jeudi 28 mars 2024

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Endroits pour vivre

Dans l’histoire de l’humanité, les manières de se loger ont beaucoup varié. Et même aujourd’hui, sur la planète, les logements peuvent prendre des formes très différentes d’une société à l’autre. Et même au sein d’une même société.

Les hommes de la Préhistoire vivaient dans des cavernes ou dans des camps en plein air à l’abri d’arbres ou de rochers. Ils ont ensuite construit des huttes en peau de bête ou des cabanes en bois. Puis des maisons plus solides en bois ou même en pierres… Suivant les classes sociales, les abris et le nombre d’habitants dans chaque demeure varie.

Quelques exemples

Au Moyen âge, dans les châteaux, vivaient des familles étendues. On y trouvait le maître du logis, son épouse et ses enfants, mais aussi beaucoup d’autres personnes de la famille comme le frère, la sœur. Eux, aussi avec conjoint et enfants… Et puis il y avait aussi les domestiques, qui vivaient sur place. Il y avait des salles communes comme la salle à manger ou les cuisines et des appartements privés : chambres, bureaux ou bibliothèques. Les tables étaient grandes. La salle principale rassemblait tout le monde. C’est là que se trouvait la cheminée.

A partir du 16ème siècle, les bourgeois, les marchands habitent plutôt dans de grandes maisons. Il y a là: le chef de famille, son épouse, ses enfants, parfois l’un ou l’autre parent. Il y a aussi les domestiques, qui le plus souvent logent dans les étages supérieurs, sous les toits.

Maisons et travail

Avec l’industrie, les maisons ouvrières sont apparues. Elles sont proches des lieux de travail. Elles sont souvent très petites, peu salubres: deux ou trois pièces en tout, sans grand confort. Le plus souvent on dort à plusieurs dans la même chambre. Il y a des lits dans les pièces à vivre, derrière des tentures… Ces maisons hébergent des familles nombreuses. Et parfois aussi un parent ou un ami: la sécurité sociale n’existait pas et quelqu’un sans revenu ne pouvait compter que sur ses proches. Les fermes, elles sont des lieux à la fois de travail et de vie. Jusqu’il n’y a pas encore très longtemps, l’agriculture était une affaire familiale. Il fallait souvent au moins deux ménages pour la faire tourner. Un père et son fils, deux frères, etc… Ils habitaient des logis près des étables et des granges. Et pendant les récoltes, ils hébergeaint des saisonniers qui venaient aider.

Autres vies, autres maisons

Si les maisons ont changé dans le temps, elles sont aussi très différentes suivant l’endroit où on se trouve sur la planète et la façon dont on y vit…

Chez nous, un logement est le plus souvent pour une famille : le père, la mère et les enfants. Ce n’est pas pareil dans toutes les parties du monde. Ainsi dans certaines tribus d’Afrique, d’Amérique du sud, s’Asie ou d’Océanie, il y a des villages où vit tout un clan, c’est-à-dire, des personnes qui ont les mêmes ancêtres.

L’organisation des maisons peut aussi varier. Par exemple, en Océanie, les femmes vivent dans la partie du village qui leur est réservée. Elles y habitent dans de grandes maisons avec les jeunes enfants. Et les hommes vivent avec les garçons plus âgés. Ils leur apprennent la chasse, la pêche ou la guerre.

Souvent, la manière dont les maisons sont réparties dans le village symbolise les rapports sociaux. Ainsi on voit souvent les maisons du centre appartenir aux plus puissants. On voit aussi des villages où chaque maison abrite une famille mais où des bâtiments communs à tout le village abrite les réserves de nourriture ou les bien communs.

Et puis, beaucoup d’autres sociétés que nous croisons vivent différemment. Ainsi, les gens du voyage, vivent en communauté, changent régulièrement de lieu de vie et habitent en roulotte. Ils vont là où le travail les appelle.

Le logement social public

Au 19e siècle, c’est l’industrialisation. Les fabriques et les mines ont besoin de beaucoup de main d’œuvre. La population des villes augmente très fort. Les ouvriers et leur famille vivent entassés dans de mauvais logements. Certains patrons construisent alors des corons pour leurs ouvriers. La maison, c’est alors souvent 2 pièces bas et une mansarde qui sert de chambre pour toute la famille. Il n’y a aucune hygiène. Quand l’ouvrier est licencié, il perd aussi son logement. Suite aux émeutes ouvrières de 1886, l’Etat est obligé d’améliorer le logement ouvrier. C’est le début du logement à bon marché.

On construit alors des maisons plus saines mais on encourage surtout la propriété. Seuls les ouvriers les mieux payés peuvent devenir propriétaires d’un logement social. Peu à peu, et surtout après la 1ère et après la 2e guerre mondiale, le logement social s’améliore. Il s’ouvre aussi à plus de personnes à faible revenu. On reproche beaucoup de choses au logement social. Il n’y en a pas assez. Les «charges» augmentent, la gestion n’a pas toujours été claire,… Rappelons quand même que si vous avez un revenu modeste, votre loyer ne dépassera pas 20% de votre revenu.

Le logement «socialiste»

Face à la violence de l’industrialisation, aux conditions de vie et de logement misérables des ouvriers, des socialistes utopiques s’opposent à la société bourgeoise et capitaliste. Mais ils ne croient pas à la révolution pour changer la société. Ils créent un autre modèle. Charles Fourier, un Français du 19e siècle, a l’idée du phalanstère. C’est une grande bâtisse où vivent plusieurs centaines de familles. Chaque famille a un logement privé. Mais il y a aussi des espaces de vie collective: réfectoire, foyer culturel, cour intérieure, nourricerie et école. Idéalement, ces phalanstères sont construits à la campagne. La communauté a un potager. Elle peut même avoir une fabrique pour transformer les produits alimentaires. Le travail n’est plus obligatoire mais on travaille pour le bien de la communauté. Les socialistes révolutionnaires critiquent les phalanstères parce qu’ils ne changent pas radicalement la société existante. La vie en phalanstère est une vie autonome, indépendante de la société. La vie en phalanstère exige aussi une discipline et une morale très strictes. Certains patrons ont d’ailleurs construit un phalanstère pour « le bien » de leurs ouvriers. C’est le cas de Godin, fabricant de poêles pendant plus d’un siècle. Il a créé un phalanstère en France puis en Belgique, à Forest et à Laeken. On peut toujours visiter le phalanstère de Guise en France.

 

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