samedi 20 avril 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

D’autres acteurs de lisibilité

Dans les années 90, quand L’Essentiel est né, d’autres journaux destinés à des adultes peu lecteurs existaient ou naissaient aussi dans d’autres pays d’Europe. Mais à l’époque, l’idée de produire des textes lisibles n’était pas si courante. Et il n’y avait aucun contact entre ces journaux…

L’Essentiel a été créé pour rendre l’actualité lisible en priorité à des personnes qui ne s’y retrouvent pas avec la lecture de la presse « classique ». La recherche de la lisibilité est donc depuis toujours au centre de ses préoccupations.

La lisibilité, Tullio di Mauro et Emmanuela Piemontese s’y intéressent aussi depuis longtemps. Ils enseignent tous deux, au département Langues et Linguistiques de l’Université de la Sapienza à Rome. Et ils ont créé Due Parole, mensuel de lecture facile pour s’adresser à des lecteurs qui ressemblent très fort à ceux de L’Essentiel. Malgré son succès, Due Parole peine à trouver les moyens pour continuer à s’éditer. « 1 000 abonnés, ce n’est, dit Tullio di Mauro, pas assez pour continuer à publier un journal. Mais c’est trop pour le laisser mourir. »

Emmanuela fait des recherches et identifie plusieurs journaux et organismes européens qui promeuvent une communication claire. Et elle organise à Rome une rencontre de trois jours avec ces journaux et initiatives en langage simple venus de toute l’Europe.Due Parole aura ainsi réussi à initier une mécanique qui sera le point de départ du réseau européen actuel des initiatives en langue simple… Cela ne sauvera malheureusement pas ce journal, qui après une parution exclusivement sur Internet entre 2001 et 2006 finira par disparaître. Et quittera de fait, mais sans le perdre de vue, le réseau qu’il a conçu et initié.

Weekend à Rome

En février 1997, à Rome, L’Essentiel a découvert plusieurs de ses homologues européens.
Il y avait là, beaucoup de journaux venus du nord de l’Europe. C’est en Suède qu’est né dans les années 60, Sesam, le premier journal en suédois facile qui s’adressait à des migrants. Venu de Suède, il y avait aussi, 8 Sidor (8 pages), un hebdomadaire en suédois facile né en 1984 et toujours diffusé aujourd’hui, en 5 000 exemplaires.

8 Sidor développe aussi un site internet. Venus de Finlande, où l’on parle finnois
et suédois, deux journaux qui avaient dix ans à l’époque : un journal de langue finnoise qui s’appelait alors Selkouutiset (Des nouvelles claires). Il est toujours édité aujourd’hui mais s’appelle maintenant Selkosanomat (La gazette en langue facile). Et un journal suédophone LL-Bladet (journal facile) qui s’appelle maintenant Lätta Bladet.Ces deux journaux sont aujourd’hui publiés 8 fois par an et existent aussi en versions web.

Venu de Norvège, Klar Tale, un hebdomadaire (langage clair) né en 1990. Klar Tale est toujours publié chaque semaine, avec 12 pages d’actualités et d’autres informations actuelles de Norvège et du monde. Le journal a aussi une édition en braille, est enregistré sur CD et est disponible en podcast.
Du Danemark, Pa let Dansk un mensuel en danois facile. C’est d’ailleurs ce que signifie son nom. Il est aujourd’hui un site web. Enfin, venu du Royaume-Uni, Plain English Campaign (PEC) (Campagne pour un langage clair). La PEC a commencé en 1979, après que la fondatrice, Chrissie Maher, ait déchiqueté des centaines de documents officiels sur la place du Parlement à Londres pour défendre le droit des citoyens à des documents en langage clair. La Plain English Campaign mène campagne contre «le charabia,
le jargon et les informations publiques trompeuses»
.

En 1990, elle crée le Crystal Mark, un label accordé aux documents qu’elle considère comme le plus clair possible pour le public visé. Ce symbole apparaît sur plus de 20 000 documents dans le monde.

Venu d’un peu plus au sud de l’Europe, tout près et au nord de chez nous, il y avait aussi à Rome le journal Wablieft. (Quoi de neuf ? )Ce qui est amusant, c’est que c’est à cette occasion que les deux journaux belges Wablieft, le néerlandophone et L’Essentiel, le francophone se sont parlés pour la première fois.Aujourd’hui Wablieft est le Centre pour le langage clair en Belgique. Cette organisation repose sur quatre « piliers » : le journal Wablieft, les conseils textuels Wablieft, les livres Wablieft et le prix Wablieft pour un langage clair.

Vers un réseau européen

Cette rencontre à Rome a débouché pour L’Essentiel sur plusieurs projets, menés en collaboration notamment avec Wablieft. Aujourd’hui, en Europe, les initiatives de lisibilité sont bien plus nombreuses qu’en 1990. Un livre sur le langage simple dans les pays européens, Handbook of Easy Languages in Europe (Manuel des langues faciles en Europe) en fait un inventaire2 . L’idée de la lisibilité a, on ne peut que s’en réjouir, fait son chemin… Dommage que L’Essentiel ne figure pas parmi ces initiatives… Le résultat d’une autre histoire belge. Car nous n’avons pas pu participer au projet européen autour du réseau d’initiatives en langage clair, mené par Wablieft : ce projet ne pouvait embarquer… qu’un seul partenaire par pays.

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À propos

Par son existence même, le site de l’Essentiel mène des actions pour encourager la lisibilité des textes écrits. Les articles du site www. journal-essentiel.be sont écrits dans un langage accessible à tous, quelque soit son niveau de lecture de départ. Et les mots incontournables sont expliqués dans un glossaire qui accompagne l’article. Mais le site s’inscrit aussi dans un combat plus large.

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