mercredi 16 octobre 2024

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Les syndicats réchauffent le climat social

En Belgique, les 3 syndicats du pays, FGTB, CSC et CGSLB, ont lancé un appel à la grève nationale. Objectif ? Ils ne sont pas d’accord avec ce que le gouvernement et les patrons proposent aux travailleurs et aux allocataires sociaux. Ils veulent que chacune et chacun puissent vivre dignement. C’est bien, mais c’est un peu vague direz-vous… Les syndicats précisent.

Augmenter salaires et allocations

Pour les syndicats, il faut faciliter les déplacements domicile-travail par les transports en commun ou le vélo. Il faut mieux aménager les fins de carrière des travailleurs. Il faut permettre aux gens de mieux concilier vie privée et vie professionnelle. Il faut garantir le droit à la formation. C’est un peu plus clair. Mais si on n’est pas dans la situation et le monde du travail, c’est quand même encore un peu flou. Voyons alors les propositions très claires : augmenter les salaires et surtout les salaires les plus bas, augmenter les pensions et les allocations sociales (chômage, indemnité-maladie etc.) pour qu’elles soient au-dessus du seuil de pauvreté. Les syndicats sont donc exigeants. Pourtant, ils pensent que c’est le minimum. D’ailleurs, certains syndicalistes veulent encore plus.

La liste est longue…

Lisons par exemple les demandes de la FGTB :

[(• Pour une augmentation significative de nos salaires
• Pour une augmentation du salaire minimum à 14 €/heure ou 2 300 € bruts par mois
• Pour un salaire des jeunes qui permet de démarrer dans la vie
• Pour moins de pression et un travail faisable, plus de contrats à durée indéterminée et un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle
• Pour une pension décente :
Une pension minimum de 1 500 € net
Une pension correspondant à 75 % du salaire moyen du travailleur
Une fin de carrière en douceur via le maintien des régimes de prépension et des emplois de fins de carrières à partir de 55 ans
• Pour le relèvement des allocations de 10 % au-dessus du seuil de pauvreté
• Pour l’égalité salariale « À travail égal, salaire égal ! »
• Renforcer les services publics et créer des conditions de travail respectueuses des travailleurs dans les services publics et les entreprises publiques.
• Des factures de biens et services essentiels (eaux, gaz, électricité) raisonnables
• Une plus grande justice fiscale qui déplace la pression fiscale des épaules des plus faibles vers les épaules des plus fortunés, le capital et les grandes entreprises.)]

Voilà, c’est maintenant très très clair. Evidemment, c’est ce qui est revendiqué et les syndicats n’ont généralement pas tout ce qu’ils revendiquent. Mais dans l’ensemble, c’est pas mal !

Mieux partager

Et les syndicats ont des arguments pour revendiquer. Lesquels ? Comme c’est le cas depuis des années, les patrons paient moins de cotisations sociales et ils gardent « en poche » le saut d’index. Les entreprises, les sociétés paient moins d’impôt. Par contre, les services à la population sont moins bons. Les services publics et la sécurité sociale ont été mis à mal. Et puis, et puis… Il y a la fameuse conjoncture. Le gouvernement le dit et on le lit dans la presse : l’économie va mieux et le chômage baisse. Alors ? Alors, pour les syndicats, ce sont les actionnaires qui profitent surtout de ce mieux économique. La Belgique est un des pays européens où le salaire a le moins augmenté ces dernières années. Les travailleurs, par leur travail, créent la richesse des entreprises, le profit des patrons et des actionnaires. Et ces messieurs ne veulent pas partager !

Pas d’accord pour un accord

Pourtant, en Belgique, on négocie beaucoup. Les syndicats, représentants des travailleurs, rencontrent régulièrement les patrons pour discuter du « partage » de la croissance et des conditions de travail. Pour le moment, ils négocient l’accord interprofessionnel, un accord qui vaut pour 2 ans et pour tous les travailleurs du secteur privé du pays. Enfin, ils ont essayé de négocier puisque les patrons ne veulent rien lâcher ou presque. Syndicats et patrons, ce que l’on appelle les partenaires sociaux ou encore les interlocuteurs sociaux, ne sont donc pas du tout d’accord. Par exemple, il est prévu d’augmenter les salaires de 0,8 % maximum sur 2 ans ! Une aumône disent les syndicats qui ont quitté la négociation. La grève du 13 février est donc un sérieux avertissement. D’autant plus qu’elle vient après une grande manifestation le 14 décembre !

Le fond de l’air est?

Les syndicats sont déterminés, car, comme le dit la CSC, « de plus en plus de gens ont du mal à s’en sortir. » Il y a les pauvres en Belgique. Il y a aussi remarque le syndicat CSC « plus de 2 millions de personnes qui sont juste au-dessus du seuil de pauvreté. » Les syndicats sont encore plus déterminés après les actions des « gilets jaunes » et des jeunes qui manifestent pour le climat. Car les syndicats le disent et le répètent : ils se battent pour le pouvoir d’achat de la population et pour l’environnement ! Donc disent-ils « le fond de l’air est rouge, jaune et vert… » Un fond de l’air social de toutes les couleurs. Et « chaud, chaud encore plus chaud que le climat! »

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