En ce début d’année, Ellen MacArthur
et Jutta Kleinschmidt
défient les hommes sur les mers ou dans le désert. La première
tente de battre un record à la voile. La seconde participe au rallye
Barcelone-Dakar.

A
bord de son bateau baptisé «Castorama», Ellen MacArthur
a pris la mer à la fin du mois de novembre. Son objectif est de faire
le tour de la planète, le plus rapidement possible. Pour cela, elle
doit suivre le parcours suivant: quitter l’Europe, naviguer au large
de l’Afrique,
contourner l’Antarctique avant de remonter vers l’Europe. En 2004,
Francis Joyon avait mis 72 jours et 22 heures pour parcourir cette distance.
Pour battre le record du marin français, Ellen MacArthur devra passer
la ligne d’arrivée avant le 9 février, à 7 heures
du matin.

Un record du monde?

Dans l’univers de la voile, cette Anglaise de 28
ans n’est pas une
inconnue, loin de là. En 2001, elle avait terminé deuxième
du Vendée Globe. Cette course consiste à faire un tour du monde,
en solitaire et sans escale. A l’époque, elle a prouvé qu’une
femme peut parfaitement rivaliser avec des skippers du sexe masculin. Et ce,
même si elle mesure à peine 1,54 mètre. Grâce à cet
exploit, Ellen MacArthur avait beaucoup fait parler d’elle. En effet,
la voile est un des rares sports où les hommes et les femmes participent
aux mêmes compétitions. Or, depuis toujours, cette discipline
est dominée presque exclusivement par les hommes. La raison? Beaucoup
pensent que ce sport avantage les hommes parce qu’il nécessite
une grande force physique. Ellen MacArthur, notamment, a prouvé le contraire…

Dans les prochaines semaines, elle va peut-être réaliser un nouvel
exploit. Au tout début du mois de janvier, alors qu’elle contournait
l’Antarctique, Ellen MacArthur était en avance de plus de deux
jours sur le record de Francis Joyon. Il lui reste maintenant à garder
cette avance, mais surtout à éviter les problèmes techniques
qui la pousseraient à abandonner.

Plus rapide que les hommes

Tout comme Ellen MacArthur, Jutta Kleinschmidt pratique une discipline
dominée
par les hommes: le sport automobile. Le 27 décembre, elle a pris le
départ
du célèbre rallye Barcelone-Dakar au volant d’une Volkswagen.
D’ici le 16 janvier, cette Allemande et les quelques 700 autres concurrents
de l’épreuve traverseront quatre pays africains: le Maroc, la
Mauritanie, le Mali et le Sénégal.

Moins médiatisée qu’Ellen MacArthur, Jutta Kleinschmidt
est pourtant loin d’être une débutante. Elle pratique ce
sport depuis plus de quinze ans, d’abord à moto, puis en voiture.
En 1997 déjà, elle a remporté une étape du rallye
Paris-Dakar. Et en 2001, à bord d’une Mitsubishi, elle a été la
première femme à gagner ce même rallye. A l’époque,
elle devança, de justesse sur la plage de Dakar, le Français
Schlesser et le Japonais Masuoka. Cette année, Jutta Kleinschmidt rêve
de renouveler son exploit de 2001. Elle est passée de Mitsubishi à Volkswagen.
Elle fait partie des quatre meilleurs pilotes de cette écurie. Avec
sa co-pilote Fabrizia Fons, elle forme d’ailleurs un équipage
100% féminin.

Quels que soient les résultats qu’elles obtiendront,
Ellen MacArthur comme Jutta Kleinschmidt tiendront probablement le discours
suivant à ceux
qui voudraient faire d’elles des symbolesPersonnes ou choses qui représentent bien un sentiment, une idée, qui sert d'exemple.. Elles sont avant tout des
sportives de haut niveau, avant d’être des femmes…

Anouck Thibaut

Pour suivre la progression des deux championnes au jour le jour:
www.teamellen.com et www.dakar.com