Article écrit par Pauline Legros de Vie féminine
En Californie, le 2 juin 2016, un jeune homme, Brock Turner, a été condamné à seulement 6 mois de prison, dont 3 mois de prison fermes pour agression sexuelle sur une jeune femme inconsciente. La peine maximum prévue est pourtant de 14 ans de prison mais le juge a déclaré : « Une peine de prison aurait un impact sévère pour le coupable. Je pense qu’il n’est plus un danger pour la société ». Et le père du violeur avait déclaré avant le procès que son fils ne méritait pas une peine trop dure pour « 20 minutes d’action sur une vie de 20 ans. »
Quant à la jeune femme victime, elle a lu au procès une longue lettre où elle décrit « l’impact sévère » que l’agression a eu sur elle. Sa lettre montre sa détresse, sa souffrance mais aussi son courage et sa force. L’affaire a fait scandale. L’agresseur est un ancien étudiant de la célèbre université de Stanford et un espoir de la natation américaine. C’est pour cela que le juge a été clément. Beaucoup de gens ont dénoncé la décision du juge. Mais aussi la culture du viol acceptée par une partie de la société américaine.
Un projet de loi contre la culture du viol
Un projet de loi a été déposé pour qu’un juge ne puisse pas alléger trop facilement les peines des coupables. Et un million de personnes ont signé une pétition qui réclame la démission du juge de cette affaire de viol. Cette pétition dit : « Le juge n’a pas voulu voir que le fait que Brock Turner soit un homme blanc et une star du sport dans une fameuse université ne lui donne pas le droit à la clémence. Il n’a pas non plus voulu envoyer ce message : les agressions sexuelles sont des crimes, indépendamment de la classe sociale, de la race, du genre et autres. » Tout ça nous rappelle que la culture du viol existe encore et toujours dans notre société.
La culture du viol, qu’est-ce que c’est ?
La culture du viol, c’est le fait de considérer les violences sexuelles envers les femmes comme normales. C’est une société ou une culture où l’on ne dit pas aux gens de ne pas violer, mais plutôt de ne pas être violés (violées). La “culture du viol” se voit dans les attitudes de la société et des institutions. Notamment dans la peine très légère contre Brock Turner. Et dans le fait que beaucoup de viols ne sont pas dénoncés : seulement 1 % des viols sont condamnés. Le viol est considéré comme quelque chose de banal. Les gens ne trouvent pas cela très grave, en font des blagues ou pensent que ça n’a lieu que dans des recoins sombres et isolés.
Blâmer les victimes
Le fait de blâmer les victimes fait partie de la culture du viol. Cela veut dire qu’en cas d’agression sexuelle, souvent on va demander : “Oui, mais elle était habillée comment ?” — “Où était-elle ?” – “Il était quelle heure ?” — “Seule ou accompagnée ?” — “Elle avait bu ?” — “Il faisait sombre ?”, “Est-ce qu’elle s’est défendue ?” C’est-à-dire qu’on cherche la cause du viol chez la victime : “en même temps, quand on voit la longueur de sa jupe, faut pas s’étonner…” Il n’y a pourtant qu’une seule réalité : la seule cause d’un viol, c’est le violeur ! Mais on a même tendance à excuser l’agresseur, à lui trouver des circonstances atténuantes : c’est à cause de ses pulsions, de l’alcool, etc.
La culture du viol, c’est aussi remettre en question la parole de la victime, douter de ce qu’elle raconte, ne pas la croire et plutôt croire l’agresseur.
Femmes objets
La culture du viol, c’est aussi le fait de voir les femmes comme des objets. Et de montrer des images de violences envers les femmes. Ces images nous font croire que la violence envers les femmes est normale, qu’elles aiment ça. On en voit partout : dans la publicité, les jeux vidéos, les films. Nous ne nous en rendons même plus compte. Nous y sommes devenus insensibles.
La culture du viol, c’est aussi le fait de conseiller à un homme d’insister un peu quand sa partenaire refuse une relation sexuelle.
Pour lutter contre la culture du viol
Pour lutter contre les viols, il faut lutter contre cette culture du viol. La culture du viol est véhiculée autant par les hommes que par les femmes. Pour détruire la culture du viol, commençons par croire les victimes, par condamner les agresseurs et non de faire des victimes les coupables. Apprenons aux gens à NE PAS VIOLER (quelle que soit la tenue, le tauxpourcentage, partie d'un ensemble d’alcoolémie, l’attitude de la personne) plutôt qu’à NE PAS ÊTRE VIOLÉ.E. Apprenons toutes et tous ce qu’est le consentement : ne pas dire “non” ne veut pas dire “oui”.
A Vie Féminine, on lutte contre la culture du viol en refusant de culpabiliser les victimes, en refusant le sexismele fait de considérer l'autres sexe comme inférieur, comportement qui humilie, insulte l'autre sexe. Ce sont toujours les femmes qui sont victimes du sexisme des hommes., en refusant les publicités qui montrent les femmes comme des objets, en proposant des animations, en développant des activités créatives qui renforcent les femmes…
La très belle lettre de la jeune femme victime du viol :
https://www.buzzfeed.com/katiejmbaker/la-lettre-puissante-quune-victime-a-lue-a-son-violeur-pendan
Vie Féminine est un mouvement de femmes d’âges, de cultures, de convictions, de milieux et d’horizons politiques différents, unies et solidaires rassemblées autour d’actions, d’activités, de projets entre femmes et pour les femmes.
Concrètement, on peut entrer dans le mouvement par plusieurs portes : action jeunes femmes, ateliers d’alphabétisationenseignement des bases de la lecture, de l'écriture, des mathématiques, activités manuelles et artistiques, des rassemblements, des formations, des voyages, etc. !
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