Ce que dit Serge Delescaille des premiers habits de L’Essentiel
Quand on veut lancer un journal, il lui faut un nom. Je crois me souvenir que le nom L’Essentiel est sorti assez vite mais accompagné: L’essentiel de l’info, L’essentiel de l’actu. Et quelqu’un a dit que c’était trop long et puisque c’était un journal, ces précisions étaient inutiles. Au final, ce fut assez rapide. Quand tu as un nom, il faut réaliser le titre, l’habiller graphiquement.

Pour la têtière, je me suis contenté de jouer avec les trois E idéalement distribués sur l’ensemble du nom. Et ça fonctionnait aussi bien en noir et blanc, les E étant en niveau de gris, qu’en couleur où ils assurent en rouge.
Je me souviens encore d’une discussion où nous étions d’accord pour un graphisme de titre plus proche d’un quotidien que d’un magazine. J’ai tout regardé, du journal Le Monde au journal Le Soir. Je suis un grand amateur du Garamond comme caractère à empattement (serif) et du Futura, sans empattement (sans serif). Le Garamond s’est vite imposé en bold (gras) et en capitales (majuscules).
Quand je l’ai vu affiché sur l’écran, ça n’a pas traîné. Je me suis contenté de jouer avec les trois E idéalement distribués sur l’ensemble du nom. Et ça fonctionnait aussi bien en noir et blanc, les E étant en niveau de gris, qu’en couleur où ils assurent en rouge. Je me suis permis une coquetterie de graphiste pour l’apostrophe.

Aujourd’hui, je ne la referais plus, cette coquetterie n’apportant rien à la force et l’efficacité graphiques du titre. Elle a d’ailleurs disparu du titre en ligne et c’est très bien ainsi. Pour le reste, la mise en page, les choix typographiques ont demandé plus de temps au vu des contraintes. J’ai un peu connu les mêmes difficultés que mes collègues rédacteurs.
L’Essentiel papier a disparu. Ah, ce parfum d’encre d’imprimerie quand tu l’ouvres pour la première fois. Une véritable addiction. Soit ! Le site de L’Essentiel est une totale réussite tant du point de vue graphique qu’ergonomique. Beau taf !
Trente ans et des poussières…
(2 ans quand même, ndlr) Je lui en souhaite encore quelques-uns par ces temps troublés où la bêtise s’étale sur les réseaux sociaux, totalement décomplexée. Le combat continue. Banzaï !
Qui est Serge Delescaille ?

Serge Delescaille a créé le premier habillage du titre du journal et la première identité graphique de L’Essentiel papier. La têtière simple aux 3E qui claquent, c’est lui. La maquette sobre et claire, c’est lui. Les petits crobards et les dessins de couverture, c’est encore lui….

Il y a 30 ans, Serge se représentait déjà avec un journal. Les journaux, les identités graphiques, il connaît et il adore ça. Il a participé comme dessinateur ou comme graphiste à pas mal de fanzines et journaux. Serge Delescaille a longtemps enseigné le graphisme et la mise en page assistée par ordinateur. Il est depuis toujours un « fondu » de presse. Avec Marc Vandermeir et Pierre Henri Thomas, (notamment), il a participé en 1988 au numéro zéro de Libération Belgique. Un beau projet qui n’a malheureusement pas pu continuer faute de financements suffisants.