent qu’elles-mêmes. Chaque femme dans sa singularité donc et toutes les femmes en action dans leur pluralité.
Ce groupe s’appelle le Collecti·e·f 8 maars. Le nom se lit en français « collectif » et en néerlandais « collectief » car ce groupe rassemble des femmes francophones et néerlandophones de Belgique. Ce collectif se veut aussi indépendant des syndicats et des partis.  Ces derniers temps, on remarque que des nouveaux mouvements se créent à côté des organisations traditionnelles. Par exemple, il y a la plateforme citoyenne pour l’hébergement des réfugiés, les « gilets jaunes », les jeunes pour le climat et donc aussi ce collectif de femmes. Cela donne un air et un souffle nouveaux aux luttes.

Communiqué du Collecti·e·f du 8 mars

Les femmes sont victimes de violences sexistes, racistes et économiques. Elles sont agressées, battues, violées parce qu’elles sont femmes. Aussi parce qu’elles sont musulmanes, parce qu’elles sont noires, parce qu’elles sont trans. Elles sont sous-représentées dans les milieux politiques, culturels, sportifs, académiques, etc. Partout dans le monde elles sont discriminées. Elles vivent des situations économiques plus précaires et gagnent, à métier égal, moins que leurs homologues masculins. Elles assument la plupart du travail domestique et le soin des enfants, gratuitement et de manière invisible. Alors, le 8 mars prochain, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, mettons le pays à l’arrêt en cessant massivement de travailler, de prendre soin, d’étudier et de consommer.

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