samedi 4 mai 2024

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Derrière « Le Comptoir »

Comme dans toutes les grandes villes, à Charleroi, il y a beaucoup de personnes qui prennent des drogues dures. On les croise dans le centre-ville, on les juge et on les regarde avec mépris. Pourtant, ces personnes ont besoin d’aide. Alors, c’est une bonne chose qu’elles aient un endroit où elles sont prises en charge. Un de ces endroits, c’est Le Comptoir.

Évidemment, les toxicomanes ne trouvent pas de drogue au Comptoir, mais ils trouvent des seringues stériles et s’ils le souhaitent, ils trouvent aussi une écoute, une aide et un accompagnement social.

Seringue stérile

Le Comptoir est une ASBL, située à l’Avenue Général Michel à Charleroi. Un comptoir ?
Oui ! Un comptoir d’échanges de seringues : la personne reçoit une
seringue neuve en échange de sa seringue usagée. Cela diminue évidemment les
risques liés à la prise de drogue. Le Comptoir fait plus que cela. Certains
diront « les drogués, ils n’ont qu’à… », mais les « ils n’ont qu’à… »
n’apportent ni solution ni aide. Au Comptoir, on agit. Des éducateurs, des
infirmiers, un médecin prennent en charge ces « drogués », ces toxicomanes. Et
un personnel administratif fait tourner tout ça.

Un accueil exemplaire

Au Comptoir, les toxicomanes peuvent prendre un peu de repos, se détendre,
s’informer sur des démarches sociales. Ils ont aussi un peu de chaleur humaine.
Ils prennent un café, un chocolat chaud, des fruits, de la soupe. Une salle est
réservée à l’échange du matériel dont ils ont besoin pour leur consommation,
ils déposent les seringues usagées et en prennent des stériles. Quand on « se
pique », les risques sont nombreux : des maladies comme les hépatites, le
sida, d’autres infections… Le Comptoir aide aussi la personne qui le souhaite,
car au Comptoir, on n’impose pas. Au Comptoir, on ne demande aucun
document de mutuelle, d’identité. On ne signe rien, on ne s’engage à rien.

Derrière le Comptoir

Les infirmiers et les éducateurs du Comptoir sont donc aussi des
accueillants, des intervenants sociaux, des soignants, des accompagnants… Ils
peuvent accompagner la personne dans différentes démarches comme pour chercher
un logement, un emploi, pour (re) prendre contact avec les proches, la famille.
Ils organisent aussi des sorties dans les différents lieux culturels de
Charleroi. Les éducateurs répondent, dans la mesure du possible, à la demande
de leur public.

Un exemple d’accueil

Prenons l’exemple du toxicomane blessé, malade ou en manque. Il ne va pas à
l’hôpital pour plein de raisons. Il arrive au Comptoir. Les infirmiers le
soignent. Cela se fait avec l’accord du patient et parfois c’est durement
négocié. On lui montre aussi comment  changer ses pansements lui-même, à
prendre soin de lui… parce qu’on n’est pas sûr qu’il va revenir. Et si le
toxicomane le souhaite, on discute avec lui. On fait en quelque sorte le
diagnostic de sa situation sociale : qui est-il ? Où vit-il ? Comment
consomme-t-il et ce qu’il consomme ? Quels sont ses besoins ?

Les travailleurs du Comptoir peuvent ainsi prendre contact avec un abri de
nuit, les restos du cœur pour des colis alimentaires. Une seringue stérile avec
en plus une écoute et un accompagnement social s’il le souhaite, voilà ce que
la personne toxicomane trouve au Comptoir.


Le comptoir, c’est aussi d’autres actions

Aller à la rencontre des gens

Le Medibus est un mobil-home transformé en cabinet de consultation. Il est à la disposition des différentes associations, qui, comme « Le comptoir », travaillent avec les publics fragiles et/ou toxicomanes. Il va à la rencontre des personnes dans des quartiers éloignés du centre, connus et reconnus comme étant des lieux de deals, et de consommation. Il propose les mêmes services qu’au centre : écoute, dépistage, échanges de seringues, soins….

Faire « boule de neige »

Le comptoir (in) forme des groupes constitués des personnes qui fréquentent le centre. Elle les informe sur les questions liées aux drogues comme l’overdose, les hépatites, le SIDA, l’importance du dépistage… et comment réduire les risques. Ces groupes une fois (in) formés se chargent ensuite de faire passer le message auprès des autres, ceux qui ne viennent pas au centre.

Encourager la cohésion sociale

Dans le jardin de la maison, les usagers avec l’aide des éducateurs ont réalisé un petit potager dans lequel ils travaillent et cultivent leurs propres légumes et en font des plats,…

Le potager, ça n’a l’air de rien, mais on y apprend beaucoup de choses : à connaître la nature, à être patient, à accepter l’échec, à recommencer… et surtout c’est un projet commun et ça, c’est riche !

S’occuper des petits recoins de sa ville

Le Comptoir avec Carolo rue (l’équipe d’éducateurs de CPAS de la Ville de Charleroi) et les usagers organisent des sorties en ville pour ramasser les vieilles seringues qui traînent dans certains coins. Ces endroits sont connus des associations et des usagers parce que c’est souvent dans les mêmes endroits que les toxicomanes « trainent » et consomment.

Collaborer

Pour finir, il est important de souligner que seule, Le comptoir ne pourrait pas tout faire. Alors l’association collabore avec beaucoup d’autres installées sur le territoire de Charleroi et qui travaillent avec le même public que celui qui pousse les portes du Comptoir.

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